Marks and Spencer: première baisse de bénéfice depuis 15 ans
Pour son président Richard Greenbury, Marks and Spencer reste hautement profitable compte tenu de l'actuelle situation économique difficile, caractérisée par une compression des dépenses des ménages.
Le groupe de distribution britannique Marks and Spencer a annoncé hier pour la première fois depuis quinze ans une baisse semestrielle de ses bénéfices. De fait, les profits imposables du britannique ont diminué de 6,5% lors du semestre clos en septembre, à 2,15 milliards de francs en raison d'une charge exceptionnelle de 169 millions de francs dégagée pour les réductions d'effectifs dans le secteur administratif.
Ce résultat, obtenu dans un climat de compression des dépenses des ménages et situé dans la partie basse de la fourchette de prévision des analystes (2,12 / 2,30 milliards de francs), a cependant été bien accueilli par la place financière, satisfaite de la légère progression à 2,32 milliards de francs contre 2,30 milliards du bénéfice avant charge exceptionnelle et du relèvement de l'acompte de dividende.
Les ventes de
vêtements affectées
« Etant donnée la situation économique récessionniste, ces chiffres montrent que le groupe a remarquablement bien contrôlé ses coûts », estime John Richards, analyste chez County Natwest WoodMac, d'autant que le chiffre d'affaires a légèrement diminué à 26,4 milliards contre 26,6 milliards (ces montants excluent la TVA, dont le taux principal a été porté de 15% à 17,5% en avril). De son côté, le président de Marks and Spencer, Richard Greenbury a estimé que le groupe restait « hautement profitable » dans le climat économique actuel « exceptionnellement difficile » qui affecte principalement les ventes de vêtements. La date et l'amplitude de la reprise économique restent incertains en dépit d'une hausse encourageante des ventes en octobre.
En Grande-Bretagne, le groupe a licencié 300 personnes du secteur administration à la fin avril et 260 employés supplémentaires se sont déclarés intéressés par les primes de départ volontaire proposées pour réduire les effectifs, a indiqué M. Greenbury.
Sur les opérations européennes, le bénéfice d'exploitation a augmenté de 13% à 104 millions de francs et le groupe a confirmé l'ouverture d'un magasin à Séville en Espagne en novembre. Pendant le semestre écoulé, Marks and Spencer s'est implanté à Liège (Belgique), à Nantes et Toulouse (France) et à Amsterdam (Pays-Bas) et agrandit en ce moment la surface de son magasin parisien qui deviendra « l'un des plus grands » du groupe.
Aux Etats-Unis et en Asie, les bénéfices d'exploitation sont restés stables mais au Canada, les pertes ont plus que doublé à 58 millions contre 27 l'an passé. Le groupe n'a fait aucune déclaration sur ses intentions vis-à-vis de ces opérations et a chargé la banque d'affaires Burns Fry de le conseiller sur les « différentes possibilités d'actions ».