Elle prend le virage du BtoB et, épaulée par Sista, cherche à lever des fonds

Le 28 mai sera le jour J pour Marie de Conihout . A cette date, la cofondatrice de Ceercle devra exposer ses projets devant une centaine d'investisseurs réunis à Paris. Ce « Demo Day » marquera le point final du parcours d'accompagnement qu'elle suit chez Sista , le collectif oeuvrant pour réduire les inégalités de financement entre entrepreneuses et entrepreneurs.

« En intégrant ce programme de six mois, l'objectif était clairement de préparer notre financement en série A », résume Marie de Conihout. Lancée en mai 2021 avec un jeune ingénieur agronome, Charles Lambert, Ceercle commercialise des jardinières de compostage en terre cuite qui, grâce à la présence de vers de terre, permettent d'utiliser les déchets bios du foyer pour faire pousser des végétaux sur son balcon.

Une promotion de 20 entrepreneuses

Marie de Conihout est une figure de l'accompagnement entrepreneurial. Elle est l'ex-directrice du H7 , accélérateur lyonnais de start-up. Elle était donc déjà persuadée de l'utilité pour une jeune pousse de s'entourer de bons experts commerciaux, financiers et juridiques dans un environnement stimulant.

Après être passée par plusieurs incubateurs (FoodShaker-ISARA, Paris & Co), elle a rejoint Sista, un dispositif qui a fait ses preuves. Depuis la première promotion, une centaine de participantes ont levé en tout plus de 200 millions d'euros auprès de sociétés de capital-risque (VC) engagées à ce que les femmes représentent le quart de leur portefeuille d'investissement d'ici à 2025.

L'actuelle promotion compte 20 entrepreneuses. « Les échanges entre paires de secteurs très divers mais partageant les mêmes problématiques sont riches d'enseignements », explique la cofondatrice de Ceercle qui croit beaucoup à la sororité. Ce passage chez Sista sert également à préciser le plan de route avec des objectifs atteignables les trois prochaines années. Car la start-up est à un tournant. A sa création, les efforts se sont concentrés sur le grand public pour attirer grâce à la plateforme internet les utilisateurs les plus réceptifs aux vertus du « lombricompostage ».

Objectif : être distribué dans le commerce

Ceercle a ainsi convaincu un socle d'environ 2.500 clients, en deux ans et demi de commercialisation effective, dont 10 % d'abonnés. Une fois acquis la jardinière, le client a en effet la possibilité de recevoir par colis des plantes de saison en contrepartie d'un abonnement à partir de 89 euros par an. « Sur cette partie BtoC, nous sommes déjà rentables, le modèle est viable. Grâce à de nouveaux investissements en marketing numérique, l'objectif est de passer à 4.000 clients à la fin de l'année dont un quart d'abonnés. »

« Mais le grand défi de 2024, c'est de bien négocier le passage au BtoB », explique Marie de Conihout qui a besoin de ressources financières supplémentaires pour réussir ce virage. Natures & Découvertes et certaines jardineries Botanic référencent déjà les produits. L'ambition est d'amplifier le mouvement en touchant d'autres acteurs du commerce de détail . L'équipe de la start-up, actuellement de 11 personnes dont 8 femmes, va être renforcée.

L'enjeu de la prochaine levée de fonds est d'autant plus capital qu'un troisième chantier commercial vient d'être ouvert, celui des collectivités locales. Un contrat a été signé avec Tassin-la-Demi-Lune (69) pour équiper 300 foyers en composteurs. Depuis que la loi AGEC a imposé le tri des biodéchets aux collectivités , Ceercle estime que c'est le bon moment de prospecter des villes de taille moyenne. L'entreprise qui a enregistré 300.000 euros de revenus l'an passé veut tripler ce chiffre en 2024.