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Interview

Michel Lagadu (Crédit Mutuel de Normandie)* : La réduction du temps de travail est une contrepartie de la flexibilité des horaires Vous venez le 18 juin de signer l'un des premiers accords « Aubry ». Qu'est-ce qui explique cette rapidité de réaction ?

Par Dominique Seux

Publié le 30 juin 1998 à 01:01

Dès 1996, dans le cadre de notre plan stratégique à cinq ans, nous avions prévu la création de 10 agences, qui s'ajouteraient aux 42 existantes aujourd'hui. Ces ouvertures s'inscrivaient dans le cadre de l'expansion de notre activité commerciale. L'accord sur les 35 heures, que nous avons signé avec FO et la CGC, nous permet d'accélérer ce développement, de réorganiser notre activité et, surtout, d'élargir les horaires d'ouverture de nos agences. Il nous permet d'accroître notre réseau de trois agences supplémentaires pour le porter à 55 en l'an 2000. Nos agences pourront ouvrir six jours sur sept, de 8 heures à 19 heures, pour répondre aux besoins des clients. Commencées à la fin de l'année dernière, les négociations se sont évidemment accélérées depuis le printemps, c'est-à-dire depuis que le texte de Martine Aubry est à peu près stabilisé.

Quelles sont les modalités concrètes de cet accord ?

Elles sont relativement simples. Le passage de 39 à 35 heures, en moyenne hebdomadaire, se fera au 1er janvier 1999. La possibilité sera offerte aux salariés de récupérer l'équivalent de 22 jours supplémentaires dans l'année, à raison de deux jours par mois ou d'une semaine par trimestre. L'accord prévoit une quarantaine de création d'emplois en contrat à durée indéterminée, ce qui correspond à plus de 9 % de nos effectifs, et va au-delà de la loi qui prévoit 6 %. Dans la mesure où nous respectons les obligations prévues par la loi Aubry, nous devrions bénéficier des aides de l'Etat.

A vous entendre, on a l'impression que la loi sur les 35 heures tombe à pic. Sans le couperet de la réduction obligatoire du temps de travail au 1er janvier 2000, vous seriez-vous lancés dans cette négociation ?

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Les 35 heures représentent clairement une contrepartie à la flexibilité des horaires que nous souhaitions en tout état de cause. Sans la loi, nous serions allés moins vite. Elle accompagne notre développement, c'est-à-dire concrètement la création de nouvelles agences locales. Cet accord tripartite entre l'entreprise, les syndicats et l'Etat implique évidemment un partage entre l'entreprise et les salariés. Ces derniers devront faire un effort en termes de productivité commerciale, mais aussi de politique salariale. Les salaires seront gelés pendant deux ans, quel que soit leur niveau. Enfin, l'accord d'intéressement, que nous devions renégocier à la fin du mois, sera un peu plus modéré que cela n'avait été initialement prévu.

DOMINIQUE SEUX

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