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Gerhard Schröder veut calquer son pacte pour l'emploi sur le modèle néerlandais

Publié le 26 févr. 1999 à 01:01

Le pacte pour l'emploi, la formation et la compétitivité est en passe de devenir, sur le modèle néerlandais, le pivot de la politique économique et sociale du gouvernement allemand et le lieu où s'élaboreront à moyen terme et dans le compromis un certain nombre de textes destinés à faire baisser le chômage de masse dans le pays. Telle est la conclusion que l'on peut tirer de la deuxième séance plénière tenue hier entre Gerhard Schröder et les représentants du patronat et des syndicats.

Lors d'une conférence de presse à l'issue des entretiens, le chancelier a ainsi annoncé qu'un des groupes de travail mis en place au ministère fédéral des Finances dans le cadre du pacte sera chargé de définir un « concept définitif » pour la réforme fiscale destinée à réduire les impôts pour relancer l'activité et l'emploi. Il lui faudra notamment définir comment financer les baisses d'impôts pour les entreprises, et comment mettre en place le volet écologique de la réforme, tout en tenant compte du jugement de la Cour constitutionnelle qui allégera les charges des familles de plus de 20 milliards de marks à partir de l'an prochain.

Le patronat souhaite « participer »

Gerhard Schröder a annoncé qu'un des axes de travail allait également être de favoriser la création d'emplois dont la productivité est inférieure aux seuils fixés par les conventions collectives, notamment dans les services, ce qui passe sans doute par « un salaire accompagné d'une aide d'Etat ». En attendant, il s'est félicité que le patronat ait décidé de reprendre à son compte le projet gouvernemental de créer 100.000 emplois ou postes d'apprentissages supplémentaires pour les jeunes cette année.

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« L'économie allemande se trouve face à deux scénarios. Soit nous évoluons à l'image de la Grande-Bretagne thatchérienne, dont le pays paie encore le prix, soit nous évoluons à la hollandaise. C'est cette deuxième voie que je préconise », a souligné pour sa part Hans-Olaf Henkel, le président de la confédération de l'industrie allemande (BDI), pourtant connu pour ses critiques sévères envers les blocages du modèle social allemand. Tout en critiquant sévèrement les décisions prises par l'équipe Schröder depuis son arrivée au pouvoir, Hans-Olaf Henkel a affirmé que le patronat veut « participer aux futures décisions » et s'est notamment félicité de la mise en place d'une commission chargé d'étudier les « benchmarks », les meilleures solutions mises en places dans les autres pays.

Le début d'un processus
Avant la rencontre, le patronat avait affirmé vouloir intégrer, contre l'avis des syndicats, la question des hausses salariales dans ces discussions. Le président du syndicat IG Metall, Klaus Zwickel, a annoncé une semi-concession de son camp, à savoir que les syndicats étaient prêts à examiner la mise en place, comme aux Pays-Bas, de données macroéconomiques unifiées, permettant d'examiner en toute sérénité l'évolution des salaires, mais aussi celle des gains des entreprises et de partage des revenus.

« Les discussions pour savoir si le pacte doit être poursuivi sont terminées », a repris le chancelier, alors qu'avaient couru des critiques ces jours derniers, notamment dans le camp patronal.

Il a insisté sur le fait que l'Allemagne n'en était qu'au début de ce processus. « Au Pays-Bas, ces discussions ont débuté en 1992. Elles se poursuivent depuis dix-sept ans. Nous ne sommes là que depuis cent jours après seize ans de stagnation, a-t-il lancé. Et de conclure : « Les négociations portent sur des sujets difficiles. Elles nécessitent une grande confiance entre les participants. Cela prendra du temps. »

VINCENT DE FÉLIGONDE

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