Par Myriam Chauvot
Le trimestre écoulé symbolise bien le redressement entamé par DaimlerChrysler. Alors qu'au deuxième trimestre 2003 le groupe allemand croulait sous les 948 millions d'euros de pertes essuyées par Chrysler, sa filiale américaine, cette dernière a engrangé 516 millions de profit entre avril et juin 2004. De ce fait, le résultat opérationnel du groupe s'est envolé de 225 %, à 2,1 milliards d'euros, sur la période par rapport à l'année précédente. Le bénéfice net passe de 109 à 554 millions pour un chiffre d'affaires en hausse de 9 %, à 31 milliards. En cumul sur le semestre, le cinquième constructeur automobile mondial réalise ainsi un profit opérationnel de 3,6 milliards (+77 %). A 947 millions (+36 %), le résultat net ne reflète toutefois pas complètement la vigueur de l'activité automobile du groupe, car les pertes de la filiale japonaise Mitsubishi l'ont amputé de 500 millions d'euros. Cela n'enlève rien au bon niveau de l'activité : les ventes en volume ont progressé vigoureusement, de 10 %, à 1,3 million de véhicules vendus. Handicapé par la faiblesse du dollar, le chiffre d'affaires ne progresse que de 3 %, à 69,4 milliards d'euros.
Succès des nouveaux modèles
Chrysler et la division véhicules utilitaires ont été les grands moteurs de la croissance sur le semestre. Le constructeur américain, dont l'ensemble de la gamme est en cours de renouvellement, a bénéficié du succès de nouveaux modèles comme les Chrysler 300 et 300C, qui, conjugué aux réductions de coûts, a permis de dégager 814 millions d'euros de résultat opérationnel. Les ventes ne croissent que de 3 %, à 25,3 milliards une fois traduites en euros, mais de 15 %, à 31 milliards exprimées en dollars. La division véhicules utilitaires a surfé sur la très forte croissance du marché américain : ses ventes ont augmenté de 35 %, à 306.000 véhicules vendus, permettant au résultat opérationnel d'atteindre 736 millions d'euros, en hausse de 174 % par rapport au premier semestre 2003.
Ces deux points forts du groupe ont compensé le déclin, largement anticipé, de la marque Mercedes, qui connaît cette année des problèmes de vieillissement de gamme et de qualité. Mercedes Car Group (qui regroupe les marques Mercedes et Smart), qui sera dirigé à partir d'octobre par Eckhard Cordes, a vu son résultat opérationnel décliner de 18 %, à 1,3 milliard d'euros, bien qu'il représente toujours un gros contributeur. Sur l'ensemble de 2004, son résultat devrait toutefois être inférieur à celui de 2003 tout comme celui des services, en raison des coûts, encore mal cernés, du projet Toll Collect de péages autoroutiers en Allemagne.
M. C.