[go: up one dir, main page]

Publicité

Le Marais poitevin à la recherche du label perdu

Classé parc naturel en 1979, le Marais poitevin a depuis perdu son label mais espère le retrouver d'ici à l'été 2009. La structure, désormais baptisée " parc interrégional du Marais poitevin ", gère 20 millions d'euros et soutient le tourisme comme les activités agricoles ou les collectivités dans leurs projets d'aménagement. 

Publié le 29 août 2008 à 03:30

Le Marais poitevin n'est plus un parc naturel régional. Cette zone humide de 180.000 hectares, la plus vaste d'Europe après le delta du Danube, à cheval sur trois départements (Charente-Maritime, Deux-Sèvres et Vendée) et deux régions (Poitou-Charentes et Pays de la Loire), occupe un quadrilatère qui a pour sommets les villes de La Rochelle, Niort, Fontenay-le-Comte et Luçon et est bordé côté Atlantique par la baie de l'Aiguillon, où se déversent les eaux d'un bassin de 600.000 hectares drainé par trois fleuves côtiers, le Lay, la Sèvre et le Curé. Classé parc naturel régional en 1979, le Marais poitevin a vu son label suspendu en 1991 en raison de l'assèchement de 35.000 hectares de zones humides pour faire place à des cultures intensives, avant d'être déclassé en 1996. La structure demeure cependant, rebaptisée " parc interrégional du Marais poitevin ", pilotée par un syndicat mixte regroupant les collectivités locales - régions, départements et communes - dans lequel les régions sont statutairement majoritaires.

Opposition vendéenne

Jean-Pierre Raffarin, alors président de la région Poitou-Charentes, a lancé le mouvement de reconquête du label dès 1996. En 2002, alors qu'il était Premier ministre, le gouvernement élaborait un plan d'action que la gauche, arrivée en 2004 aux commandes des deux régions Poitou-Charentes et Pays de la Loire, s'efforce de mener à terme. En 2006, une charte était approuvée par les deux régions et les départements des Deux-Sèvres et de Charente-Maritime, ainsi que par les deux tiers des 75 communes incluses dans le périmètre du parc. Le processus rencontrait cependant une opposition significative en Vendée, dont le conseil général présidé par Philippe de Villiers refusait d'approuver le document. En février dernier, le ministre de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, arguant d'une " extrême fragilité juridique " du projet de charte, refusait son aval, ce qui a eu pour effet de bloquer, dans la dernière ligne droite, la procédure d'attribution du label.

Cette situation, " due à un blocage politique ridicule ", estime Yann Hélary, vice-président (Verts) de la région Pays de la Loire, qui préside le syndicat mixte du parc, pourrait évoluer. " Un consensus a été trouvé avec Philippe de Villiers pour dégager une issue rapide au dossier, précise-t-il. Ségolène Royal et Jacques Auxiette [à la tête respectivement des régions Poitou-Charentes et Pays de la Loire] ont récemment adressé un courrier à Jean-Louis Borloo lui proposant, en accord avec le président vendéen, d'engager une médiation qui serait susceptible d'aboutir au classement du parc avant l'été 2009. "

Publicité

700.000 visiteurs par an

Il reste que, classement ou non, le parc du Marais poitevin existe bel et bien. " Avec un budget annuel de 7 millions d'euros, nous sommes même un des parcs les mieux dotés de France, souligne Yann Hélary. Et compte tenu des programmes nationaux et européens dont nous sommes les opérateurs, nous gérons un total de 20 millions. "

Nous sommes une zone de développement économique ", affirme de son côté Boris Sallaud, le directeur du parc, qui, avec une équipe de 40 permanents, intervient sur plusieurs fronts. D'abord la protection du patrimoine, avec la restructuration des prairies, la plantation de haies, l'aménagement de passes à poissons. Le parc joue aussi un rôle essentiel dans l'animation touristique d'un territoire qui accueille chaque année 700.000 visiteurs. Il balise les sentiers et les pistes cyclables, édite des cartes, forme les bateliers et aide les entreprises touristiques. Le parc soutient également les activités agricoles, en étant notamment l'animateur des dispositifs d'aide à l'élevage. Le parc est enfin l'interlocuteur privilégié des communes. " Nous leur apportons un soutien technique, explique le directeur. Nos architectes les accompagnent dans leurs projets de restructuration des centres-bourgs ou de construction de lotissements, le tout inscrit dans une perspective de développement durable. " Le parc pilote aussi des projets structurants, comme la création d'un pôle de valorisation des bio-matériaux, l'aménagement d'une médiathèque du Marais ou la restauration du port de Niort.

Dans ce contexte, le classement en parc naturel régional ne modifiera pas fondamentalement la donne. " Ce sera surtout la reconnaissance du travail accompli, dit Yann Hélary. Et aussi probablement un gain en notoriété, surtout au niveau international. "

JEAN ROQUECAVE

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres
Publicité