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Interview

« Nous gagnons beaucoup de temps dans les recrutements »

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Par Maxime Amiot

Publié le 31 déc. 2009 à 01:01

Quel bilan tirez-vous de cette première année d'autonomie ?
Le bilan est positif. Les 18 universités passées à l'autonomie au 1erjanvier 2009 ont montré qu'elles étaient capables d'assurer la gestion budgétaire dévolue par l'Etat. Alors même que l'année a été marquée par d'importants mouvements, c'est un tour de force. Cela s'explique par le travail mené en amont par les établissements : les directions ressources humaines se sont étoffées, tout comme les services de paie, et des compétences nou velles ont été intégrées. L'autonomie nous permet aussi de nous placer aux standards internationaux et d'ouvrir ainsi de nouvelles perspectives. Son grand point fort, c'est d'amener une forte déconcentration de la gestion, ce qui rend les processus de décision moins lourds. Par exemple, nous gagnons beaucoup de temps dans les recrutements : nous n'avons plus besoin d'attendre de dix-huit mois à deux ans et l'autorisation du ministère pour combler un poste. De même, la maîtrise de la masse salariale nous a permis de mettre en place des politiques innovantes de recrutement : certaines universités ont pu faire revenir en France des chercheurs de pointure internationale en revalorisant leurs conditions financières. C'est un phénomène encore assez limité, car il suppose l'acceptation de la communauté universitaire et une certaine marge financière, mais il pourrait se développer.

Certaines inquiétudes demeurent pourtant...
Nombre d'entre elles sont démenties par les faits. Alors que l'on s'inquiétait d'une privatisation des universités, notamment avec le recrutement de nombreux contractuels, je constate que plusieurs établissements sont parvenus à créer des emplois pérennes d'enseignants-chercheurs ou de techniciens. Un personnel non précaire. De même, les présidents ne disposent pas d'un trop grand pouvoir, comme cela a souvent été présenté. L'autonomie renforce l'exécutif et non les seuls présidents, qui sont obligés de fonctionner en toute collégialité pour faire avancer les choses. Quant au désengagement de l'Etat, il faut reconnaître les faits. Nous sommes face à un gouvernement, en dehors de toute considération politique, qui a placé les universités comme priorité nationale et a remis à niveau nos établissements. Pour l'heure, l'autonomie a été suffisamment accompagnée de moyens. Nous verrons ensuite si cet effort sera maintenu.

Des ajustements sont-ils nécessaires ?
Il y a certainement davantage de souplesse à apporter dans le fonctionnement actuel. Un exemple : lorsque l'on recrute un contractuel pour une durée longue (CDD d'un an), nous devons suivre la même procédure que pour un enseignant-chercheur, en mettant en place un comité de sélection. De même, à titre personnel, je pense qu'il serait intéressant de mettre plus en phase les élections des présidents et les négociations des contrats quadriennaux avec l'Etat. Enfin, pourquoi les représentants extérieurs à l'université ne pourraient-ils pas participer à l'élection du président ? L'autonomie n'est pas achevée, elle est encore perfectible.

PROPOS RECUEILLIS PAR M. A

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