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L'écart s'accroît entre le pessimisme des industriels et la confiance des ménages

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Par Claude Fouquet

Publié le 26 févr. 1999 à 01:01

Les industriels ne perçoivent toujours pas de signal du redressement de l'activité ni la fin du « trou d'air » évoqué à plusieurs reprises par Dominique Strauss-Kahn, le ministre de l'Economie et des Finances. Alors que la confiance des ménages est au plus haut depuis le milieu des années 80, le moral des industriels s'est un peu plus enfoncé en février, preuve que l'euphorie des consommateurs n'est pas communicative et que la forte hausse de la consommation ne suffit pas à rassurer les chefs d'entreprise. L'indicateur de confiance calculé par l'Insee (qui fait la part des optimistes et des pessimistes) cède 6 points pour s'établir à _ 16. Un niveau qu'il n'avait pas enregistré depuis le printemps 1997. Seul le secteur automobile échappe à cette morosité généralisée. Les chefs d'entreprise étant interrogés sur leur sentiment à un horizon de trois mois, cela repousse à la fin du printemps, voire aux premiers mois du second semestre, un éventuel retournement de l'activité industrielle.

Ces résultats ont déçu plus d'un économiste. En effet, ces derniers mois, le pire de la crise semblait être passé et les enquêtes portant sur l'investissement industriel semblaient montrer un certain regain de confiance dans l'avenir, notamment chez les plus grandes entreprises directement exposées à la crise internationale.

Tout dépendra de l'emploi
Mais force est de constater que le ralentissement de l'activité pèse toujours sur les industriels qui voient leurs carnets de commandes en France et à l'étranger se dégarnir et effacer le sursaut enregistré entre décembre et janvier, alors même que leurs stocks progressent régulièrement.

Pour autant, « tout n'est pas noir dans cette enquête », expliquent les économistes les plus optimistes. Ceux-ci soulignent la stabilisation de la production personnelle récente (qui ne se dégrade plus depuis trois mois) ou bien encore la confiance toute relative des industriels pour leur activité propre (elle reste positive depuis plusieurs mois et ne se dégrade pas par rapport au mois de décembre). Sans oublier, rappelle également Michel Devilliers, le responsable du département conjoncture à l'Insee, que « si l'industrie se porte mal, d'autres pans de l'économie, à commencer par le commerce et la construction, se portent bien ».

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Les résultats publiés hier n'incitent pas, en définitive, au catastrophisme mais ils ne permettent pas non plus de conforter les plus optimistes. Pour l'heure, l'essentiel du potentiel de croissance de l'économie française se retrouve entre les mains des ménages dont la confiance est largement alimentée par les gains de pouvoir d'achat engrangés l'an passé et par le recul du chômage. La situation de l'emploi reste la variable clef des mois à venir. Les données actuellement disponibles n'autorisent pour l'heure qu'une certitude, si l'on en croit un expert gouvernemental : « La croissance française devrait rester au-dessus des 2 %, seuil à partir duquel l'activité permet, à défaut de le réduire, de stabiliser le taux de chômage. » Sera-t-elle nettement au-dessus de ce seuil ? Le consensus actuel des conjoncturistes retient une hausse du PIB proche de 2,2 % à 2,3 %, inférieure à « l'hypothèse prudente » (2,4 %) qui accompagne l'objectif officiel du gouvernement (2,7 %). Et si certains économistes étaient tentés, ces derniers jours, de réviser à la hausse leurs scénarios, les résultats publiés hier les poussent désormais à attendre.

CLAUDE FOUQUET

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