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Le vice-président de la BCE soutient la politique de la Banque du Japon

Par Nicolas Barré

Publié le 26 févr. 1999 à 01:01

Le Japon a franchi une étape clef en engageant la restructuration de son système financier », a estimé hier à Tokyo le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), Christian Noyer, dans un entretien avec des médias français. « Le problème désormais est de faire repartir la croissance et de rétablir la confiance du secteur privé », a-t-il ajouté.

Alors que la Banque du Japon a été soumise, ces dernières semaines, à de très fortes pressions de la part du gouvernement et d'une partie de la classe politique pour qu'elle modifie certains aspects de sa politique, le numéro deux de la BCE a soutenu son action : « La banque centrale japonaise mène une politique monétaire adaptée à la crise que traverse le pays », a estimé Christian Noyer après avoir rencontré le gouverneur, Masaru Hayami. Le vice-président de la BCE a reconnu que, dans un contexte de taux d'intérêt proches de zéro, la marge de manoeuvre de la banque centrale est forcément limitée : « À partir d'un certain niveau, il est clair que la politique monétaire est inefficace. Les problèmes sont ailleurs, dans le traitement de la crise financière, l'assainissement des bilans des entreprises et des banques qui a été engagé, etc. »

Une idée « absurde »

L'idée que l'institut d'émission intervienne sur le marché obligataire pour faire baisser les taux d'intérêt à long terme serait « complètement contre-productive », a-t-il estimé. Le gouvernement souhaiterait que la Banque du Japon se porte acquéreur d'une partie des emprunts d'Etat qu'il va devoir lever dans les mois qui viennent afin de financer ses plans de relance, ce qui reviendrait à « monétiser » la dette publique. « Cela minerait la crédibilité de la banque centrale et se traduirait par une hausse des taux à long terme », a estimé le responsable de la BCE. « La Banque du Japon a besoin d'assurer sa crédibilité auprès des marchés, ceci constitue un élément important de la confiance. »

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Christian Noyer a par ailleurs exprimé des « doutes sérieux » sur la faisabilité d'un système de changes fondé sur des « zones cibles » liant les parités des trois grandes devises mondiales (dollar, euro et yen). « L'idée même d'instituer un système de change rigide est absurde (...). Ne serait-ce que parce que les grandes zones économiques n'occupent pas la même position dans le cycle », a-t-il expliqué. De plus, un tel système paraît difficilement praticable « dans un monde caractérisé par des marchés financiers internationaux hautement intégrés et sophistiqués ».

NICOLAS BARRÉ

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