Airbus amorce la vente de ses parts dans Dassault Aviation
Le groupe d’aéronautique et de défense a cédé à Dassault Aviation une première tranche de 8 % du capital de l’avionneur, sur les 46,3 % qu’il détient.
Par Bruno Trévidic
Annoncé en juillet dernier par Tom Enders, le désengagement d’Airbus Group du capital de Dassault Aviation a formellement commencé ce vendredi, avec l’annonce de la vente d’une première tranche de 8%, sur les 46,3% détenu par l’ex-EADS, à Dassault Aviation. L’opération préparée de longue date s’est faite à un prix de 980 euros l’action, soit un montant de 794 millions d’euros au total. Elle a reçu le feu vert du ministère de la Défense, qui bénéficie d’un droit de regard sur les ventes d’actifs stratégiques du groupe Airbus. Un point de presse était d’ailleurs organisé ce vendredi soir au ministère pour expliquer la position de l’Etat.
Dassault Aviation s’était préparé à cette opportunité en faisant voter en assemblée générale, en septembre, l’autorisation de racheter jusqu’à 10% de ses propres actions, à un prix maximum de 1.200 euros par action, ce qui valoriserait cette première tranche à 1,215 milliard d’euros. A la Bourse de Paris, ce soir, le titre Dassault Aviation s’échangeaient à 1079 euros. Selon toute vraisemblance, les actions ainsi rachetées seraient par la suite annulées, ce qui permettrait à la famille Dassault, qui détient 50,55 % du capital, de renforcer son contrôle, déjà presque total, sur le fleuron du groupe, tout en augmentant la liquidité du titre. Dassault Aviation en a les moyens. Au 30 juin dernier, sa trésorerie disponible s’élevait à 3,14 milliards d’euros.
Reste à savoir ce qu’il adviendrait du solde de la participation d’Airbus. Le groupe, qui n’a jamais eu aucune prise sur la stratégie de Dassault et se contentait d’un rôle de partenaire financier, a annoncé son intention de s’en défaire en totalité, mais par étapes, afin de ne pas faire chuter le cours. Une seconde tranche de 10 % devrait ainsi être mise en vente d’ici au 30 juin 2015, afin d’augmenter encore la liquidité du titre et d’attirer les investisseurs.