Disparition du journaliste Henry Chapier

Il restera dans les mémoires comme l'animateur qui a recueilli les confidences de plus de 300 personnalités allongées sur son « Divan » lors d'un show télévisé devenu culte.

Henry Chapier, critique de cinéma, animateur de l'émission « Le Divan » et co-fondateur de la Maison européenne de la photographie, n'est plus.

Le journaliste, aux allures de dandy, cheveux en broussaille et lunettes d'écaille, s'est éteint dans la nuit de samedi à dimanche, à l'âge de 85 ans.

« A l'époque, personne ne parlait de son enfance »

Né à Bucarest fin 1933, ce fils d'un avocat français et d'une traductrice autrichienne avait fui avec sa famille la Roumanie communiste en 1947. Devenu critique de cinéma, notamment à « Combat » puis journaliste au « Quotidien de Paris », il avait réalisé quatre films avant d'animer, de 1987 à 1994 « Le Divan » où se sont succédé des stars de Juliette Greco à Spike Lee ou Simone Veil. Le cinéaste Roman Polanski y a raconté sa jeunesse polonaise sous l'occupation nazie, le chanteur Serge Gainsbourg y a évoqué sa vocation ratée de peintre.

« A l'époque, à la télévision, personne ne parlait de son enfance à personne », avait rappelé des années plus tard Henry Chapier, qui dévorait Freud à 13 ans et vénérait Hollywood.

A Paris, ce chiraquien avait lancé outre la MEP qu'il a présidée de 1996 à 2017, le mois de la photo. « Quelle tristesse de perdre un si grand Parisien », a tweeté dimanche la maire de la capitale Anne Hidalgo.