L'activité des entreprises tire la croissance
¤ Le PIB affiche une hausse de 0,5 % au deuxième trimestre 2017. ¤ L'accélération de la consommation et les exportations soutiennent l'activité.
Par Marie Bellan
C'est une nouvelle pierre apportée au redressement progressif de l'économie française, à l'oeuvre depuis quelques mois déjà. Selon les chiffres de l'Insee, publiés vendredi, le PIB a progressé de 0,5 % au deuxième trimestre 2017. Un chiffre en ligne avec les prévisions de l'Insee et de la Banque de France.
Dans le détail, le commerce extérieur a contribué positivement à la croissance du PIB. Le rebond des exportations au deuxième trimestre a été de +3,1 % (après -0,7 % au premier trimestre, du fait des mauvais chiffres d'Airbus). Parallèlement, les importations ont nettement ralenti. Les échanges extérieurs ont ainsi contribué à la croissance, à hauteur de 0,8 %.
Autre point positif, celui des investissements. Si la progression de l'investissement des entreprises a ralenti (+0,5 % au deuxième trimestre, après +2,1 % au premier), il est toutefois resté plus vigoureux que ne l'anticipait l'Insee (dont la prévision était de -0,5 %). En effet, avec la fin du suramortissement fiscal - la mesure s'est éteinte en avril dernier -, qui a fortement dynamisé les investissements productifs jusqu'au premier semestre de l'année, les économistes s'attendaient à une chute bien plus importante des investissements. Elle n'a finalement pas eu lieu, sauf sur le segment bien particulier des biens d'équipement.
Phase de rattrapage
Les chiffres de la production manufacturière du mois de mai, dont le rebond de 2 points a été spectaculaire, confortent l'idée que les entreprises recommencent bel et bien à investir. Le regain des exportations, couplé à la bonne tenue de l'investissement des entreprises, est le signe que le retour de la croissance est bien installé. L'Insee confirme d'ailleurs que la production manufacturière se redresse à +0,9 %. Et la construction accélère (+1 % après +0,6 %). La consommation des ménages n'a toutefois pas été en reste : elle a accéléré légèrement de 0,3 % au deuxième trimestre. Au total, la demande intérieure a contribué à la croissance du PIB à hauteur de 0,4 %. Comme au trimestre précédent, souligne l'Insee.
Ces chiffres confortent la prévision de croissance du gouvernement. Début juillet, le Premier ministre, Edouard Philippe, a relevé l'estimation pour 2017 de 1,5 % à 1,6 %. Un niveau qui reste modeste au regard de nos voisins européens. Interrogée mercredi dernier sur ce point par les députés de la commission des Finances, la directrice générale du Trésor, Odile Renaud-Basso, s'est toutefois montrée optimiste : « Nous sommes dans une phase d'accélération de la croissance et de rattrapage des autres pays européens. Nos prévisions pour 2017 et 2018 nous rapprochent de la moyenne et le décalage se réduit. »
Marie Bellan