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Internet : Condé Nast passe au « paywall » pour tous ses titres

L'éditeur américain espère amoindrir sa dépendance à la publicité en augmentant ses abonnés digitaux.

Le titre phare de Condé Nast, The New Yorker est passé au paywall en 2014 et n'a pas vu son audience s'éroder sur Internet.
Le titre phare de Condé Nast, The New Yorker est passé au paywall en 2014 et n'a pas vu son audience s'éroder sur Internet. (Richard B. Levine/NEWSCOM/SIPA)

Par Jean-Philippe Louis

Publié le 23 janv. 2019 à 18:22

Encouragée par le succès populaire des plateformes de divertissement du type Netflix ou Spotify, la presse accélère elle aussi sur Internet son virage vers les offres par abonnement.

L'éditeur américain Condé Nast a ainsi annoncé qu'il passerait la totalité de ses titres dont Vogue, GQ ou Bon Apétit sous paywall d'ici la fin de l'année 2019.

Actuellement, certains magazines du groupe comme Vanity Fair, Wired, ou The New Yorker, proposent un système baptisé « metered paywall » offrant au lecteur un accès limité à un certain nombre d'articles avant qu'il ne soit obligé de s'abonner. Le but étant de viser en priorité le lectorat fidèle.

Une prime pour avoir accès à ses abonnés

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En passant l'intégralité de ses titres sous paywall, Condé Nast espère générer d'autres revenus que la publicité. Le groupe a perdu 120 millions de dollars en 2017, alors qu'il espère retrouver la rentabilité en 2020. Alors que la publicité représentait 70 % de son chiffre d'affaires l'année dernière, le directeur général du groupe Bob Sauerberg, a indiqué vouloir dépendre des annonceurs pour seulement la moitié de ses revenus d'ici à 2022.

Condé Nast espère doper ses revenus issus des abonnements au cours des prochaines années. A titre d'exemple, le site du magazine The New Yorker qui s'est lancé sur le paywall en 2014, a observé une forte croissance des revenus issus de ses abonnements payants, ces derniers augmentant de 69 % entre 2015 et 2018. Mais cette hausse correspond à la fois aux revenus numériques et papier, les lecteurs n'étant pas en mesure de s'abonner à l'offre imprimée uniquement.

Aussi, le basculement au paywall n'a pas érodé de manière significative l'audience en ligne du New Yorker : le mois dernier, le titre voyait même son trafic augmenter de 12 % par rapport à décembre 2015, selon Comscore.

Quant au risque de voir baisser les revenus provenant des annonceurs - sa société soeur Condé Nast International (CNI) affiche une bonne santé de ses revenus de publicité numérique -, Condé Nast veut croire que les abonnés payants ont encore plus de valeur puisque représentant une audience plus engagée : la société envisagerait même de faire payer une prime aux annonceurs, afin qu'ils aient accès à ses précieux abonnés.

Jean-Philippe Louis

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