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Panorama

La France face à l'épidémie de Covid-19

Lors de l'allocution d'Emmanuel Macron le 13 avril 2020. (Sarah ALCALAY/SIPA)

Par Valérie Mazuir

Publié le 7 déc. 2021 à 10:02Mis à jour le 7 déc. 2021 à 11:48

Confinement total ou « aéré », couvre-feu, déconfinement par étapes, passe sanitaire, obligation vaccinale… retour sur les différentes étapes de la réponse sanitaire des autorités françaises à la crise du Covid et aux variants Delta et Omicron. 

Le confinement total comme en mars 2020 pour faire face aux vagues épidémiques ? Jamais plus, espère Emmanuel Macron. Depuis sa levée en mai 2020, le chef de l'Etat a choisi des stratégies hybrides combinant le sanitaire, l'économie, l'éducatif et le moral, pour faire face aux différentes reprises de l'épidémie.

Quelles ont été les différentes étapes de la réponse sanitaire à la crise du Covid en France ? Réponses ci-dessous avec des liens vers les décryptages de la rédaction des « Echos ».

Les dates clefs

24 janvier 2020 : annonce de 3 premiers cas de Covid-19 en France

15 février : premier décès en France : un touriste chinois de 80 ans

29 février : premières restrictions

17 mars : premier confinement

11 mai : Premier déconfinement progressif.

30 octobre : deuxième confinement avec crèches, écoles, collèges et lycées ouverts

15 décembre : deuxième déconfinement progressif, seuls les magasins non-essentiels réouvrent.

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16 janvier 2021 : couvre-feu généralisé à 18 heures

3 avril : troisième confinement, mais aéré

15 avril : le seuil des 100.000 morts est franchi

29 avril : annonce d'un déconfinement en 4 étapes, entre le 19 mai et le 30 juin

21 juillet : la présentation d'un passe sanitaire est obligatoire pour les plus de 18 ans qui souhaitent accéder aux « lieux de loisirs et culture » rassemblant plus de 50 personnes

9 août : extension de l'utilisation du passe sanitaire

15 septembre : la vaccination devient obligatoire pour les personnels des hôpitaux, cliniques, Ehpad et maisons de retraite, les sapeurs pompiers, certains militaires, ainsi que les professionnels et bénévoles auprès des personnes âgées, y compris à domicile.

27 novembre : la dose de rappel vaccinal est proposée à toute la population majeure.

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Les différentes étapes de la réponse sanitaire

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Trois premiers cas, stade 2 puis 3…

On peut dater le début de la crise sanitaire en France, au 24 janvier 2020, quand Agnès Buzyn, alors ministre des Solidarités et de la Santé, annonce que trois premiers cas de contamination par le coronavirus sont confirmés en France. Il s'agit des premiers cas en Europe.

Un mois plus tard, le 28 février 2020, Olivier Véran, qui a remplacé Agnès Buzyn partie faire campagne pour les municipales à Paris, annonce que la France est passée au stade 2 - sur une échelle de 3 - de l'épidémie, ce qui signifie que le virus circule en plusieurs points. « L'objectif est de gagner du temps », explique-t-il.

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Premier confinement :

AFP

Le 12 mars 2020, Emmanuel Macron annonce, lors d'une allocution télévisée solennelle, la fermeture à partir du lundi suivant des établissements scolaires. Avec 61 morts et 2.876 contaminations, la France est alors le deuxième foyer épidémique en Europe. Face à la « plus grave crise sanitaire qu'ait connue la France depuis un siècle », l'urgence est de protéger nos compatriotes les plus vulnérables, souligne le chef de l'Etat.

Deux jours plus tard, le samedi 14 mars, Edouard Philippe, le Premier ministre alors en exercice, annonce la fermeture à compter de minuit des restaurants, cafés, cinémas, discothèques et autres établissements publics et commerces non essentiels. Le premier tour des élections municipales, prévu le lendemain, est en revanche maintenu.

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Le lundi 16 mars, Emmanuel Macron dévoile une panoplie de mesures drastiques. « Nous sommes en guerre », lance-t-il. Le lendemain, le mardi 17 mars, à midi, la France se confine. Le second tour des municipales est reporté, les réformes sont suspendues. Les polémiques enflent sur le manque de masques, de tests et sur l'efficacité de l'antipaludéen chloroquine.

Dans les services de réanimation, le pic de l'épidémie est atteint le mercredi 8 avril, avec 7.148 lits occupés par des patients souffrant d'infections Covid-19. La France compte alors plus de 82.000 cas confirmés de contamination, et le virus a fait 10.869 morts.

PHILIPPE MAGONI/SIPA

Selon une étude épidémiologique, les mesures de restriction de la circulation ont permis de réduire de 83,5 % le nombre de décès survenus à l'hôpital entre le 19 mars et le 19 avril. Le besoin en soins de réanimation aurait été supérieur à 100.000 lits, soit vingt fois la capacité initiale.

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Premier déconfinement graduel :

ISA HARSIN/SIPA

Après 55 jours de quasi-paralysie, la France entame le lundi 11 mai 2020 une sortie graduelle du confinement. On dénombre alors près de 140.000 cas confirmés, dont 26.643 mortels.

De nombreuses restrictions restent en vigueur : le gouvernement se laisse la possibilité d'encadrer les rassemblements et de fermer provisoirement des établissements et lieux de réunion. Les discothèques notamment restent closes. Les stades rouvrent avec une jauge maximale de 5.000 spectateurs. Les bars, cafés et restaurants aussi en respectant certaines règles (10 personnes maximum par table, un mètre minimum entre chaque groupe, places assises uniquement même dans les bars, masques lors des déplacements).

Christophe Ena/AP/SIPA

Les entreprises doivent prévoir l'instauration d'un espace minimum de 4 m2 par salarié, avec une gestion des flux et des sens de circulation pour éviter les croisements. Cette règle s'applique également aux espaces communs, dont les ascenseurs. Le port du masque n'est obligatoire que lorsqu'il y a un risque que les mesures de distanciation ne puissent pas être respectées.

Ecoles et collèges peuvent accueillir tous les élèves à partir du 22 juin. Le second tour des municipales est fixé au 28 juin.

« La possibilité d'une réversibilité des mesures doit toujours pouvoir être offerte et l'éventualité d'un reconfinement en urgence doit rester dans les esprits et être anticipé par les pouvoirs publics », prévient Jean Castex, alors coordonnateur national chargé de la stratégie de déconfinement. Le 3 juillet, il succède à Edouard Philippe au poste de Premier ministre.

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Port du masque obligatoire :

ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

Le 20 juillet 2020, le port du masque devient obligatoire dans les espaces clos (commerces, banques, marchés couverts…). Au fil de l'été un nombre croissant de communes françaises l'imposent dans certains lieux publics ouverts. A Paris, il devient obligatoire le 9 août dans les « zones à forte concentration de personnes » (Berges de la Seine, canal Saint-Martin, Butte Montmartre…) avant de finalement s'appliquer, à partir du 28 août, partout.

Le 27 août, le gouvernement rend le port du masque obligatoire dans les entreprises et les établissements scolaires.

Fin août, la Direction générale de la Santé avertit d'une reprise inquiétante de l'épidémie.

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Zones d'alerte :

ELIOT BLONDET-POOL/SIPA

Alors que le seuil de 1.000 malades du Covid-19 en réanimation est à nouveau franchi, Olivier Véran dévoile, le 23 septembre 2020, une nouvelle cartographie de la crise sanitaire avec division du territoire en diverses zones d'alerte.

Le week-end du 26/27 septembre, la Guadeloupe et la métropole d'Aix-Marseille sont les premiers territoires à passer en zone d'alerte maximale, synonyme de fermeture des bars, salles de sport et d'accueil limité dans les restaurants. Suivent Paris et sa proche banlieue (le 6 octobre) puis Saint-Etienne, Lyon et Grenoble (le 10 octobre) et enfin Toulouse et Montpellier.

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Couvre-feu :

KONRAD K./SIPA

Alors que la polémique autour des délais pour se faire tester bat son plein, Jean Castex reconnaît que la France affronte une « deuxième vague forte ». Le samedi 17 octobre, un couvre-feu de 21 heures à 6 heures est instauré en Ile-de-France et dans huit métropoles (Grenoble, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Rouen, Saint-Etienne, Montpellier et Toulouse). Une semaine plus tard, la mesure est étendue à 38 nouveaux départements.

Le couvre-feu implique l'arrêt de toute vie sociale pendant la nuit. Les réunions et rassemblements privés de plus de 6 personnes sont fortement déconseillés. En revanche, à l'approche des vacances de la Toussaint, les Français sont libres de leurs déplacements.

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Deuxième vague, deuxième confinement mais avec écoles ouvertes :

CHINE NOUVELLE/SIPA

Face à une « accélération soudaine » de l'épidémie qui « submerge » la France comme toute l'Europe, Emmanuel Macron annonce le 28 octobre un nouveau confinement national à partir du vendredi 30 octobre. Légèrement revu par rapport à celui du printemps, il est censé durer « a minima » jusqu'au 1er décembre. La deuxième vague « sera sans doute plus dure et plus meurtrière que la première », prévient le chef de l'Etat.

Crèches, écoles, collèges et lycées restent ouverts, mais les cours se déroulent à distance à l'université. Les visites dans les Ehpad sont autorisées. Le télétravail redevient la règle, et tous les commerces non essentiels ferment. Il faut de nouveau se munir d'une attestation pour sortir de chez soi. Les réunions privées en dehors du strict noyau familial sont exclues, les rassemblements publics interdits tout comme les déplacements d'une région à l'autre. Les frontières à l'extérieur de l'espace Schengen restent fermées.

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Impossible deuxième déconfinement par paliers :

AFP

Une décrue relative de l'épidémie permet au chef de l'Etat de décider le 24 novembre un desserrement progressif du confinement. Il prévoit un allègement des restrictions en trois phases, jusqu'au 20 janvier 2021, et fixe comme objectif une diminution à 5.000 nouveaux cas de personnes contaminées par jour. Un point sur la situation sanitaire est prévu tous les quinze jours pour adapter ces mesures.

L'assouplissement débute le samedi 28 novembre : le confinement est maintenu mais les déplacements pour motif de loisirs sont autorisés à 20 km du domicile et pendant trois heures, au lieu de 1 km et une heure. Pour permettre les achats de Noël, tous les commerces rouvrent. Les bibliothèques aussi. Les célébrations religieuses, interdites depuis la Toussaint, sont de nouveau autorisées avec une jauge limitée à 30 personnes. Il faut « continuer à rester chez soi, à télétravailler quand cela est possible, à renoncer aux réunions privées, aux rassemblements familiaux, à tous les déplacements non nécessaires ».

ISA HARSIN/SIPA

Mais, le 10 décembre, face à la persistance d'un nombre important d'infections quotidiennes, au-dessus de 10.000, l'exécutif renonce à rouvrir les cinémas, les théâtres et autres gymnases. Bars et restaurants restent aussi fermés. Le confinement est remplacé à partir du 15 décembre par un couvre-feu de 20 heures à 6 heures, sauf la veille de Noël. Les exceptions sont limitées aux trajets entre le domicile et le lieu travail, aux impératifs de santé ou familiaux, aux activités d'intérêt général et à la promenade des animaux de compagnie.

Le 7 janvier 2021, date de revoyure fixée par l'exécutif, Jean Castex explique que « la situation sanitaire n'étant « pas revenue à la normale » - elle est même devenue « plus fragile au cours des dernières semaines » en raison des variants -, il ne sera pas question de « baisser la garde ». Le 16 janvier, l'abaissement du couvre-feu à 18 heures, déjà en place dans une vingtaine de départements, est étendu à l'ensemble de l'Hexagone. Les écoles restent ouvertes, mais les activités physiques et sportives scolaires et périscolaires en intérieur sont suspendues et le protocole sanitaire dans les cantines est encore renforcé.

Les conditions d'entrée en France sont parallèlement durcies « fortement » et les contrôles aux frontières « renforcés » : à compter du 18 janvier, tous les voyageurs en provenance d'un pays extérieur à l'Union européenne doivent disposer d'un test PCR négatif avant de partir et s'engager sur l'honneur à s'isoler pendant sept jours une fois arrivés en France, puis à refaire un deuxième test PCR à l'issue. A partir du 24 janvier, les voyageurs européens sont aussi concernés. Une obligation qui dans un premier temps ne s'applique pas aux travailleurs frontaliers ni au transport terrestre.

Après une recommandation du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), le gouvernement appelle aussi à bannir certains masques en tissus , dont ceux faits maison, jugés pas assez filtrants. Autre changement, la distance de sécurité nécessaire, au-dessous de laquelle on peut être considéré cas contact quand on ne porte pas de masque, passe de 1 à 2 mètres. Cela a notamment des conséquences dans le traçage des cas par l'Assurance-maladie.

Alors que le sort des étudiants durement soumis à la précarité et à l'isolement inquiète de plus en plus, Emmanuel Macron pousse pour un retour à la fac une journée par semaine et annonce un accès deux fois par jour à un repas pour 1 euro dans les restos U et la création d'un « chèque psy ».

Gabrielle CEZARD/SIPA

Le 29 janvier, lors d'une prise de parole inattendue à l'issue d'un Conseil de défense à l'Elysée, Jean Castex annonce que l'exécutif a finalement décidé de ne pas reconfiner le pays et de se donner « encore une chance » avant une telle mise sous cloche. De nouvelles restrictions sont toutefois déployées : la France ferme ses frontières aux pays extérieurs à l'Union européenne, « sauf motif impérieux ». Les centres commerciaux non-alimentaires de plus de 20.000 m2 sont fermés et les jauges de fréquentation renforcées dans toutes les grandes surfaces.

Les contrôles du couvre-feu de 18 heures, des fêtes clandestines et de « l'ouverture illégale » des restaurants sont renforcés, afin que « les dérives de quelques-uns ne […] ruinent pas les efforts de tous ».

Très lente au démarrage, la campagne de vaccination accélère et concerne plus tôt que prévu tous les plus de 75 ans, mais est à nouveau freinée en raison de livraisons de doses moindres que prévu.

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Des mesures territorialisées :

SYSPEO/SIPA

A partir de fin février, alors que la situation sanitaire se dégrade très fortement dans plusieurs zones du pays, l'exécutif opte pour des mesures territorialisées. Le 22 février, Nice et des autres communes du littoral des Alpes-Maritimes sont placées sous confinement partiel , au départ pour deux week-ends. Les commerces - hors alimentaires et pharmacie - de plus de 5.000 m2 y sont fermés. Quelques jours plus tard, Dunkerque puis le Pas-de-Calais passent en confinement le week-end. Enfin 20 départements, dont toute l'Ile-de-France et une grande partie des Hauts-de-France, sont placés sous « surveillance renforcée ».

Le 18 mars, l'exécutif, qui continue de refuser un confinement préventif, opte pour « une troisième voie qui permet de freiner sans enfermer ». 16 départements, dont l'ensemble de l'Ile-de-France, basculent dans un confinement nouvelle formule : on peut rester à l'extérieur, dans une limite de 10 km, aussi longtemps qu'on veut, le gouvernement ayant cette fois-ci pris en compte le fait qu'on se contamine davantage à l'intérieur que dehors. Les écoles restent ouvertes, les lycées basculent en « demi-jauge », les magasins « non essentiels » ferment et le télétravail est fortement encouragé. Les déplacements interrégionaux seront « interdits, sauf motifs impérieux ou professionnels ». Il s'agit d'être « dedans avec les miens, dedans en citoyen », selon le nouveau slogan du gouvernement.

Le couvre-feu est, en revanche, décalé à 19 heures dans l'ensemble de la métropole.

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Troisième vague, troisième confinement, mais aéré :

SYSPEO/SIPA

Le 31 mars Emmanuel Macron annonce un élargissement à tout le pays des mesures de restrictions en vigueur dans les 19 départements et la fermeture des écoles pendant trois semaines.

Le 15avril, le seuil des 100.000 morts est atteint en France. En franchissant cette barre symbolique, le pays rejoint en Europe la Grande-Bretagne (127.000 morts) et l'Italie (115.000 morts), mais d'autres pays (Belgique, Portugal) ont une mortalité plus élevée par habitant. Malgré la violence de la première vague (près de 30.000 morts entre mi-mars et mi-mai 2020), la grande majorité des décès sont survenus depuis fin octobre (environ 65.000), conséquence d'une deuxième vague qui ne s'est jamais échouée, puis d'une nouvelle forte reprise épidémique durant l'hiver, portée par le variant anglais, plus contagieux. Et si la vaccination massive dans les Ehpad a porté ses fruits, près de 300 morts s'ajoutent encore chaque jour à l'hôpital en avril.

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Un nouveau déconfinement en 4 étapes :

Terrasses, salles de sport, couvre-feu… Emmanuel Macron dévoile, le 29 avril, à l'occasion d' une interview à la presse quotidienne nationale, un calendrier du déconfinement « en quatre étapes » , qui doit s'accélérer entre le 19 mai et le 30 juin, malgré une situation sanitaire fragile. Le chef de l'Etat prévoit d'ailleurs d'« actionner des « freins d'urgence » sanitaires dans les territoires où le virus circulerait trop », avec ces critères : plus de 400 infections pour 100.000 habitants, une augmentation « très brutale » de ce taux et « une menace de saturation des services de réanimation ».

FRED SCHEIBER/SIPA

Première étape le 3 mai : les restrictions de déplacement à 10 km du domicile sont levées, les collégiens et lycéens retrouvent les salles de classe… En revanche, le couvre-feu reste inchangé.

Il faut attendre le 19 mai pour voir le couvre-feu repoussé à 21 heures. C'est aussi le retour des terrasses des bars et restaurants, avec 6 personnes par table maximum. Les commerces rouvrent avec des jauges et protocoles adaptés, de même que les musées, cinémas et théâtres - dans la limite de 800 personnes en intérieur et 1.000 en extérieur.

Le 9 juin, les parcs d'attractions, les fêtes foraines, les salles de sports, les salons et les foires rouvrent leurs portes et le couvre-feu bascule à 23 heures. Les bars et restaurants peuvent accueillir leurs clients en intérieur. La jauge d'accueil des magasins passe à un client pour 4m² au lieu de 8m². Le pass sanitaire (schéma de vaccination complet, test négatif ou un test prouvant un rétablissement du Covid-19) fait son apparition pour les rassemblements de plus de 1.000 personnes (salons et foires).

Le 17 juin, le port du masque à l'extérieur n'est plus obligatoire, sauf certaines exceptions.

Le 20 juin, le couvre-feu est levé, dix jours plus tôt que prévu.

Le 30 juin : les jauges prennent fin dans les espaces clos (restaurants, cinémas, magasins…).

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Vaccination et passe sanitaire face au variant Delta :

Après une baisse qui laissait espérer un été calme, le nombre de cas de Covid-19 en France remonte au début de l'été, à cause du variant Delta. Ce variant apparu initialement en Inde est le plus contagieux répertorié depuis le début de la pandémie. Il provoque des flambées épidémiques en Asie et en Afrique et fait remonter le nombre des nouveaux cas en Europe et aux Etats-Unis.

Le 9 juillet : Il y a « urgence », avertit le Conseil scientifique, à « anticiper » et à agir pour freiner une quatrième vague épidémique.

Le 12 juillet, alors que l'épidémie repart en flèche, Emmanuel Macron durcit fortement les contraintes pour doper la vaccination et tenter de prendre de vitesse le variant Delta. Lors d'une allocution donnée depuis le Grand Palais Ephémère à Paris, il exhorte tous ceux qui ne sont pas encore vaccinés à le faire. Surtout, il tranche en faveur de la vaccination obligatoire pour tous les personnels soignants et non-soignants, des hôpitaux, des maisons de retraite, des cliniques, des établissements accueillant des handicapés, à domicile, pour les pompiers également. Il n'écarte pas la question de la vaccination obligatoire pour tous les majeurs si la situation ne s'améliore pas.

Le chef de l'Etat, qui souhaite que les contraintes pèsent sur ceux qui ne sont pas vaccinés, annonce une extension du passe sanitaire, qui sera conjuguée, à l'horizon de l'automne, au déremboursement des tests PCR de confort .

Le 21 juillet : La présentation d'un passe sanitaire est obligatoire pour les plus de 18 ans qui souhaitent accéder aux « lieux de loisirs et culture » rassemblant plus de 50 personnes.

FRANCOIS GREUEZ/SIPA

Jean Castex annonce que les personnes vaccinées échapperont à l'isolement si elles font la preuve d'un test de dépistage négatif après contact avec une personne infectée.

Le 27 juillet : Alors que dans les zones les plus prisées par les vacanciers, les taux d'incidence repartent à la hausse, certaines préfectures remettent en place des restrictions sanitaires , à commencer par l'obligation du port du masque en extérieur.

30 juillet : La Martinique est de nouveau confinée. Quelques jours plus tard c'est le tour de La Réunion et de La Guadeloupe .

Le 9 août : dans la foulée du feu vert du Conseil constitutionnella loi d'urgence sanitaire , le passe sanitaire est étendu aux cafés, restaurants, foires et salons, transports longue distance et établissements médicaux sauf urgences.

A partir du 30 août : Un salarié d'un secteur soumis au passe sanitaire qui n'est ni vacciné ni en mesure de présenter un test antigénique négatif ou un certificat de rétablissement peut être suspendu, sans salaire.

A partir du 15 septembre : la vaccination devient obligatoire pour les personnels des hôpitaux, cliniques, Ehpad et maisons de retraite, des sapeurs pompiers, de certains militaires, ainsi que des professionnels et bénévoles auprès des personnes âgées, y compris à domicile. S'ils n'ont reçu qu'une seule dose de vaccin, ils peuvent présenter les résultats d'un test négatif jusqu'à l'injection de leur deuxième dose.

Pour faire face au démarrage « fulgurant » de la cinquième vague à l'automne 2021, le gouvernement annonce le 25 novembre un durcissement des contraintes. Le rappel vaccinal contre le Covid, le plus souvent sous forme d'une troisième dose est ouvert à partir du 27 novembre, « à tous les adultes dès 5 mois après leur dernière injection ». Le port du masque redevient obligatoire partout en intérieur dans les lieux recevant du public, y compris dans les lieux où le passe sanitaire est réclamé (restaurants, centres commerciaux, lieux de spectacle, musées…).

Mais dès le lendemain de ces annonces, l'épidémie prend une nouvelle dimension avec la découverte du variant Omicron en Afrique-du-Sud. La France durcit les conditions d'accès au territoire : les vols avec dix pays d'Afrique australe, interrompus quelques jours, reprennent le 4 décembre mais avec un encadrement « drastique » ; tous les voyageurs provenant d'un pays hors de l'UE, même vaccinés, doivent présenter un test négatif de moins de 48 heures.

Le 6 décembre, de nouvelles « mesures de vigilance » sont décidées : retour au protocole 3 dans les écoles , fermeture des discothèques, incitation à limiter les « moments festifs » et à faire 2 à 3 jours de télétravail par semaine . Malgré une situation qui ne cesse de se dégrader, « l'heure n'est pas à des mesures de jauge, de couvre-feu ou de confinement », assure Jean Castex. Mais si le « bouclier vaccinal » de la France permet d'éviter des mesures trop strictes à trois semaines de Noël, il ne suffira pas, prévient le Premier ministre, qui appelle à accélérer la vaccination des plus fragiles. Les plus de 65 ans pourront accéder prioritairement à une dose de rappel, sans avoir besoin d'une prise de rendez-vous.

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Les indicateurs clefs pour suivre l'épidémie

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Michel Spingler/AP/SIPA

R effectif :

Il s'agit du nombre moyen de personnes qu'un malade peut contaminer. Actualisé régulièrement, cet indicateur mesure l'intensité de la circulation du virus. Quand le R est supérieur à 1, l'épidémie se développe, quand il est inférieur à 1, l'épidémie régresse. 

Taux d'incidence :

L'incidence, ou pression épidémique, correspond au nombre de personnes infectées sur 100.000 habitants, sur une période de sept jours. Il permet de comparer des zones géographiques entre elles. Deux seuils ont été fixés : seuil de vigilance à 10 pour 100.0000 et seuil d'alerte à 50 pour 100.000.

Taux de positivité :

Ce chiffre correspond au nombre de personnes testées positives rapporté au nombre total de personnes testées positives ou négatives sur une période donnée.

Valérie Mazuir

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