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Décret anti-réfugiés : Trump durcit le ton face à la contestation

Le président a remplacé au pied levé la ministre de la Justice par intérim, opposée au texte. Barack Obama est sorti de son silence.

Par Elsa Conesa

Publié le 31 janv. 2017 à 18:07

Le décret anti-réfugiés continue d’engendrer de très fortes tensions aux Etats-Unis. Face à la montée de la contestation contre son texte qui interdit temporairement l’entrée aux ressortissants de sept pays et aux réfugiés sur le territoire américain, Donald Trump a durci sa position. Lundi soir, il a limogé la ministre de la Justice par intérim, Sally Yates , qui avait été nommée par les démocrates et s’opposait au décret en questionnant sa légalité. Quelques heures plus tôt, c’est l’ancien président Barack Obama, qui avait pourtant promis de limiter ses interventions, qui s’est élevé contre toute velléité de comparaison avec ses propres politiques – Trump avait dit s’en être inspiré pour établir la liste des sept pays visés. Par la voix de son porte-parole, l’ancien président s’est dit « bouleversé » par l’ampleur de la « mobilisation » contre le texte.

Vague de panique

Le limogeage de Sally Yates, que la Maison-Blanche a accusée de « trahison » et de « faiblesse sur le sujet des frontières et de l’immigration » a provoqué une levée de boucliers chez les démocrates, tandis que près d’une trentaine d’élus républicains ont dit leur opposition au décret, et leur inquiétude face au degré de confusion dans son application. Parallèlement, des diplomates américains ont rassemblé des dizaines de signatures ces derniers jours pour mettre sur pied un réseau de dissidents s’opposant au décret, au sein du ministère des Affaires étrangères. Une initiative que Sean Spicer, le porte-parole de la Maison-Blanche a évidemment fustigé, encourageant « ces bureaucrates de carrière » à démissionner. « Filtrer davantage les individus qui viennent de sept endroits dangereux n’est pas extrême, c’est raisonnable et nécessaire », a-t-il insisté.

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De son côté, Donald Trump s’en est pris aux compagnies aériennes , et aux médias, jugés responsables de la vague de panique provoquée dans les grands aéroports partout dans le monde. « Seulement 109 personnes ont été arrêtées sur 325.000 », a insisté Donald Trump.

Parallèlement, la contestation a gagné en importance chez les chefs d’entreprises, dépassant la seule Silicon Valley, dont quelques figures avaient été les premières à réagir . General Electric, Ford, CocaCola, JP Morgan, ou Amazon, entre autres, ont dénoncé les effets du texte, avec des messages plus ou moins critiques.

Les entreprises savent qu’entre contrarier le nouveau président et s'aliéner des consommateurs eux-mêmes divisés, elles marchent sur un fil. Howard Schultz, le PDG de Starbucks, a promis d’embaucher 10.000 réfugiés (ayant servi dans l’armée américaine) au cours des cinq prochaines années. Une décision qui a provoqué un appel au boycott. Puis un appel à soutenir la chaîne.

Elsa Conesa, bureau de New York

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