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ABB : 1997 sera l'année du creux du cycle

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Publié le 28 févr. 1997 à 01:01

Après deux années particulièrement fastes, durant lesquelles son bénéfice imposable a plus que triplé, ABB a connu en 1996 un exercice un peu plus difficile. En raison essentiellement du marasme industriel en Europe, le groupe helvético-suédois, premier producteur mondial d'équipements comme les centrales électriques ou les trains à grande vitesse, a vu son profit net reculer de 6 %, à 1,2 milliard de dollars (6,3 milliards de francs). En 1995, ABB avait engrangé un gain exceptionnel de 250 millions de dollars lié au rapprochement de ses activités ferroviaires avec celles de Daimler-Benz. En excluant cet élément, le résultat net du groupe s'est accru de 16 %, tandis que son bénéfice opérationnel est resté stable et que la rentabilité des capitaux employés est demeurée supérieure à 20 %. Dans le même temps, le chiffre d'affaires a progressé de 2 %, à 34,6 milliards de dollars, l'équivalent de 177 milliards de francs.
« Nous sommes présents dans des métiers liés au cycle des investissements industriels , explique­t­on chez ABB. En Europe, le ralentissement a commencé en 1996, et nous sommes dans la seconde année de recul, traditionnellement pire que la première. Pour le groupe, les résultats se sont d'ailleurs dégradés au fil des trimestres. Nous n'attendons pas d'amélioration du marché européen avant 1998. » L'Europe représentant encore près de 60 % des facturations d'ABB, son nouveau patron, Goran Lindhal, qui vient de succéder au très charismatique Percy Barnevick, a tenu à prévenir les investisseurs: cette année, le résultat net devrait stagner.
Guerre des prix
Message reçu cinq sur cinq sur les places boursières, où les titres ABB ont reculé hier d'environ 4 %. En revanche, les dirigeants escomptent bien renouer dès 1998 avec une croissance forte des résultats. Signe de cette confiance: ils proposeront à l'assemblée générale qui se tiendra en avril de relever de 25 % le montant des sommes versées comme dividende.
Pour faire face aux difficultés, notamment à la guerre des prix entre les producteurs de centrales électriques, le secteur dans lequel ABB a le plus souffert en 1996, Goran Lindhal entend moins que jamais dévier de la stratégie appliquée avec succès par son prédécesseur. ABB va donc continuer à se revitaliser en investissant lourdement en recherche et en délocalisant sa production dans des pays émergents. Depuis le début de la décennie, le groupe a déjà supprimé 59.000 emplois en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord, pour en créer parallèlement 56.000 en Europe de l'Est et en Asie. Sur 215.000 salariés, il en compte désormais 70.000 dans ces pays « neufs ».

Résultat: année après année, le poids de la masse salariale dans le chiffre d'affaires ne cesse de diminuer. Aujourd'hui, il dépasse à peine 29 %, contre près de 34 % en 1991. ABB met aussi l'accent sur la baisse de ses stocks, la diminution des avances consenties à ses fournisseurs et le recours à des sous-traitants pour les activités jugées non stratégiques. « Chaque année, nous devons gagner de 6 % à 10 % en productivité », a martelé hier Goran Lindhal.
ABB espère récolter les fruits de sa stratégie, surtout en Europe de l'Est et en Asie, où se situent les principaux marchés en croissance pour les biens d'équipement à son catalogue. Dans les pays industrialisés, en effet, l'activité se limite essentiellement à la maintenance et au renouvellement des matériels en place, même si les privatisations et l'ouverture à la concurrence en cours dans l'électricité et du gaz créent quelques appels d'air. L'an passé, les commandes reçues par le groupe ont grimpé de 35 % dans l'ex-bloc communiste et de 29 % en Asie.
Et le mouvement devrait se poursuivre, même si l'industrie du Vieux Continent se réveille doucement. Selon les plans de Goran Lindhal, la part des pays émergents dans les commandes devrait passer de 31 % en 1996 à 41 % en 2000. Dans le même temps, le volume d'activité total augmenterait de 40 % pour atteindre 50 milliards de dollars.

DENIS COSNARD

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