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Enel prêt à céder le quart de sa production électrique

Par Jacques Hubert-Rodier

Publié le 30 avr. 1999 à 01:01

Franco Tato, le numéro un de l'Enel, a réussi son premier pari : préparer la compagnie nationale d'électricité italienne à la privatisation, qui pourrait être décidée mi-mai par le gouvernement, et à la cession de plus du quart de sa capacité installée de production. Le groupe vient d'annoncer un bilan financier supérieur à ses propres estimations de janvier, affichant un bénéfice net de 2,2 milliards d'euros pour 1998, en hausse de 29 %, et un dividende de 1 milliard d'euros pour son actionnaire actuel, le Trésor italien, soit « presque l'équivalent d'un correctif budgétaire ». La société italienne, créée en 1962 avec le regroupement de 1.250 entreprises privées, peut commencer à recueillir les fruits de son plan de réorganisation en trois ans en cinq sociétés distinctes. Ces cinq grandes entités _ production, transport (transmission), distribution, vente et une pour la sortie du secteur nucléaire _ sont désormais prêtes à entrer en opération afin de permettre à Enel de se transformer en holding.

Mais si la société est « prête », selon Franco Tato, le plus dur reste à faire. Aux termes du décret de libéralisation du marché de l'électricité qui prévoit d'ouvrir 30 % du marché italien à la concurrence dès cette année et 50 % en 2003, Enel doit se défaire de 15.000 mégawatts de capacité de production d'électricité, soit 27 % du total. La compagnie qui doit présenter au gouvernement ses propositions le 1er août prochain, souhaiterait ainsi les céder à de grandes sociétés « pour constituer un ou deux concurrents ».

Privatisation de 15 % du capital
Ces 15.000 mégawatts, selon Franco Tato, représentent la capacité de la 9e ou 10e compagnie en Europe. Mais Enel souhaite que ces cessions se fassent sur une base de réciprocité s'il s'agit de sociétés étrangères. Chez Enel, on estime ainsi qu'EDF serait ainsi « désavantagé » car la France a moins ouvert que l'Italie son marché de l'électricité. Avant même la libéralisation italienne, Enel a déjà conclu des accords de joint-venture avec Enron et Eni pour des capacités de production de 2.000 mégawatts à chaque fois.

Pour la privatisation qui pourrait rapporter aux caisses du Trésor 31 milliards d'euros, Enel se déclare prêt à mettre sur le marché dès la mi-mai 15 % de son capital. Il reste que le gouvernement n'a pas encore pris de décision. Le rendez-vous est en principe fixé au 15 mai. Mais le calendrier, devant les réticences politiques, pourrait encore glisser.

JACQUES HUBERT-RODIER

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