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L'étau se resserre autour d'Elkabbach

Publié le 31 mai 1996 à 01:01

Le climat social s'alourdit à France Télévision. L'intersyndicale de France 2 a placé le Conseil supérieur de l'audiovisuel devant ses responsabilités pour tenter de trouver une issue à la crise traversée par la chaîne. Dans une lettre au CSA, les syndicats affirment que « la situation à France 2 ne peut plus durer », soulignant que « la chaîne risque de tomber en déliquescence pendant plusieurs mois. Ne pas comprendre, c'est ne pas voir qu'il y a non-assistance à service public en danger. La crise ouverte du fait de l'existence des contrats faramineux alloués à des animateurs-producteurs privés s'aggrave de jour en jour », affirment­ils en rappelant que la motion de défiance votée mercredi contre la direction est une « première » dans l'histoire du service public de l'audiovisuel. Ils accusent Jean-Pierre Elkabbach de « s'être présenté en maître-d'oeuvre de pseudo-réformes d'un système qu'il a lui-même développé et exacerbé ».

La stratégie de Jean-Pierre Elkabbach de couper des têtes dans sa garde rapprochée n'a pas été non plus payante: Louis Bériot, dont le poste de conseiller du président a été supprimé, a mis cette affaire dans les mains d'un avocat, tandis que Patrick Clément (son poste de délégué général a été sacrifié) « ne peut pas être d'accord avec la décision prise par le PDG de France Télévision ».

Hier, la date du conseil d'administration de France 2 n'était toujours pas arrêtée, bien que le CSA ait demandé à Jean-Pierre Elkabbach de le convoquer rapidement. Dans les statuts de la chaîne, le conseil d'administration se réunit sur convocation du président ou, à défaut, sur convocation du plus âgé des trois membres du conseil nommés par le CSA. C'est donc au réalisateur Henri de Turenne (soixante-quinze ans) que reviendrait cette prérogative, étant plus âgé que Jacques Boutet (ex-président du CSA) ou Pierre Viot. « Dans la mesure où ni les représentants du CSA ni les représentants de l'Etat ne m'ont fait signe pour convoquer le conseil, je n'ai pas l'intention de le faire, d'autant que Jean-Pierre Elkabbach devrait nous réunir la semaine prochaine [sans doute mardi] », a­t­il précisé aux « Echos ». En tout cas, l'hypothèse d'une prochaine démission de Jean-Pierre Elkabbach semblait de plus en plus inévitable hier, et plusieurs noms étaient évoqués pour sa succession, dont celui de Xavier Gouyou-Beauchamps, Bernard Esambert et Michèle Cotta.

NICOLE VULSER

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