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La Fed donne un signal d'assouplissement de sa politique

Face à la reprise poussive de l'activité économique aux Etats Unis, la Réserve Fédérale a pris hier l'initiative d'un nouvel assouplissement de sa politique monétaire. Un mouvement qui avait été précédé par une réduction du prime rate d'une petite banque américaine.

Publié le 31 oct. 1991 à 01:01

De notre correspondante à New York
Au lendemain de la publication des chiffres de la croissance américaine, la Réserve fédérale a donné un nouveau signal de sa volonté d'assouplir sa politique monétaire. Selon des opérateurs, elle a ramené de 5,25% à environ 5% son objectif pour les taux d'intérêt sur les Fonds fédéraux (jour le jour). Un signal qui devrait se confirmer et qui devrait être suivi avec prudence par les banques américaines.
Selon John Laware, l'un des gouverneurs de la Réserve Fédérale, le pire pour les banques est déjà passé. Devant l'U. S. League of Savings Institutions, il a affirmé que les banques américaines se préparaient à réouvrir quelque peu les vannes du crédit et pourront contribuer ainsi à la reprise économique. Beaucoup plus nuancé, le président de la banque de Réserve fédérale de Boston Rychard Syron qui s'adressait à une commission du Congrès, a estimé que la question du « credit crunch » dépasse largement les frontières de la Nouvelle-Angleterre (Nord-est) pour toucher l'ensemble du pays. Selon lui, il s'agit plus d'une question de sous-capitalisation bancaire que d'une simple réduction du volume des crédits.
Pourtant dès mardi une banque du New Jersey, la First Fidelity Bancorporation, avait déjà réduit de 25 points de base de son taux préférentiel à 7,75%. Les économistes s'attendent à ce que le mouvement soit suivi par les grands établissements bancaires même si ceux-ci continuent d'être extrêmement prudents dans leurs activités de prêts bancaires.
« Autrefois, lorsqu'une banque réduisait son prime rate, les autres suivaient dans la minute. Désormais, ce n'est plus le cas car elles veulent reconstituer leurs marges », souligne Reina Kegan, de chez AC Edwards.
La reprise n'est pas
au rendez­vous
L'annonce mardi d'une progression de 2,4% du PNB américain au troisième trimestre et surtout d'un net ralentissement de l'activité en septembre après la reprise de l'été, a confirmé que la reprise tant annoncée n'était pas au rendez­vous.
« Une reprise soutenue doit être sous-tendue par les taux d'intérêt », estime Robert Barbera de chez Shearson Lehman, pour qui la nouvelle faiblesse de l'économie fin juillet ouvre la voie « à un retour du processus de baisse des taux ».
Un avis largement partagé par les économistes américains pour lesquels une nouvelle réduction de l'objectif des taux des Fonds fédéraux (jour le jour) par la Réserve fédérale apparait comme l'unique solution au redémarrage de l'économie. « La Fed devra à nouveau intervenir », prédit pour sa part Lylo Gramley, économiste en chef de l'Association des banques immobilières qui croit « qu'une baisse des taux marchera » et que « les fonds fédéraux descendront cet hiver jusqu'à 4,6%.
La Fed avait déjà ramené à 5,25% le mois dernier le taux d'intérêt auquel les banques peuvent se refinancer. Il y a un an les taux étaient à 7,75%.
Toutefois, l'autre préoccupation de la Fed est de s'assurer que la reprise qui s'est manifestée les deux derniers jours sur le marché obligataire va durer jusqu'aux prochaines adjudications de bons du Trésor qui porteront sur plus de 40 milliards de dollars. Celles-ci débuteront dès lundi et les autorités monétaires étaient très préoccupées ces dernières semaines de constater la chute du marché obligataire. Il est vrai que l'intervention lundi d'Alan Greenspan, le président de la Fed, est arrivée fort à propos et le marché a en deux jours regagné le terrain perdu en trois semaines.

Patricia M. Colmant

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