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Merkel confortée dans sa gestion de crise par le clair soutien de son camp

La chancelière a finalement pu réunir une majorité absolue de 315 voix, hier au Bundestag, dans son seul camp pour approuver la réforme du FESF. Mais elle devra bientôt convaincre, à nouveau, de la pertinence du MES.

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Par Karl De Meyer

Publié le 30 sept. 2011 à 01:01

Peter Altmaier a fait du bon travail. Le Sarrois, proche de la chancelière, a réussi à convaincre un nombre décisif de députés chrétiens-démocrates de finalement soutenir la réforme du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Le texte a obtenu le soutien de 315 élus de la majorité, soit 4 de plus que la majorité absolue des sièges du Bundestag. Un franc soulagement pour la chancelière Merkel, qui a dû faire face, depuis des semaines, à une fronde qui a pu compter jusqu'à 25 députés conservateurs et libéraux. Les dissidents, qui n'ont été que 15 hier, ont des états d'âme et estiment, comme Wolfgang Bosbach l'a déclaré aux « Echos », que « l'extension du FESF et son successeur, le MES, ne font que nous acheter du temps sans résoudre les problèmes de fond » de la zone euro. Leurs doutes ont été encore nourris, cette semaine, quand il est apparu que les dirigeants européens réfléchissaient à une « optimisation » du FESF, qui pourrait comprendre un effet de levier pour octroyer plus de crédits. Au cours du débat qui a précédé le vote, hier matin, Wolfgang Schäuble, ministre des Finances, a poussé un coup de gueule et nié qu'il veuille cacher quoi que ce soit aux députés. Il a toutefois concédé que « les règles ne sont pas encore définitivement fixées » quant au fonctionnement du FESF, et que « quand elles le seront, le Bundestag devra se prononcer dessus ». Ce qui semble donc annoncer un prochain vote sur de nouvelles potentialités du FESF.

Si la chancelière n'avait pas obtenu sa majorité dite « du chancelier », cela n'aurait certes pas été la fin du monde. Le texte a été adopté très haut la main, grâce à l'appui des sociaux-démocrates et des Verts, avec 523 voix « pour » et 85 « contre », et 3 abstentions. Mais cela aurait envoyé un mauvais signal aux marchés et aux partenaires européens de l'Allemagne. Un signal de faiblesse. Sans parler des questions que les agences de notation auraient pu se poser, par exemple sur les chances de la coalition au pouvoir à Berlin de se maintenir jusqu'en 2013. Un des leaders de la CDU, Hermann Gröhe, a d'ailleurs mis les choses au point après le vote : « La large majorité au Bundestag montre que l'Allemagne s'engage pour l'euro et la protection de notre monnaie. » Un message aux Parlements de la zone euro qui doivent encore se prononcer.

Avec ce vote positif, Angela Merkel est donc confortée. Mais peut-être uniquement temporairement, souligne « Der Spiegel », pour qui les alliés de la chancelière, les libéraux du FDP et les Bavarois de la CSU, « restent très nerveux et la mettent sous pression ». Les députés vont aussi se poser beaucoup de questions sur le MES, mécanisme qui doit succéder au FESF, au plus tard en 2013. Le vote est prévu début 2012. « Certains députés qui ont voté en faveur de la création du FESF, l'an dernier, et se sentaient tenus d'approuver sa réforme, n'auront peut-être plus ce sentiment d'obligation au sujet du MES », juge Frank Schäffler, député « rebelle » libéral qui réclame la sortie de la Grèce de la zone euro. En outre, le Bundesrat devra aussi approuver la création du MES. Pour la réforme du FESF, il ne doit donner qu'un avis consultatif, a priori aujourd'hui.

karl de meyer - CORRESPONDANT À BERLIN

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