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Les thoniers français veulent faire le ménage dans les techniques de pêche

Les armements ­français militent pour le gel des dispositifs de concentration de poissons, considérant qu’il y a péril pour la ressource.

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Les thoniers font remonter dans leur filet une part de « bycatch », des poissons qui ne sont pas leurs cibles.

Par Joël Cossardeaux

Publié le 6 oct. 2014 à 17:58

C’est la cible numéro un de Greenpeace qui, hier encore, a tempêté contre cette « technique destructrice ». Mais le dispositif de ­concentration de poissons (DCP), bête noire des ONG environnementales, fait aussi des remous chez les professionnels de la pêche au thon. « Nos craintes sur l’impact de cette méthode de pêche sont très fortes », souligne Yvon Riva, le président d’Orthongel, l’organisation française des producteurs de thon ­congelé et surgelé. « Il y a une vraie inquiétude pour la biomasse et les écosystèmes marins. »

La raison ? La DCP, technique consistant à disperser en mer des abris artificiels flottants sous lesquels viennent se réfugier les poissons de toutes espèces, ne permet pas une pêche différenciée. Les thoniers font remonter dans leur filet une part de « bycatch », « des poissons qui ne sont pas notre cible », poursuit Yvon Riva. Des indésirables parmi lesquels figurent des espèces menacées, comme les requins et les tortues.

Opposition farouche

La DCP ne fait pas plus le détail sur la taille et la qualité des thons capturés. « Beaucoup n’ont pas encore atteint l’âge de la reproduction. Là, c’est le socle même de la ressource que l’on attaque », s’alarme le dirigeant d’Orthongel. Cette organisation, qui représente tous les armements ­thoniers tropicaux français, soit 22 navires employant 450 marins, redoute de voir commis l’irréparable. Elle propose donc de geler le nombre de DCP utilisés par les navires jusqu’à ce que les comités scientifiques des organisations régionales de gestion de la pêche aient évalué l’effet de leur multiplication sur la ressource.

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Un principe de précaution auquel les thoniers espagnols s’opposent farouchement. Chez eux, le DCP est devenu une pratique courante et les volumes qu’ils remontent sont bien plus importants que ceux de leurs homologues français. Et ils sont d’autant moins enclins à un moratoire qu’ils ont fortement investi pour accroître les capacités de leur flotte, en se dotant de grands navires (115 mètres).

Les armements français assurent qu’il est possible de s’en sortir économiquement. « Nous équilibrons la pêche sur banc libre et le DCP qui permet de capturer plus de thon mais d’une moindre valeur sur le marché. Grâce à cette approche, nous n’avons pratiquement plus d’écart de marges avec les Espagnols », assure Yvon Riva.

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