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En chiffres

L'économie française n'entrevoit pas le bout du tunnel

En décembre, l'indicateur du climat des affaires publié ce jeudi par l'Insee s'établit à 98, contre 97 le mois précédent. Une quasi stagnation qui confirme l'atonie de l'activité économique en France.

Dans les services, les patrons semblent plus optimistes qu'il y a un mois sur l'évolution future de leurs affaires, notamment ceux de l'hôtellerie-restauration.
Dans les services, les patrons semblent plus optimistes qu'il y a un mois sur l'évolution future de leurs affaires, notamment ceux de l'hôtellerie-restauration. (Sebastien Ortola/REA)

Par Nathalie Silbert

Publié le 21 déc. 2023 à 14:42Mis à jour le 21 déc. 2023 à 15:00

A la veille de la trêve des confiseurs, le miracle ne s'est pas produit. Bien qu'en petite hausse, le moral des chefs d'entreprise reste maussade. En décembre, l'indicateur du climat des affaires publié ce jeudi par l'Insee se redresse très légèrement à 98 contre 97 en novembre. Mais il demeure sous sa moyenne de longue période (100).

Dans l'industrie, les services et le commerce, l'indice cesse de se dégrader tandis qu'il se maintient dans la construction, à 102. Le climat de l'emploi se stabilise lui aussi tout juste au niveau de sa moyenne de longue période (100).

« Manque d'impulsions fortes »

Pas de quoi néanmoins changer les perspectives de l'économie hexagonale, selon les conjoncturistes. Celle-ci évolue sur un fil. L'Insee a abaissé sa prévision pour le quatrième trimestre de l'année et mise désormais sur une croissance nulle , après un repli de 0,1 % du PIB entre juillet et septembre 2023. Tandis que la Banque de France table sur une hausse modeste de 0,1 %. La menace d'une légère récession technique plane toujours sur le pays.

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« La remontée du climat des affaires ce mois-ci est marginale. Au quatrième trimestre, l'indicateur se situe à 97,5 en moyenne contre 101 au trimestre précédent, ce qui est cohérent avec le scénario d'une croissance proche de zéro ou légèrement négative. L'économie française manque d'impulsions fortes », observe Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum Asset Management.

Selon l'Insee, le « léger rebond » de décembre « résulte notamment de l'amélioration conjoncturelle dans le commerce de détail », où l'indice gagne 4 points porté notamment par l'espoir d'un redressement de l'activité et les intentions de commandes.

Ailleurs, le climat est morose. Dans l'industrie, les perspectives personnelles de production pour les trois prochains mois apparaissent moins favorables. Dans le bâtiment, les entrepreneurs s'attendent à une dégradation de leur activité. Enfin dans les services, le ressenti des patrons sur leur activité passée se détériore. Néanmoins ils semblent plus optimistes qu'il y a un mois sur l'évolution future de leurs affaires, notamment ceux du transport routier de marchandises et de l'hôtellerie-restauration.

Reflux de l'inflation

« La petite amélioration constatée en décembre n'indique pas un rebond de l'activité. L'embellie dans le commerce correspond à un effet d'aubaine essentiellement lié au fait que les crédits sont devenus un peu moins chers. Mais c'est transitoire. Sur le fond, la confiance des ménages reste très dégradée. Tant que les taux restent élevés, ils ne voient pas l'opportunité de réaliser des achats importants », estime Paul Chollet, chef économiste au Crédit Mutuel Arkéa.

Alors que « la demande intérieure s'est atrophiée », l'économie française pourrait, selon lui, être confrontée à une contraction de son activité pendant trois trimestres d'affiliée, avec un nouveau repli du PIB de 0,1 % au quatrième trimestre 2023 et au premier trimestre 2024. « Dans notre scénario, le rebond de l'activité ne se produira pas avant le second semestre 2024 » précise-t-il.

Philippe Waechter est plus optimiste, alors que l'enquête de l'Insee confirme le ralentissement à venir des hausses de prix. « Cela devrait inciter les ménages à modifier le partage de leur revenu un peu plus en faveur de la consommation et un peu moins vers l'épargne. Dans ces conditions, la bonne surprise pourrait être le rebond de la consommation au premier semestre », estime-t-il.

Nathalie Silbert

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