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Russie : Moscou continue de croire en un rééchelonnement de sa dette

Tandis que le rouble connaissait, à la fin de la semaine dernière, une dépréciation sans précédent, les responsables russes continuent de demander aux Occidentaux de procéder rapidement à un rééchelonnement de la dette de l'ex-URSS.

Publié le 31 août 1992 à 01:01

Réformateurs et conservateurs russes sont au moins unanimes sur un point: celui de la dette. Les responsables de tous bords estiment que Moscou ne pourra pas rembourser ses arriérés et que seul un rééchelonnement de la dette soviétique (évaluée à 70 milliards de dollars) pourra les aider à sortir de l'impasse. En revanche, bien que toutes les Républiques se soient déclarées « conjointement responsables », seule la Russie fait actuellement des efforts pour assurer le service de sa dette. Même si, vendredi, Egor Gaïdar, le Premier ministre en exercice, a déclaré que la Russie ne pourra rembourser cette année que 2 milliards de dollars (les échéances des Républiques de l'ex-URSS se montent à 9,8 milliards de dollars pour 1992, mais seulement 61 % incombent logiquement à la Russie), faute de réserves en devises et en raison de la chute des exportations.
Selon M. Gaïdar, fin juillet, Moscou avait repayé 1 milliard de dollars. Depuis longtemps déjà, la Russie demande un rééchelonnement de sa dette et, selon le président de la Vnechekonombank, la banque du commerce extérieur russe qui a succédé à la VEB soviétique et qui mène les négociations sur la dette au nom de toutes les Républiques, Moscou pourrait obtenir satisfaction dès la mi-septembre, lors de la réunion du Club de Paris. Pourtant, même si les Occidentaux reconnaissent que le problème doit être résolu à long terme et que l'on ne peut pas reconduire éternellement les moratoires de trois mois sur le capital, il reste du terrain à déblayer.
Par ailleurs, même si le FMI s'est montré optimiste sur les réformes russes, la Russie continue de traverser une zone de turbulences. Le rouble a été particulièrement malmené à la fin de la semaine dernière, au point de connaître une dépréciation sans précédent depuis le 1er juillet dernier, date à laquelle la monnaie russe est devenue « flottante ». Il s'est ainsi échangé à 205 dollars vendredi, contre 168,1 le jour précédent. Cela a entraîné des achats de panique. Les Russes (qui en ont les moyens) ont fait provision d'or, de bijoux, de dollars, le billet vert restant une valeur refuge en ex-URSS. Les entreprises auraient acheté des dollars en quantité pour se préserver de l'inflation annoncée pour cet automne, notamment en raison d'une forte augmentation - à défaut de la libération maintes fois repoussée - des prix de l'énergie.

Marie-France Calle

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