Rhodia a renoué avec les bénéfices au deuxième trimestre avec un résultat net de 42 millions d'euros, après une perte nette de 108 millions lors des trois premiers mois de 2004. Le chiffre d'affaires a progressé de 0,2 %, à 1,411 milliard d'euros. En pleine restructuration, le chimiste français, dirigé par Jean-Pierre Clamadieu, est sorti du rouge grâce aux 870 millions d'euros de désinvestissement, en valeur d'entreprises, réalisés depuis le début de l'année. Cela correspond à environ 760 millions après impôts et frais financiers.
Grâce à ces ventes d'actifs, mais aussi à l'augmentation de capital réalisée en mai, le groupe est parvenu à réduire son endettement colossal, de 620 millions d'euros au deuxième trimestre, à 2,91 milliards à fin juin. L'accalmie risque cependant d'être de courte durée.
La direction, qui prévoit un retour aux bénéfices en 2006, a prévenu hier que ses « performances opérationnelles » au second semestre seront inférieures à celles du premier. L'environnement économique restera en effet difficile en raison de l'envolée des prix du pétrole et de ses dérivés, en particulier du benzène.
Recherche d'actionnaires
Les coûts de restructurations vont également peser sur les comptes. Après avoir bouclé son plan de refinancement et de cessions, Jean-Pierre Clamadieu va en accélérer le rythme, avec notamment 1.329 suppressions de postes dans le monde, dont 470 d'ici à début 2005 en France. Leurs coût s'élèvera à 111 millions d'euros en 2004, soit un peu moins que prévu (155 millions), et à 325 millions d'euros d'ici à 2006. Elles permettront de réaliser au total 323 millions d'économies.
Alors qu'Aventis, le principal actionnaire de Rhodia avec 15,3 % du capital, s'apprête à fusionner avec Sanofi-Synthélabo, Jean-Pierre Clamadieu sait que le nouvel ensemble n'a pas vocation à rester dans la chimie. Il estime disposer de « quelques trimestres », pour trouver de nouveaux actionnaires avant que le groupe pharmaceutique ne cède sa participation.
Il estime que le processus sera « progressif ». Son objectif est « d'attirer des investisseurs à moyen et long termes ». L'ancien président exécutif d'Andersen Worldwide, Aldo Cardoso, a été nommé au conseil d'administration en remplacement de Pierre-Gilles de Gennes.
N. H.