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Le tour du monde en solitaire en 57 jours

08/02/2008

Catherine Simand

Catherine Simand

Résumé

Sauriez vous comparer la vitesse du trimaran de Francis Joyon lors de son dernier tour du monde à des vitesses plus familières ?


Sauriez vous comparer la vitesse du trimaran de Francis Joyon lors de son dernier tour du monde à des vitesses plus familières ?

En franchisant la ligne d'arrivée à Brest le dimanche 20 janvier 2008, le navigateur normand Francis Joyon a pulvérisé le record du tour du monde en solitaire à la voile. Parti le 23 novembre 2007, sur son trimaran IDEC, il a parcouru environ 26 400 milles marins en 57 jours 13 heures 34 minutes et 6 secondes. Il améliore de 14 jours le précédent record, détenu par l'anglaise Ellen MacArthur.

Une avarie de son mât de 32 mètres, faisant craindre un démâtage, l'a obligé à ralentir dix jours avant l'arrivée. Malgré cela, le skipper a réalisé son tour du monde à la vitesse moyenne de 19 nœuds.

19 nœuds... les habitués des courses en mer apprécient cette vitesse à sa juste mesure. Mais nombreux sont ceux qui, plus à l'aise sur la terre ferme, ont besoin de comparer cette valeur à d'autres vitesses plus familières... Alors ? est-ce plus ou moins rapide qu'une voiture en ville ?

Source : www.trimaran-idec.com

La réponse :

Qu'est-ce qu'un noeud ? Cela correspond à un mille marin par heure... Et qu'est-ce qu'un mille marin (ou mille nautique) ? C'est une unité de mesure de distance utilisée en navigation maritime et aérienne, qui vaut 1 852 mètres. Un noeud (symbole nd ou kt (pour knot, en anglais)) vaut donc : 1 nd = 1,852 km/h = 0,514 m/s.

Le mille marin ou mille nautique correspond à la longueur moyenne d'un arc de méridien d'une minute. Sa valeur de 1852 m fut fixée en 1929 par la première « Conférence hydrographique internationale extraordinaire ».

Le terme « noeud » a pour origine la façon dont était conçu les premiers lochs à bateau, utilisés pour mesurer la vitesse des navires : un flotteur en bois, relié à un cordage, était lancé à la mer. La corde comportait des noeuds régulièrement espacés (tous les 15 m environ), qu'un marin comptait au fur et à mesure du défilement, pendant une durée de 30 secondes mesurées au sablier. Le nombre de noeuds comptés donnait la vitesse du bateau... en noeuds ! Et effectivement 1 noeud soit 1852 m en 3600 s correspond approximativement à 15 m en 30 s (15,43 m exactement).

Une vitesse de 19 nd correspond à 35,2 km/h... C'est donc moins que la vitesse maximale autorisée en ville en voiture, qui vaut 50 km/h comme chacun sait.

Comparons également à d'autres vitesses, obtenues à la voile :

  • le record du monde de vitesse absolu à la voile est détenu par un véliplanchiste irlandais, Finian Maynard, depuis le 10 avril 2005. Il est de 48,7 nd sur 500 m, soit 90,2 km/h ;
  • le 4 avril 2007, le trimaran Hydroptère décroche le record de vitesse sur 500 m en catégorie D (surface de voile supérieure à 27,88 m2) avec une vitesse de 44,81 nd soit environ 83 km/h.

Le principe physique de l'Hydroptère consiste à augmenter la portance générée par les foils pour soulever le bateau hors de l'eau et diminuer la trainée. Lire les explications sur le site de l'Hydroptère.

Le rêve de tous est de franchir la barre symbolique des 50 noeuds (92,6 km/h) ! Les véliplanchistes tentent actuellement de battre leur record sur le canal des Saintes-Maries-de-la-Mer, lors des Masters of Speed. Tandis que l'Hydroptère, notablement modifié (le gréement, les flotteurs, les trois foils...), essaiera dès ce printemps de devenir l'engin à voile le plus rapide du monde.

Finissons avec quelques données concernant le trimaran IDEC de Francis Joyon : c'est un « maxi-trimaran » de 29,70 m de long, pesant 11 tonnes, dont la surface de voilure peut atteindre 520 m2 ! Il a été conçu avec un souci d'écologie et de légèreté : aucun moteur thermique à bord, donc aucun chauffage ; une pile à combustible stocke l'énergie électrique fournie par une éolienne et des panneaux solaires. Si vous souhaitez en savoir plus sur cette aventure, vous pouvez consulter le site du trimaran IDEC.

Pour citer cet article :

Le tour du monde en solitaire en 57 jours, Catherine Simand, février 2008. CultureSciences Physique - ISSN 2554-876X, https://culturesciencesphysique.ens-lyon.fr/ressource/QS_vitesse_noeud.xml

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