Les industriels français s'offrent une vitrine en Thaïlande
D'ici à la fin du premier semestre 1992, l'industrie française devrait enfin disposer en Thaïlande d'une vitrine pour ses technologies. A l'initiative de L'Air liquide, qui tente actuellement de revenir dans ce pays qu'il avait quitté dans les années soixante, un groupe d'industriels tricolores (EdF, Schneider, etc) soutenu par les pouvoirs publics a en effet conclu un accord avec les autorités thaïlandaises afin de créer à Bangkok un « Centre d'innovation franco-thaï ». Un investissement de plus de 40 millions de francs, financé pour plus de moitié par la France (dont 18 millions par le gouvernement).
Mis en place en collaboration avec une importante université technologique thailandaise, l'Institut technologique King Mongkut's North Bangkok, le centre permettra de former des thailandais aux dernières techniques de soudage, d'automatisation de la production et de simulation. « Il s'agit clairement de familiariser les futurs ingénieurs, professeurs et techniciens aux matériels fabriqués par nos entreprises, et de faire changer les habitudes d'achat des industriels thaïlandais en faveur des produits français », explique Hélène Farny (L'Air Liquide), la cheville ouvrière de ce projet.
« Avec une croissance de plus de 50% en 4 ans, la Thaïlande est en train de devenir le cinquième dragon du sud-est asiatique, plaident les instigateurs de cette coopération. Voilà un pays politiquement stable qui a toutes les chances de devenir le leader dans la péninsule indochinoise. Alors que des pays comme le Japon et l'Allemagne y font le forcing, il faut que la France y accroisse sa présence et sa crédibilité ». Pour l'heure, l'Hexagone n'est que le dixième fournisseur de la Thaïlande, et représente seulement 0,6% des investissements étrangers sur place.
D. Co.