Le coût de la fusion enfonce Alcatel-Lucent dans le rouge
L'équipementier télécoms estime que la perte nette de 586 millions d'euros enregistrée au deuxième trimestre n'est pas "représentative" de l'évolution future de son activité
Un coup pour rien. C'est en substance le message délivré par Alcatel-Lucent lors de la publication de ses résultats du deuxième trimestre, bien inférieurs aux attentes du marché. L'équipementier télécoms indique que "la marge de ce trimestre n'est pas représentative de l'évolution future" de son activité dans cet exercice 2007, qualifié "d'année de transition".
Impactée par des investissements, une "répartition défavorable des revenus par produit et par pays" et par des "coûts liés à la rationalisation des plateformes", la marge brute ressort à 1,39 milliard d'euros au deuxième trimestre, contre 1,71 milliard en données proforma un an plus tôt. Le résultat net publié (part du groupe) plonge dans le rouge, affichant une dette de 586 millions d'euros, après un impact négatif des écritures d'allocation du prix d'acquisition de 250 millions d'euros. Le résultat net est également creusé par une dépréciation de 298 millions d'euros liée aux actifs W-CDMA (infrastructures pour la téléphonie mobile de troisième génération).
Alcatel-Lucent publie également des résultats financiers ajustés, excluant les principaux impacts des écritures d'amortissement du prix d'acquisition. La marge brute ajustée s'établit ainsi à 1,44 milliard d'euros, en baisse de 15,4% par rapport aux données proforma 2006. Le résultat net ajusté reste dans le rouge, à -336 millions d'euros.
Bénéfices du rapprochement
En terme d'activité, l'équipementier s'attend à une "forte montée en puissance au cours de la moitié de l'année". Au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires a atteint 4,32 milliards d'euros, en hausse de 0,5% à taux de change euro/dollar constant, ou en baisse de 4% à taux de chnage courant. Mais Alcatel-Lucent retient surtout la hausse de 13% réalisée par rapport au premier trimestre, grâce aux bonnes performances des activités fixe et services et de la zone Asie-Pacifique.
Le groupe, né à l'automne 2006 de la fusion du français Alcatel et de l'américain Lucent Technologies, poursuit sa restructuration : il a réduit ses effectifs de 3.800 personnes cette année, ce qui représente plus de 30% de son objectif de réduction de 12.500 personnes sur trois ans, dont 1.468 en France. Il indique voir "les bénéfices du rapprochement", tant au niveau des commandes que des synergies. Il a confirmé les prévisions d'une croissance de 5% (à taux de change euro/dollar constant) de ses revenus pour l'ensemble de l'année.