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A bord du « Belem », la flamme olympique et « une alchimie unique »

La traversée du trois-mâts entre Athènes et Marseille s’achève mercredi. Le capitaine du navire loue une aventure humaine extraordinaire qui a relégué la flamme des JO de Paris 2024 au second plan.

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Publié le 06 mai 2024 à 06h00, modifié le 06 mai 2024 à 12h35

Temps de Lecture 5 min.

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A bord du « Belem », le 3 mai 2024. A bord du « Belem », le 3 mai 2024.

« Branle-bas, tout le monde sur le pont, parés à manœuvrer !  » D’un coup, la mer a pris une teinte gris acier et se confond avec le ciel de plomb. Le Belem a soudain son bois qui grince, ses cordages qui claquent et le capitaine exige tous les bras disponibles. Resté droit comme un i depuis le début de la traversée, grâce à une météo particulièrement clémente, le trois-mâts a viré à l’italique. La navigation toutes voiles hissées s’écrit désormais penchée, rendant les démarches exotiques, en crabe, de travers, rasant les murs, tentant de se raccrocher à tout ce qui ne bouge pas.

Equilibriste en tongs, Kévin Gendarme, l’un des trois gardiens de la flamme, tente de tenir sa lanterne à la perpendiculaire, sous le premier grain du voyage. Côté timonerie, à l’arrière du bateau, le capitaine Aymeric Gibet, casquette sur la tête, a l’air ravi de ce coup de vent synonyme d’action. « On a triplé notre vitesse en dix minutes ! Gîte à 12° sur tribord, une mer pas trop levée, typique de la Méditerranée. »

Nous sommes le 2 mai, il est 15 heures, le navire, à 60 milles de Naples, file à presque 8 nœuds, après avoir avancé comme un escargot dans des décors en technicolor, eaux turquoise du canal de Corinthe, laves cramoisies du Stromboli, puis plus tard dans la nuit, Capri bleutée sous les étoiles. Se profile le premier virement de bord de la traversée, pour éviter au Belem de se rapprocher dangereusement des côtes italiennes.

Chili con carne sur fond de Marvin Gaye

Les frégates transalpines qui ont accompagné le trois-mâts pendant sa traversée du détroit de Messine ont disparu. Seul le remorqueur de la marine nationale Le Seine veille à moins de 2 milles. Les tee-shirts troqués contre des cirés, tout l’équipage se réunit dans le grand roof pour écouter le brief tout en pédagogie directe du capitaine. « Il va falloir faire demi-tour, ce qui veut dire brasser toutes les voiles [changer leur orientation]. Pendant les trois prochains jours, on va tirer sur des bouts vers le Nord en alternance avec le moteur », explique-t-il, maquette du bateau en main, avant d’annoncer : « Ce soir, les quarts de nuit seront facultatifs. »

A bord du « Belem », le 2 mai 2024. A bord du « Belem », le 2 mai 2024.

Les deux fans de l’OM, les Marseillais Houari Belkouane et Yassine Nassah, exultent. Pour eux, c’est la possibilité de voir en intermittence, Wi-Fi capricieux oblige, le match de leur équipe, contre L’Atalanta Bergame, en demi-finale aller de la Ligue Europa. Le matin, avant que la houle ne se forme, ils étaient tous les deux, comme la plupart de leurs camarades, montés dans la mâture, vivre la réalité du travail des gabiers. Un des moments les plus attendus par les seize jeunes en insertion, « éclaireurs » du relais de la flamme, rebaptisé par certains le relais de la flemme : au 6e jour de traversée, un brin d’usure se fait jour.

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