Aurélien Pradié, tenue incorrecte exigée
Le député du Lot, enfant terrible de LR, s'est fait un nom en ne tenant pas la ligne du parti lors des réformes des retraites. Il remet cela avec le débat sur l'immigration et sort ce jeudi un livre, « Tenir bon ».
Par Derek Perrotte
Tenez-vous bien, gros scoop : dans la vie, il faut « Tenir bon ». C'est Aurélien Pradié qui nous le rappelle ce jeudi, en titre du livre qu'il publie. « Tenir le haut du pavé et de l'affiche » eut été plus juste, tant cela constitue les objectifs permanents du député du Lot, enfant terrible de LR qui vit son ascension comme une revanche sur la vie. De fait, cet autodidacte (comme son père) à l'accent chantant part de « loing ». Ses études de droit ? Quittées sans diplôme. Sa société de conseil ? Liquidée. « Tenir bon », disiez-vous ?
Heureusement, quand on ne sait rien faire, il reste toujours la politique (ou le journalisme). Au culot, au bagout et aussi au talent, cet admirateur de Chirac, repéré par Sarkozy, s'est fait à 37 ans une place de choix dans la droite française : celle de l'emmerdeur de service.
De droite, parfois
Plus à l'aise pour tenir un micro qu'une ligne, il a fait s'arracher les cheveux à Eric Ciotti en s'opposant au report de l'âge de la retraite , en soutenant les motions de censure contre le gouvernement et en prônant la semaine de 4 jours.
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Tenir sa droite n'était visiblement pas au programme de ce surfeur, élu sur des terres de gauche et toujours prompt à faire des vagues. Dans l'opération, son statut de vice-président des Républicains n'a pas tenu longtemps . Mais peu lui importent les atermoiements du « parti Ehpad » et de ses « chefs à plume », qui enragent contre cet « opportuniste ». Il voulait se faire un nom, c'est fait.
Macron, jamais
« Tenir bon », pour lui, c'est avant tout tenir contre Macron, face auquel il trouve Les Républicains trop tendres. C'est le message, moyennement subliminal, adressé ici à un parti dont beaucoup voudraient l'éjecter : vous trouvez que je me tiens mal ? Vous n'avez encore rien vu. Le voilà déjà qui rejoue sur l'immigration sa petite musique préférée , la discordante, en jugeant la position de LR bien trop molle. Tiens, il est redevenu de droite… On lui prête des ambitions présidentielles mais pour lui, le plus dur commence : tenir sur la durée.
Derek Perrotte