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La restructuration des banques asiatiques bat son plein

Un an après le début de la crise financière en Asie du Sud-Est, la plupart des pays ont engagé une restructuration massive de leur secteur bancaire sous la houlette des pouvoirs publics.

Publié le 31 août 1998 à 01:01

Touchés au premier chef par la déroute macroéconomique qui sévit en Asie du Sud-Est, les secteurs bancaires et financiers ont fait l'objet d'une attention toute particulière de la part des autorités politiques et monétaires. Convaincues que la zone Asie-Pacifique ne se stabilisera pas et qu'elle ne retrouvera pas la prospérité tant que le secteur financier ne sera pas remis en selle, les autorités de ces pays ont annoncé plan de sauvetage sur plan de sauvetage.

Confrontés aux mêmes difficultés, les différents pays _ sous l'oeil du Fonds monétaire international _ ont présenté des mesures relativement similaires. Dans le but d'éradiquer les colossales créances douteuses que les banques ont accumulées depuis la crise, les autorités monétaires ont mis en place un ensemble d'institutions suprabancaires chargées de prendre à leur compte les mauvaises créances des banques les plus fragiles afin que celles-ci ne soient pas déclarées en défaut de paiement. A cette mesure générale s'ajoutent nombre de recapitalisations publiques ainsi qu'un flot de liquidations et de fusions qui visent à restructurer et assainir le secteur bancaire.

En Corée du Sud, le secteur bancaire, sinistré, avec un nombre élevé d'opérateurs pour un petit marché, a accumulé 40 milliards de francs de pertes pour le premier semestre de l'année. C'est d'ailleurs ce qui explique que le gouvernement ait largement encouragé les fusions. La plus importante est celle de la Hanil Bank et de la Commercial Bank of Korea, qui a donné naissance à un géant financier de 500 milliards de francs, la Commercial Hanil Bank. Ce nouvel établissement va disposer d'un réseau de plus de 900 agences et employer 15.000 salariés. Son portefeuille de créances douteuses est estimé à 65 milliards de francs.

Les autorités sud-coréennes ont par ailleurs procédé à la fermeture de 5 banques commerciales de petite taille (Chungchong Bank, Daedong Bank, Dongnam Bank, Donghwa Bank, Kyungki Bank) qui, en grandes difficultés, ne respectaient plus les règles de solvabilité internationale. Ces banques ont été reprises par des établissements en meilleure santé (Korean Bank, Kookmin Bank, Shihan Bank, Korea Housing Bank, Hana Bank). Le gouvernement coréen s'est par ailleurs engagé à fournir près de 300 milliards de francs au secteur bancaire et à garantir les dépôts des banques en liquidation. Dans le secteur de l'assurance, la Corée du Sud a notamment suspendu les activités de 4 petites compagnies d'assurance-vie jugées non viables (Kukje Life Insurance Co, Taeyang Life Insurance Co, BYC Life Insurance Co, Coryo Life Insurance Co).

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Fusions et cessions en masse
En Indonésie, pays qui comptait, lors du déclenchement de la crise, plus de 200 banques, les autorités ont décidé de suspendre l'activité de plusieurs établissements et de prendre le contrôle de 4 autres, dont la Bank Central Asia (BCA), la première banque privée du pays, qui est passée sous tutelle de l'Etat. La Bank Bumi Daya et la Bank Pembangunan Indonesia (Bapindo), deux des 7 banques d'Etat, ont fusionné. Avec 100 milliards de francs d'actifs, le nouvel établissement constituera la première banque du pays. Les créances douteuses de ces deux établissements seront transférées au sein d'une structure spécialisée de l'IBRA (Agence publique spécialisée dans l'assistance à la restructuration des dettes des banques privées).

La Thaïlande, pour sa part, n'est pas en reste. On assiste, là encore, à une forte implication de la puissance publique. Après les pertes de 16 milliards de francs accumulées au premier semestre de l'année par l'ensemble des banques commerciales, l'Etat a pris le contrôle de la moitié des banques, nationalisant notamment plusieurs établissements en faillite virtuelle (BBL, Siam City Bank, First Bangkok City Bank, Bangkok Metropolitan Bank). Les 3 dernières banques nationalisées seront, quant à elles, fusionnées pour être vendues. Seule la BBL demeurerait sous le contrôle de l'Etat.

MOUNIS HASSIM

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