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La Somme voit s'éloigner la perspective de 12.000 créations d'emploi

L'abandon du projet Seine-Nord entraînerait la non-création des 12.000 emplois pour sa construction et son fonctionnement.

Par Guillaume Roussange

Publié le 31 août 2012 à 01:01

Nouveau rebondissement dans le dossier du canal Seine-Nord. La petite phrase lâchée mercredi par Yves Gabriel, président-directeur général de Bouygues Construction, évoquant la « suspension du projet », a provoqué une onde de choc en Picardie. Et pour cause : le canal, attendu depuis vingt ans, semblait cette fois en passe de voir le jour. L'ex-président de République, Nicolas Sarkozy, l'avait lui-même annoncé en mai 2011 à Nesles, où il avait lancé le dialogue compétitif devant départager les deux concurrents en lice, Bouygues Construction et le consortium Eiffage-Vinci. La nouvelle avait ravi de nombreux élus locaux, pressés de voir arriver les 9.000 emplois directs et indirects générés durant la construction du chantier. Le long des 120 kilomètres du canal, quatre plates-formes multimodales, dont trois en Picardie (Noyon, Nesles, Péronne), devaient en outre voir le jour moyennant 500 millions d'euros d'investissement, dont 220 millions financés par un syndicat mixte ouvert (SMO). Réunissant l'Etat, VNF, les ports du Havre, de Rouen, Dunkerque et Paris, les conseils généraux et régionaux, ce SMO devait voir le jour avant la fin de l'année afin d'assurer la programmation et la commercialisation des 360 hectares de terrain industriel. « Ces plates-formes sont indispensables au fonctionnement du canal et à sa valorisation. Elles constituent un vecteur du développement économique et de l'aménagement du territoire traversé. C'est pourquoi, je me félicite [...] que l'heure du scepticisme soit derrière nous », affirmait alors Michel Delpuech, préfet de la région Picardie, coordonnateur du dossier.

Ces équipements devaient générer 3.200 emplois. Et, en février 2011, Michel Delpuech avait mis en place une cellule emploi-formation confiée à Pôle emploi. Une manne dans une région où le taux de chômage frôle les 11 %...

« Manque de préparation »
Cet échec, s'il est confirmé, sera le fruit du « manque de préparation et de suivi d'un dossier mal ficelé », tranche Christian Manable, président (PS) du Conseil général de la Somme. Une accusation que le président de VNF Alain Geste dément formellement : « Le Président de la République ne s'est pas exprimé sur ce dossier et le ministre des Transports ne m'a pas encore reçu malgré ma demande, il y a deux mois. » De son côté, Christian Manable a annoncé qu'il rencontrerait le ministre des Transports avant la fin de l'année pour aborder ce dossier : « J'espère qu'il ne sera que reporté. L'annulation de ce dossier, dans lequel nos services sont engagés à 100 %, priverait en effet notre région de milliers d'emplois », estime l'élu.

Guillaume Roussange - CORRESPONDANT À AMIENS

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