Les billets de trésorerie au-delà des 200 milliards
Pour la seconde fois depuis la création du marché en 1985 , l'encours des billets de trésorerie en circulation a dépassé en août le cap des 200 milliards, passant de 190 milliards environ à fin juillet à plus de 204 milliards au 21 août, selon la Banque de France. Cette progression reflète la bonne capacité d'absorption de ce marché devenu en sept ans le premier marché européen de ce type. Elle est d'autant plus remarquable que le nombre d'émetteurs présents a diminué légèrement au cours de l'été, tandis que les besoins d'un certain nombre de gros intervenants se sont contractés. EDF, par exemple, qui empruntait plus de 15 milliards de francs sous cette forme l'an dernier, a réduit ses émissions à environ 2,6 milliards à fin juillet.
Mais cette moindre présence de la part de certains gros émetteurs est plus que compensée par l'arrivée sur le marché de nouvelles entreprises, françaises ou étrangères. L'année 1992 a ainsi vu apparaître trois émetteurs non résidents: le groupe irlandais Guinness, présent pour près de 5 milliards; le groupe suédois Aga, qui y lève environ 500 millions; et la SIRP, qui a emprunté 2,5 milliards pour refinancer l'émission de TSDI du Crédit Foncier de France.
Par ailleurs, de nouveaux émetteurs français sont venus, tel Nestlé France, qui y a levé en un mois plus de 8 milliards, tandis que les gros émetteurs traditionnels ont gonflé leurs programmes : 15 milliards pour Rhône-Poulenc, 9 milliards pour Fiat France, 8 milliards pour BSN. La croissance du marché des billets de trésorerie devrait toutefois se tasser après l'automne, en raison des traditionnelles opérations de « nettoyage de bilan » de fin d'année, qui explique la décrue saisonnière des encours d'octobre à fin décembre.