Le groupe public Entreprise Minière et Chimique a réduit sa perte nette en 1998

Après avoir atteint le milliard de francs en 1997, à cause de l'inondation d'une mine au Canada, la perte d'Entreprise Minière et Chimique (EMC) est revenue dans des eaux un peu plus habituelles, l'an dernier. Le groupe public a annoncé, hier, avoir réduit son déficit net à 541 millions de francs (82,47 millions d'euros) en 1998. Ce résultat négatif, qui s'explique par les efforts de reconversion du bassin potassique d'Alsace, que EMC doit achever avant 2004, masque les performances des filiales commerciales du groupe, regroupées au sein de EMC SA. Constitué du chimiste belge Tessenderlo, du groupe d'alimentation animale Louis Sanders, des engrais de la Société Commerciale des Potasses et de l'Azote (SCPA) et de la société de traitements de déchets industriels Tredi, EMC SA affiche ainsi une augmentation de 1,5 % de son résultat d'exploitation, à 1,11 milliard de francs (169 millions d'euros) pour un chiffre d'affaires en retrait de 0,9 % à 19,5 milliards de francs (2,97 milliards d'euros). « La dégradation progressive de la conjoncture (...) a eu pour conséquence un plafonnement des résultats opérationnels après quatre ans de progression soutenue », commente le PDG, Bernard Pache, dans le rapport annuel du groupe.

Malgré la dépression du marché du PVC, Tessenderlo a maintenu son résultat net au niveau record de 1997, soit 3,29 milliards de francs belges (81,6 millions d'euros), et le bénéfice net de Tredi a bondi de 58 %, à 40,8 millions de francs, tandis que le résultat courant de Louis Sanders, touché par la crise du porc, a régressé de 42 % et que SCPA, qui a eu des difficultés d'approvisionnement en potasse, est tombé dans le rouge de 2,5 millions de francs. Deux opérations ont marqué l'exercice : le rapprochement de Louis Sanders avec Glon, et la cession de 30 % du capital de Tredi à Apax Partners.

Du côté des Mines de Potasse d'Alsace (MDPA), l'effectif a été ramené à 1.715 salariés, avec le départ de 195 personnes. En cumul, 395 départs en reconversion ont été enregistrés à fin 1998, soit « tout près de 50 % du total à réaliser, ce qui correspond à plus de deux ans d'avance sur le plan de marche », note EMC. La perte des MDPA est proche de 900 millions de francs (retraites incluses), contre 837 millions en 1997.