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URSS: les banques plaident pour un crédit-relais de la BRI

Face aux difficultés de liquidité de l'Union soviétique, les banques commerciales estiment nécessaire que la Banque des Réglements Internationaux (BRI) organise un crédit-relais.

Par Jacques Hubert-Rodier

Publié le 31 oct. 1991 à 01:01

Appelé à témoigner devant des commissions du Congrès américain, Horst Schulmann, le directeur général de l'Institut de Finance international (IFI), qui compte quelque 183 institutions financières dans 37 pays, a repoussé hier l'idée du gouvernement américain de rééchelonner la dette extérieure de l'Union soviétique. « Un rééchelonnement de la dette soviétique n'est pas du tout souhaitable et serait extrêmement coûteux », avec le risque de ramener à néant le crédit de l'URSS et des Républiques « pour de nombreuses années, voir des décennies », a­t­il dit, selon un texte publié par l'IFI.
D'après le responsable de l'Institut, qui reprend dans ses grandes lignes sur ce point les positions défendues par les autorités monétaires allemandes et françaises, lors du dernier Groupe des Sept le mois dernier à Bangkok, l'Union soviétique n'est pas un pays très endetté.
D'après les études de l'Institut, la dette extérieure soviétique en devises n'est en fait que d'environ 55 milliards de dollars, dont la plus grande partie est contractée ou garantie par la Vneshekonombank (banque du commerce extérieur), qui n'accuse pas actuellement de retard de paiement, et qui, par décret en date du 19 août dernier du président Gorbatchev approuvé par les dirigeants des Républiques, est considéré comme la seule institution responsable du service de la dette.
Des devises
insuffisantes
Sur les 55 milliards de dollars de créances, les gouvernements occidentaux en détiennent 34 milliards de dollars. Ces chiffres sont très loin des 68 milliards de dollars avancés par Victor Gerashchenko, président de la Gosbank. De plus, selon les estimations des banques, le service de la dette devrait s'élever cette année à 19 milliards dont 5 milliards de dollars pour le quatrième trimestre. Mais le « talon d'Achille » actuellement de l'Union est plutôt que la banque du commerce extérieur ne parvient pas à récupérer une part suffisante des revenus en devises. Une situation d'autant plus difficile que le taux de change est actuellement « irréaliste » pour les entreprises, 1,8 rouble pour un dollar alors qu'un dollar vaut 60 roubles au marché noir. De plus, après le coup d'Etat avorté du 19 août dernier, les banques soviétiques en Europe de l'Ouest (Narodny, Banque Commerciale de l'Europe du Nord et l'Ost-West Handelsbank) ont dû faire face à une « importante spéculation » et il est vraisemblable que la Vneshekonombank a dû injecter des capitaux dans ces institutions.
Face à cette situation, mais surtout parce qu'il est peu probable que les créanciers privés occidentaux s'engagent, la Banque des Règlements Internationaux, la « banque des banques centrales », pourrait assurer un crédit-relais qui serait garanti sur les réserves d'or, les droits de concession minières et gisemements pétroliers. Mais plus généralement, l'IFI a rappelé sa position selon laquelle l'Union soviétique devait devenir membre à part entière du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale.

J. H.-R.

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