Procter relève ses prévisions annuelles, Colgate trop prudent sur ses marges

Le géant américain de la grande consommation a largement passé la barre des 20 milliards de dollars de ventes sur les trois premiers mois de 2008 (janvier à mars). Le fabricant des couches-culottes Pampers, mais aussi des rasoirs Gillette, affiche à l'issue de son troisième trimestre un bénéfice net de 2,7 milliards de dollars, en hausse de 8%, avec un bénéfice par action de 82 cents supérieur aux attentes.

Le tout est dégagé sur des ventes de 20,463 milliards, en progression de 9%, portées par le développement des marchés émergents. En réponse à la hausse des matières premières, le groupe de Cincinnati a augmenté ses tarifs - plusieurs fois - et réduit ses dépenses. Il a en outre pu profiter d'un effet de change favorable, et ainsi largement réussi à atténuer le ralentissement américain.

Dans ce contexte, il attend désormais un bénéfice par action annuel de 3,48 à 3,50 dollars, avec des ventes annuelles en hausse d'environ 9%, contre une prévision précédente de 3,46-3,50 dollars. Les analystes s'accordent pour l'heure pour leur part sur 3,49 dollars ; Procter se montre toutefois un peu plus prudent que le marché en ce qui concerne ses performances du dernier trimestre : il attend un bénéfice de 76 a 78 cents, quand les analystes en attendent 78 cents.

Dans le même temps, son compatriote Colgate, premier fabricant mondial de dentifrice, a, lui, tout à la fois subi la hausse du coût des matières premières et des charges de restructuration. Le groupe, qui se félicite d'une progression de 15,5% de ses ventes trimestrielles à 3,7 milliards de dollars, se trouve maintenant à l'issue de son plan à quatre ans, qui doit le recentrer sur les produits de soins pour la personne et les aliments pour animaux domestiques.

Mais, en dépit de l'effet dollar, son bénéfice du premier trimestre est passé en un an de 486,6 millions de dollars, soit 89 cents, à 466,5 millions (-4%), soit 86 cents, tandis que les ventes progressaient à 3,71 milliards de dollars. Quoi qu'il en soit, hors charges exceptionnelles, le groupe fait mieux que prévu avec un bénéfice par action de 90 cents pour des attentes d'analystes à 89 cents.

Colgate, dont l'objectif est de réduire les dépenses et d'améliorer la rentabilité, est-il au bout de ses peines ? La sortie de nouveaux produits - à forte valeur ajoutée - ajoutée à la maîtrise des coûts fixes, devait lui permettre d'envisager une croissance à deux chiffres de son bénéfice ; mais il indiquait dans la journée, en commentant ses résultats trimestriels, que ses marges seraient probablement plus étroites qu'initialement prévu. La marge brute devrait cette année être "stable ou légèrement en progression".

La nouvelle n'a pas tardé à être sévèrement sanctionnée par le marché : à la Bourse de New York, le titre Colgate subissait la plus forte baisse depuis Septembre 2004.