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Londres utilise sa faible marge de manoeuvre pour relancer l'activité

La baisse de l'inflation et la relative bonne tenue de la livre a permis une nouvelle baisse des taux d'interêts britanniques d'un demi-point, à 13%. Déjà les marchés anticipent une troisième baisse des taux, lors de la présentation du budget, le 19 mars.

Par Catherine Chatignoux

Publié le 28 févr. 1991 à 01:01

Pour la seconde fois en deux semaines, la Banque d'Angleterre a réduit hier d'un demi-point son taux d'intervention, de 13,5% à 13%, immédiatement relayée par les deux plus grandes banques du pays, la Barclays et la National Westminster. La Banque centrale avait déjà réduit ses taux d'un demi-point le 13 février dernier. Ces décisions visent à conjurer la récession économique dans laquelle la Grande-Bretagne est plongée depuis plusieurs mois.
Deux baisses successives du Produit intérieur brut au cours des deux derniers trimestres de l'année 1990 (respectivement -1,3% et -0,9%) ont convaincu le gouvernement de l'absolue nécessité d'assouplir sa politique monétaire, mobilisée jusque-là par la lutte contre l'inflation et par le soutien de la livre sterling. Les taux d'intérêt avaient ainsi atteint les niveaux les plus élevés parmi les pays industrialisés (15% en octobre 1990).
Le gouvernement ne dispose que d'une faible marge de manoeuvre entre une inflation toujours menaçante et une monnaie fragile au sein du SME.
Satisfaction
des milieux
d'affaires
La plupart des analystes prévoient toutefois une décrue progressive de l'inflation jusqu'à un niveau proche de 5% à la fin de l'année. L'annonce, hier, par les grandes sociétés de prêt au logement de la baisse de leur taux hypothécaires est également une bonne nouvelle pour l'inflation. Halifax Building et Nationwide Anglia qui avaient boudé la première baisse des taux en la qualifiant de trop modeste et fragile ont réduit leurs taux de 0,75% (à 13,75%), allégeant pour la première fois depuis deux ans et demi les traites que des millions de foyers britanniques ont à rembourser pour l'acquisition de leur logement.
L'autre inconnue reste l'évolution de la livre sterling. Si la monnaie britannique avait bien réagi à la baisse des taux du 13 février, elle a terminé hier en baisse à 2,9142 marks contre 2,9253 en cloture la veille, et à 1,9160 dollar contre 1,9195.
Les marchés avaient toutefois largement anticipé cette baisse des taux à 13% et leur réaction n'a pas été spectaculaire. Les milieux d'affaires, généralement déçus par la modeste et tardive baisse du 13 février dernier, semblent cette fois satisfaits: « C'est précisement le bon mouvement et au bon moment », a ainsi estimé John Banham, directeur général de la Confederation of British Industry (CBI).
La plupart des analystes anticipent une troisième baisse des taux lors de la présentation du budget 1991 -1992, le 19 mars prochain.
Outre la réduction des pressions inflationnistes et la bonne tenue de la livre, le ralentissement de la croissance allemande (voir ci- dessous) devrait constituer un atout pour l'économie britannique.
Le chômage
devrait
s'aggraver
Elle refroidira les ardeurs de la Bundesbank à relever les taux d'interêts allemands, et permet de relâcher les pressions à la baisse sur la livre.
Conjugué au crédit apporté par la victoire des Alliés dans la guerre du Golfe, le moment n'est­il pas opportun pour provoquer des élections législatives avant la date butoir de juillet 1992?
Selon le dernier sondage Gallup, les conservateurs bénéficient actuellement d'une avance de 8,5% sur le parti travailliste. Mais cet état de grâce pourrait ne pas durer au delà du mois de juin, compte tenu de l'inquiétude provoquée par la récession et par la forte hausse du chômage, seul indicateur qui devrait s'aggraver au cours des prochains mois.

C. C

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