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François Hollande plaide pour "un nouveau Bretton Woods" face à la crise financière

Très ému, le premier secrétaire du Parti socialiste prononçait son dernier discours en tant que patron du parti à une université d'été avant de passer le témoin dans dix semaines au Congrès de Reims.        

Publié le 31 août 2008 à 15:13

François Hollande a clôturé l'université d'été du PS, la dernière à laquelle il participait en tant que patron du PS, sur une note émouvante en disant "merci" et "à demain" à ses militants qui l'ont ovationné longuement, debouts. "Il me reste à vous dire deux mots: merci du fond du coeur pour avoir fait que le Parti socialiste est là" et "à demain pour le combat et l'offensive au service des Français", a affirmé, très ému, le premier secrétaire qui va passer le témoin dans dix semaines au Congrès de Reims.

Plusieurs milliers de socialistes l'ont acclamé debouts, scandant "tous ensemble, tous ensemble, socialistes". Au premier rang, l'applaudissaient aussi les anciens premiers ministres Pierre Mauroy et Michel Rocard, ainsi que Bertrand Delanoë, Martine Aubry et Pierre Moscovici, prétendants déclarés ou potentiels à sa succession, A 54 ans, le député de Corrèze n'entend pas jeter l'éponge: "je ne fais pas mon discours d'adieu, vous me reverrez, je ne pars pas. Je change seulement de rôle", a-t-il dit.

Alors que la crise pour le leadership secoue le PS, M. Hollande a prévenu du risque d"'ingouvernabilité" du parti, qui est "la principale menace". "Il faut que ce parti soit dirigé, il faut un pôle central, on ne peut pas être dans la dispersion, la fragmentation, dans l'émiettement". Il s'est dit toutefois "pas inquiet" mais "confiant" dans la capacité des militants à sortir le parti de l'ornière au congrès, car "ce sont les militants qui vont décider par leur vote, ce sont eux qui vont faire le choix en liberté et en responsabilité". "Ils refuseront les combinaisons, les artifices, les confusions", a-t-il dit en estimant que le PS manquait de "cohésion et de cohérence" et en mettant en garde contre l'"hyperpersonnalisation".

Il a dénoncé, par ailleurs, la politique de Nicolas Sarkozy: "un an après son élection, la France est déclassée, divisée, désespérée. Le PS, selon lui, doit "démontrer la pertinence de ses propositions pour sortir de cette crise", a-t-il dit en égrenant une série de mesures à la fois économiques pour encourager l'investissement et sociales pour "donner du pouvoir d'achat aux Français" notamment par la hausse de la prime pour l'emploi et le chèque transport. Selon lui, "la droite est unie comme elle ne l'a jamais été sous la Ve République", et en face "nous devons prendre la mesure de nos responsabilités".

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Le PS est "la seule alternative", a-t-il dit en préconisant "le rassemblement de la gauche". Il a annoncé que "le groupe de liaison" de la gauche se réunira le 3 septembre. Quant au Nouveau parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot, il "n'offre aucun débouché à la contestation", selon lui.

Critiquant la politique internationale du président de la République, "fondée sur le coup d'éclat permanent et la mise en scène personnelle", et sa "diplomatie brouillonne", M. Hollande a posé des conditions pour voter le 22 septembre au Parlement la prolongation de l'intervention française en Afghanistan. Il a réclamé notamment la redéfinition des objectifs de la force internationale et un calendrier.

Renforcement des institutions financières

Face à la crise économique et financière, il a plaidé pour un nouveau Bretton Woods (accords sur la réforme du système monétaire en 1944 *) pour "coordonner les politiques monétaires et la régulation du système financier".

Outre cette "conférence financière" qui permettrait aussi la stabilité des parités euro/dollar, le premier secrétaire du PS a proposé "un renforcement des institutions financières internationales et des organismes de contrôle des banques".

Il a également souhaité "une réorientation de la construction européenne autour de la coordination des politiques économiques, d'une politique commune de l'énergie et la création d'un grand emprunt pour financer les PME, le logement et les investissements".

Il a enfin préconisé "le soutien à la production agricole des pays en développement et une réforme de la PAC" ainsi qu'un "plan de développement des énergies alternatives et de réduction de la dépendance pétrolière". "Il faut prendre la dimension de la gravité de cette crise, ne pas la sous-estimer comme la droite l'a fait depuis un an car elle signe l'échec de sa logique", a-t--il soutenu.

Pour lui, "les dérèglements que nous vivons sont la conséquence de choix politiques: dérégulation des marchés, financiarisation de l'économie, désengagement des autorités publiques, privatisations, mises en concurrence des services publics..."

François Hollande a enfin apporté son soutien au candidat démocrate américain: "Nous ferons tout pour la victoire de Barak Obama", a-t-il lancé sous de vifs applaudissements des militants socialistes. (source AFP)

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