Le Bon Marché a échappé aux effets des attentats
Selon son PDG, le grand magasin de la rive gauche de Paris a connu une croissance à deux chiffres en 2016.
Le Bon Marché aime par tradition prendre le contre-pied de ses concurrents. Il est le seul grand magasin de la rive gauche. Il a aussi remisé son département homme au sous-sol quand le Printemps et les Galeries Lafayette donnaient au leur pignon sur rue. Après pourtant avoir été le premier à mettre la mode masculine en majesté dans les années 1990, sous l'égide de Philippe de Beauvoir, son président de l’époque.
Une rénovation complète
Mais Patrice Wagner, l’actuel PDG du groupe Bon Marché (propriété de LVMH comme « Les Echos »), arrivé en 2010, peut se targuer d’une autre particularité : alors que ses rivaux ont vu leur activité ployer en 2016 sous l’effet des attentats et de la fuite des clients étrangers, son grand magasin affiche, affirme-t-il « une croissance à deux chiffres ». Une hausse des ventes vraisemblablement supérieure à 10 %.
C’est le fruit d’une rénovation complète du grand magasin et de sa Grande épicerie attenante. En 2012, le déménagement de l’homme et la création de la nouvelle cave de La Grande Epicerie, au sous-sol, sont lancés. En 2013, les nouveaux espaces horlogerie et accessoires apparaissent au rez-de-chaussée, puis La Grande Epicerie rénovée est inaugurée. Suit, en 2014, l’espace maison transféré au dessus de la Grande Epicerie, libérant 2.000 mètres carrés pour les souliers femme au deuxième étage du Bon Marché, ouverts en 2015 et un département mode contemporaine au premier.
Doublement en cinq ans
Au total, plusieurs dizaines de millions d’euros d'investissement qui ont permis, dit l’entreprise, un quasi-doublement des ventes en cinq ans.
Autre particularité due à son emplacement dans un quartier demeuré résidentiel, contrairement au boulevard Haussmann, le Bon Marché réalise encore 60 % de ses ventes avec la clientèle française. Même si la part des touristes étrangers a grimpé – sans rémunération des tour-opérateurs – à 40% en quelques années, Une base moins sensible aux attentats qui s’est révélée précieuse l’année dernière.