Formule 1 souhaite accélérer son internationalisation
Par Laurence Boccara
L'hôtellerie n'a pas été oubliée dans le texte du projet de loi relatif au développement et à la promotion du commerce et de l'artisanat, adopté la semaine dernière en première lecture par l'Assemblée nationale. Selon son article 5, ce projet prévoit que « tout projet de construction nouvelle ou de transformation d'immeubles entraînant la création d'établissements hôteliers d'une capacité supérieure à vingt chambres » soit soumis à une autorisation d'exploitation. Même si cette disposition n'est pour le moment pas définitive, certains professionnels s'inquiètent. C'est notamment le cas du groupe Formule 1 (qui regroupe les enseignes Formule 1 et Etap Hôtel), filiale du groupe Accor. « Compte tenu de ce projet de loi, nous réfléchissons avant de lancer des programmes importants près de grandes villes », a déclaré hier Jean-Claude Luttmann, président du groupe. Formule 1 a, par exemple, décidé en début de semaine d'ajourner des travaux prévus dans un hôtel de 200 chambres en lisière de Paris.
A la tête de 335 hôtels dans l'Hexagone, le numéro un de l'hôtellerie économique en France entend du coup se concentrer sur son développement à l'international. Jean-Claude Luttmann prévoit ainsi de réaliser « la moitié du chiffre d'affaires à l'étranger d'ici à la fin du siècle », contre 23 % cette année.
En Europe, une des priorités reste l'implantation en Espagne. Après l'ouverture d'un hôtel en test à Barcelone en 1995, l'enseigne prévoit « d'ouvrir dès 1997 un hôtel par mois ». Objectif: comptabiliser entre 70 et 100 hôtels dans la péninsule Ibérique d'ici à quelques années. Des projets d'extension sont aussi au programme en Scandinavie, en Allemagne et en Grande-Bretagne, où le groupe avait pendant un temps ralenti son développement. Des ouvertures sont également prévues en Afrique du Sud et en Argentine.
Concernant la stratégie commerciale, Formule 1 propose, depuis le début du mois d'avril, une politique tarifaire toujours unique, mais géographiquement modulée. Les établissements peuvent ainsi afficher la nuitée à 139 francs (prix historique), mais aussi à 129 ou à 119 francs, en fonction de l'emplacement de chaque hôtel et surtout de la concurrence locale. « Nous voulons rester partout les moins chers du marché », insiste le directeur général, Patrick Savourey.
Si la direction du groupe Formule 1 se refuse à donner des perspectives de résultats, l'enseigne contribuerait aujourd'hui à la formation de 10 % du résultat net de l'hôtellerie du groupe et générerait 7 % du chiffre d'affaires de ce même secteur.
LAURENCE BOCCARA