Des entreprises solitaires face aux risques logistiques
Si une majorité d’organisations ont conscience des risques qui pèsent sur leur chaîne logistique, elles sont peu nombreuses à mobiliser leur écosystème pour les prévenir.
Par Les Echos
Dégradation de l’image, perte de clients, coûts directs (avoirs, pénalités) ou indirects (désorganisation, litiges)... Si un grain de sable venait à se glisser dans les rouages de la chaîne logistique, les entreprises ont bien conscience de son impact, potentiellement dévastateur. Ainsi, selon une étude réalisée par Generix Group auprès de 145 entreprises françaises, la réduction des risques (52 %) apparaît comme la troisième priorité des responsables logistiques, derrière l’amélioration de la performance (62 %) et la diminution des coûts (54 %).
Parmi les risques potentiels, les entreprises redoutent particulièrement l’indisponibilité de leur système d’informations (46 %), la défaillance ponctuelle d’un fournisseur (38 %) et des pics de volumes imprévus (37 %). « Les résultats de cette étude démontrent une réelle prise de conscience de la part des responsables logistiques de l’importance d’un meilleur contrôle de leur chaîne logistique pour augmenter la satisfaction de leurs clients, mais aussi de l’insuffisance de leur dispositif visant à la sécuriser totalement », analyse Isabelle Badoc, Product Marketing Manager Supply Chain chez Generix Group.
Une certaine opacité
Pourtant, malgré cette « prise de conscience », les sociétés s’obstinent à vouloir prévenir ces risques en solitaire et, pour ce faire, seule une minorité mobilise leur écosystème. Elles ne sont qu’un tiers (31 %) à procéder à une alerte depuis leurs partenaires externes et 19 % à organiser l’écosystème autour de l’entreprise. Face aux aléas logistiques, la plupart des organisations se concentrent sur leurs propres process et deux tiers d’entre elles (65 %) donnent la priorité aux remontées d’alertes sur des événements internes.
Dès lors, une certaine opacité règne sur les maillons forts de la chaîne logistique : 58 % des entreprises ont une visibilité quasi nulle sur les aléas impliquant leurs transitaires, 49 % sur ceux qui touchent leurs fournisseurs et 46 % sur ceux qui concernent leurs transporteurs. « Pour juguler le risque, les responsables logistiques doivent miser sur la visibilité et l’information, conseille Isabelle Badoc. Il est donc nécessaire qu’ils sachent identifier à temps un aléa survenant dans la chaîne logistique, y compris à l’extérieur de l’organisation, et qu’ils aient accès aux informations nécessaires à la prise de décision afin d’en limiter l’impact sur l’activité du client ».