Avion d’AirAsia : l’identification des premiers corps en cours

Le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête préliminaire pour "homicide involontaire" après la disparition au-dessus de la mer de Java d'un avion d'AirAsia, dont le copilote était français.

L'enquête, quasi-automatique dès lors qu'il y a une victime française lors d'une catastrophe à l'étranger, a été confiée à la gendarmerie des transports aériens et intervient alors que sur place le mauvais temps empêchait ce mercredi les secouristes indonésiens de reprendre leurs opérations pour retrouver les corps des personnes qui se trouvaient à bord du vol QZ8501 d’AirAsia qui a plongé dimanche dans la mer de Java.

« Nous faisons face à du mauvais temps. Les pluies et les vents nous empêchent de reprendre ce matin les opérations de recherches » qui avaient été suspendues pour la nuit, a déclaré le coordinateur chargé des secours pour l’armée de l’air, S.B. Sypriyadi.

Des vagues de deux à trois mètres

Des conditions météo qui vont compliquer un peu plus les recherches puisque, selon les autorités, les vagues (qui atteignent entre deux et trois mètres) ont fait dériver les corps à environ une cinquantaine de km de la zone où ils se trouvaient mardi.

Certains responsables indonésiens estiment que les corps pourraient dériver jusqu'à certaines plages. Des débris de l’avion d’AirAsia, puis des corps, avaient été localisés au sud-ouest de la partie indonésienne de l’île de Bornéo.

Des centaines de personnes, secouristes, militaires et policiers dont 90 plongeurs sont sur le pied de guerre en attendant une éclaircie.

Parmi eux, les autorités ont mobilisé pas moins de 150 pêcheurs locaux. "Ils connaissent bien les eaux de la région et ils peuvent aider à la recherche des débris" a expliqué un membre de l'agence de recherche et de secours.

Par ailleurs, 17 hélicoptères et neuf avions sont également mobilisés.

Les premiers corps ramenés

Trois jours après la disparition en vol de l’Airbus A320-200 qui effectuait la liaison entre la ville indonésienne de Surabaya et Singapour avec 162 personnes à bord, six corps ont été récupérés par les secours, selon le directeur des opérations de recherches et de secours, Bambang Soelistyo.

Mettant fin à la confusion qui régnait depuis la veille. Une source de la marine, citée par l'AFP, affirmait mardi en effet qu'une quarantaine de corps avaient été retrouvés.

Un peu plus tard dans la journée de mercredi, des sources indonésiennes affirmaient que les corps étaient au nombre de sept (quatre hommes et trois femmes). Et selon la télévision locale Kompas TV, deux premières victimes auraient d'ores et déjà été ramenées à terre, à Pangkala Bun, la localité disposant d'une piste d'atterrissage la plus proche du lieu du crash.

Vidéos de l'arrivée des deux premiers corps à Pangkala Bun et de leur départ pour Surbaya

Ils ont ensuite été mis dans deux cercueils, ne portant que la mention "001" et "002" et sur lesquels des fleurs avaient été disposé. Il ont ensuite été chargés à bord d'un avion qui les a ramené à Surabaya, la ville où se trouvent actuellement la plupart des proches et des membres des familles qui se trouvaient à bord du vol QZ8501. Et aussi l'aéroport d'où avait décollé le vol QZ8501 à destination de Singapour.

L'arrivée des deux cercueils à Surabay

Peu de temps après leur arrivée, les deux cercueils ont été emmenés afin de procéder aux premiers test d'identification ADN. Une trentaine de famille ont d'ores et déjà accepté de donner des échantillons de leur ADN afin de faciliter l'identification des corps de victimes qui pourraient être repêchées.

Les cinq autres corps sont toujours en mer, à bord d'un navire de guerre indonésien (le KRI Banda Aceh) et ne peuvent pour le moment être ramenés à terre du fait des conditions météorologiques qui empêchent l'utilisation d'hélicoptères ou de remorqueurs. Des débris de l’avion d’AirAsia, puis des corps, avaient été localisés mardi en mer de Java, au sud-ouest de la partie indonésienne de l’île de Bornéo.

Gilet de sauvetage

Parmi les corps récupérés, figure celui d’une femme portant l’uniforme de la compagnie aérienne. Un autre corps porterait un gilet de sauvetage, selon une source citée en début de journée par la presse indonésienne et appartenant aux équipes de recherche. Mais cette information a été réfutée dans l'après-midi par un autre officiel indonésien. "Il y avait une victime et un gilet de sauvetage. Mais ils ont été trouvés séparément. Il ne portait pas de gilet de sauvetage" a affirmé le général de division Tatang Zaenuddin, cité par un site d'information indonésie (Detik.com)

Au delà de la confusion que nourrissent ces informations contradictoires, si un coprs devait être trouvé portant un gilet de sauvetage, cela donnerait plus d'incations sur les circonstances du drame. Et tendrait à prouver que la catastrophe n'a peut être pas été aussi soudaine et que passagers et équipage auraient eu le temps de s'y préparer.