[go: up one dir, main page]

Publicité

Crise de la zone euro : les prochaines étapes décisives

Après le vote du Bundestag,deux dossiers s'imposent : la taille du Fonds européen et la participation du secteur privé à la dette grecque

ECH21028030_1.jpg

Par Catherine Chatignoux

Publié le 30 sept. 2011 à 01:01

Le vote par les députés allemands du renforcement du mécanisme anticrise de la zone euro n'est qu'une étape - certes décisive -dans le sauvetage de la Grèce et de l'euro : de nombreux rendez-vous, obstacles et incertitudes jalonnent encore la voie de l'Europe vers la sortie de la crise.

L'élargissement des missions du Fonds européen de stabilité (FESF) doit encore être ratifié par les Parlements de quatre Etats membres sur les dix-sept de la zone euro après que le parlement estonien l'a fait, à une très large majorité, hier soir. L'Autriche se prononce aujourd'hui; les Pays-Bas, la semaine prochaine et Malte prochainement. Reste la Slovaquie, qui continue à jouer avec les nerfs des Européens : le Parlement de Bratislava pourrait voter le 11 octobre ou le 25 octobre, alors que les gouvernements ont fixé le sommet européen de la mi-octobre comme échéance ultime pour lancer le fonds dans sa nouvelle mouture. Mais ce n'est pas tout : le Bundestag ne se prononcera que le mois prochain sur la contribution de l'Allemagne au plan d'aide financier à la Grèce.

D'ici là, Athènes qui a dû dégager de nouvelles recettes pour respecter ses objectifs budgétaires en 2011 et 2012 devrait avoir reçu la sixième tranche d'aide de l'Union européenne et du FMI. Les chefs de file de la troïka de ses créanciers sont de retour à Athènes depuis hier et devraient avaliser les nouveaux comptes publics grecs. Les ministres des Finances de l'Eurogroupe devraient se réunir le 13 octobre pour signer le chèque de 8 milliards d'euros dont Athènes a cruellement besoin pour faire face à ses échéances. Dès le 3 octobre toutefois, les ministres des Finances se pencheront sur les moyens du FESF, dont de plus en plus de voix s'élèvent pour dire qu'ils seront insuffisants pour enrayer la contagion de la crise à l'Italie et à l'Espagne. La possibilité de démultiplier ses capacités d'intervention sera peut-être aussi sur la table des chefs d'Etat et de gouvernement qui seront réunis au sommet des 17 et 18 octobre. Probable aussi que les dirigeants européens décident d'anticiper le lancement du Mécanisme européen de stabilité (MES) prévu à l'origine en juillet 2013. Doté de 600 milliards d'euros, il pourrait voir le jour dès la mi-2012. Il présente l'avantage de prévoir un défaut organisé d'un Etat de la zone euro.

Les Dix-sept devront aussi décider dans les deux semaines à venir quelle part des ressources restantes du fonds européen -il disposera d'environ 300 milliards d'euros une fois le deuxième plan d'aide à la Grèce lancée -devront être consacrées à la recapitalisation des banques et s'ils souhaitent renflouer le capital de toutes les banques européennes ou seulement des plus fragiles d'entre elles. Les autres ressources du fonds seront consacrées au rachat de la dette secondaire des Etats attaqués par les marchés.

Publicité


L'autre grande incertitude porte sur le plan de participation du secteur privé qui a été inclus dans l'accord du 21 juillet. Alors que l'Institut de finance international (IIF), association réunissant les banques du monde entier, n'a toujours pas communiqué sur la proposition de restructuration de 135 milliards d'euros de dette grecque, la question se pose aujourd'hui d'augmenter les pertes que les créanciers privés auraient à subir. La décote sur les titres grecs pourrait être de 50 % et non de 21 %. Les banques y sont opposées. Pour le directeur général de l'IIF, Charles Dallara, l'opération serait « contre-productive ».

CATHERINE CHATIGNOUX

Entreprise - Solo.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres
Publicité