Le meilleur antivol pour vélo

Ce comparatif vous aidera à choisir l’antivol le plus solide pour sécuriser votre deux-roues en fonction de la valeur du vélo. Nous avons testé 16 cadenas moyen et haut de gamme, des marques Kryptonite, Abus, Décathlon, Hiplok et autres, en les soumettant à des tests de destruction et de crochetages par des experts en serrurerie. Voici nos choix.

Par Bertrand Thiébault Publié le 17 octobre 2023 à 16h30, modifié le 11 avril 2024 à 17h21

Temps de Lecture 49 min.

Les 16 antivols testés, de marque Kryptonite, Abus, Décathlon, Hiplok et autres.
NICOLAS SIX / LE MONDE

Ces produits sont sélectionnés et testés de manière indépendante par des journalistes expérimentés. Le Monde touche une rémunération lorsqu’un lecteur procède à leur achat en ligne. En savoir plus.

Chaque année, plusieurs centaines de milliers de vélos sont volés. Pour vous aider à protéger votre fidèle monture, nous avons testé 16 cadenas moyen à haut de gamme en utilisant l’arsenal complet des délinquants : pied de biche, pince coupe boulons, perceuse, pince coupante, masse. Sans oublier la meuleuse d’angle, l’outil le plus redoutable de tous. Cette scie circulaire portative est capable de découper n’importe quel cadenas en quelques secondes ou quelques minutes, selon les modèles d’antivols.

Pour compléter ces tests destructifs, nous avons sollicité l’aide de l’Association des crocheteurs de France, qui réunit des passionnés d’un étonnant hobby : l’ouverture de serrures sans clés ni destruction. Ses membres ont mis à l’épreuve chaque antivol. Au final, quatre modèles dominent ce comparatif, mais aucun ne remporte une victoire nette. Aucun n’est à la fois le plus solide, le plus facile à transporter, et celui qui s’attache au plus grand nombre de points fixes. Tout dépendra de l’ordre de vos priorités.

Notre favori

Hiplok D1000

Le plus résistant

C’est le seul antivol qui dissuadera les voleurs équipés d’une bonne meuleuse d’angles, ou disqueuse. Mais il n’est pas très pratique et son prix est très élevé.

*Au moment de la publication, le prix était de 285€

Si votre vélo est attaché la nuit dans un endroit isolé, cet antivol ne fera pas de miracle. Mais de jour, dans un endroit passant, il devrait bien dissuader les voleurs, même ceux attirés par un coûteux vélo électrique. Car selon nos tests, il faut plusieurs minutes pour en venir à bout avec une meuleuse, dans un vacarme assez gênant. Les autres cadenas concurrents et testés n’ont résisté que quelques dizaines de secondes : leur anse n’est pas renforcée avec du graphène comme celle du Hiplok D1000. Mais ce U n’a pas que des atouts. Il est assez lourd (1,9 kg) et sa longueur très courte (15,5 cm), ce qui gêne son arrimage aux points de fixation, surtout s’ils sont larges, et plus encore avec un vélo électrique au cadre épais. Mieux vaut vérifier la compatibilité de ce modèle avec le vélo qu’on souhaite protéger, puis les dimensions du point d’ancrage sur lequel on envisage de le fixer. Pour bien faire, on contrôlera aussi le matériau du point d’ancrage : s’il est beaucoup plus fragile que ce cadenas, c’est lui qui risque d’être découpé.

Notre second choix

Decathlon Elops 920L

Economique et attachable partout

Cette longue chaîne est compatible avec un très grand nombre de points d’attache, mais elle est un peu pénible à transporter.

*Au moment de la publication, le prix était de 59€

Quand tous les points de fixation prévus par la mairie (ou l’entreprise) sont occupés par des vélos attachés avec des U, vous trouverez probablement un poteau auquel fixer cette chaîne Decathlon. Un pilier large fera aussi l’affaire puisqu’elle mesure 1,10 mètre de long. Une grande longueur qui a d’autres atouts : elle permet d’attacher une roue au cadre, ou de sécuriser facilement un vélo électrique très large. En contrepartie, l’antivol Elops 920L est vraiment lourd (3,1 kg) et pèse sur le panier où l’on est tenté de le loger. Alternativement, on peut essayer de l’enrouler autour de la tige de selle pour le transporter, mais cela peut gêner le cycliste dans ses mouvements, voire abîmer le vélo, entre chocs et frottements. Côté solidité, l’Elops 920L a résisté à tous nos tests de destruction hormis la découpe à la meuleuse, qui a eu raison de tous les cadenas testés. Ici, cette chaîne s’en est tirée avec les honneurs : sa découpe a pris 20 secondes.

Nous recommandons

Abus Bordo 6500K

Pratique à transporter et facile à attacher

Ce n’est pas l’antivol le plus solide, mais replié, il occupe très peu de place. Et déplié, il s’adapte à la plupart des points d’attache.

*Au moment de la publication, le prix était de 111,99€

Ce cadenas a beaucoup mieux résisté aux tests destructifs que les deux autres antivols pliables testés. Mais une très grande pince coupe boulons a eu raison de lui, maniée par une personne lourde pesant de tout son poids sur l’outil. Le Bordo 6500K a aussi cédé devant la meuleuse, qui l’a découpé en cinq toutes petites secondes. Ce qui n’est pas disqualifiant, sachant que ce redoutable outil a taillé les autres cadenas en quelques dizaines de secondes, Hiplock mis à part. On lui pardonne ces faiblesses car le Bordo 6500K est particulièrement facile à vivre. Une fois rangé dans le support fourni, on l’oublie complètement. Et une fois arrivé à destination, il déploie très facilement ses 90 centimètres pour venir enserrer la plupart des points d’accroche. On évitera simplement de l’utiliser pour sécuriser un vélo coûteux dans les quartiers les moins sûrs d’une grande ville.

Nous recommandons

Kryptonite Evolution Mini-7 + câble

Léger et compact

Discret et facile à transporter, ce U convient bien aux vélos légers utilisés dans les localités qui ne sont pas saturées de deux-roues.

*Au moment de la publication, le prix était de 59,99€

Peu coûteux, cet antivol trouvera naturellement sa place sur un vélo léger comme un fixie ou un vélo de course. Il est fourni avec une fixation de cadre fort pratique, et sait se faire discret, grâce à son poids contenu et sa grande compacité. Cette taille est à la fois un atout et une faiblesse : elle lui interdit certains points d’attaches larges et complique la vie des propriétaires de vélos aux cadres épais. Ce cadenas conviendra donc mieux aux habitants des villes et villages point trop saturés de vélos, où l’on trouve encore facilement des points d’attache étroits. Côté sécurité, il faut une vingtaine de secondes pour en venir à bout avec une meuleuse d’angle, un temps honorable pour un cadenas de ce prix. Un champion de France de crochetage de serrures (un hobby étonnant mais honnête) est parvenu à ouvrir sa serrure en une trentaine de secondes avec son équipement de pointe. Mais infiniment rares seront les voleurs capables d’en faire de même. Ce modèle est fourni avec un câble permettant de bloquer une roue. Mais ce câble ne découragera que les voleurs qui se déplacent sans leur équipement : une simple pince coupante en vient à bout en quelques secondes.

Tout ce que nous recommandons

Le test complet

Pourquoi nous faire confiance

Depuis plus de 30 ans, je suis journaliste spécialisé dans les vélos, musculaires et assistés électriquement, ainsi que dans les motos. J’en suis passionné au point d’avoir accumulé une bonne trentaine de deux-roues chez moi. Cette double casquette m’a permis de suivre l’évolution des systèmes actifs et passifs visant à réduire le risque de vol. À de nombreuses reprises, j’ai réalisé des enquêtes et tests de produits touchant à ce secteur, maltraitant le matériel jusqu’à sa rupture. En tant que cycliste et motard, j’ai utilisé toutes sortes de cadenas, des plus basiques aux plus évolués : U, chaînes, câbles, antivols pliants, ou encore alarmes électroniques et autres traceurs GPS, en combinant si possible plusieurs solutions.

Cette expérience du quotidien, parfois source de déceptions, m’a surtout appris une chose : aucun antivol n’est inviolable ! Il ne fait que retarder l’acte. Au mieux, il dissuadera le voleur. Dérober un vélo est un défi chronométré, une affaire de quelques secondes pour un spécialiste. J’y ai laissé plusieurs vélos, plusieurs motos aussi, ne retrouvant au sol que quelques morceaux de métal savamment découpés et abandonnés là, un peu de limaille de fer et une énorme désillusion quant à la nature humaine et au respect du bien d’autrui.

Ces sombres histoires de vol sont hélas le quotidien de bien des cyclistes, notamment en milieu urbain. Aussi, pour aborder ce guide, j’ai inversé les rôles et endossé la cape du méchant, outils en mains. Je me suis fait aider de spécialistes, des serruriers et crocheteurs, dont le champion de France « d’ouvertures fines », sans destruction, un concours existant depuis 2018, coorganisé par l’Association des crocheteurs de France. Ensemble, nous avons torturé ces antivols jusqu’à leur rupture, chrono en main, afin de sélectionner les meilleurs. Ces tests ont été menés à l’automne 2023 dans les locaux du Monde, en toute indépendance.

Le journaliste Bertrand Thiébault s’inspirant des techniques des voleurs pour tenter de désosser un antivol pliant. Le journaliste Bertrand Thiébault s’inspirant des techniques des voleurs pour tenter de désosser un antivol pliant.

Comment nous les avons sélectionnés

Pour ce guide d’achat, nous avons volontairement écarté les antivols d’entrée de gamme, dont la force de dissuasion est plus que limitée, voire symbolique, pour ne pas dire inexistante. En effet, ces câbles métalliques à quelques dizaines d’euros s’ouvrent, se coupent ou se fracturent en une poignée de secondes avec un outillage manuel des plus basiques, tel qu’une pince coupante. Ils permettent au mieux de rassurer le cycliste le temps d’acheter une baguette de pain ou de boire un café.

Nous avons également écarté les systèmes antivol dits électroniques ou connectés, les solutions intégrées au vélo tel que les cadenas de cadre, alarmes, trackers GPS ou autres. Au final, notre gamme de prix est comprise entre 60 et 280 €. Il existe bien sûr de fortes disparités dans cette sélection, mais on ne protège pas de la même façon un vieux vélo d’occasion acheté 50 € dans une braderie et un VAE à plusieurs milliers d’euros.

Les antivols vélo sont répartis en trois grandes familles : les U, les chaînes ou câbles, et les modèles pliants. Il existe un grand nombre d’acteurs sur le marché qui proposent chacun des gammes étendues, avec des multiples variantes de formes et dimensions, de poids, de systèmes de fermeture, de types de serrures et mécanismes, de niveau de protection, de certification et, bien sûr, de prix.

Les 16 antivols testés. Les 16 antivols testés.

Nous nous sommes ici concentrés sur des modèles classiques apparaissant comme les plus sérieux parmi les marques les plus couramment distribuées en France. Ont été écartés au sein d’une même marque des modèles trop semblables afin de proposer une sélection d’antivols vélo la plus pertinente possible.

Pour choisir les cadenas testés, nous nous sommes penchés sur les catalogues et sites Internet des fabricants, et nous avons scruté les rayons antivols dans les magasins de cycles et autres grandes surfaces du sport. Nous avons également observé avec attention de quelle façon les cyclistes protégeaient leur bien, que ce soit dans la rue, sur les espaces de stationnement réservés aux vélos, devant les gares, les cafés ou cinémas, les garages privatifs, les parkings d’entreprises ou arrière-cours d’immeubles, en ville comme en milieu rural.

Nous nous sommes concentrés sur les antivols ayant atteint le plus haut niveau des classifications, ou juste en dessous. Il n’existe malheureusement pas de certification internationale reconnue par l’ensemble des acteurs, qui pourrait garantir un même niveau de sécurisation des systèmes. Chaque marque utilise sa propre échelle de notation et/ou se réfère à divers organismes d’évaluation indépendants, tels que Sold Secure en Grande-Bretagne, ART aux Pays-Bas pour les plus reconnus ou encore FUB ou SRA pour la France. Ainsi, comparer une classification de 13/15 chez Abus avec un modèle classé 8/10 par son concurrent Kryptonite, ou encore une gamme certifiée Gold par Sold Secure avec la notation ART « 3 étoiles » ou « deux roues » FUB, reste très aléatoire. À noter que dans leurs clauses de garantie vol vélo, les assureurs s’appuient bien souvent sur le travail de ces organismes d’évaluations en imposant l’utilisation d’antivols certifiés pour prétendre, en cas de vol, à une indemnisation.

Au total, nous avons retenu 16 modèles (5 chaînes, 8 « U », et 3 antivols pliants sélectionnés parmi les marques Abus, Auvray, Decathlon, Hiplok, Krytonite, Qloc et Trelock). Nous avons tant que possible privilégié les modèles suffisamment grands, à même de convenir aux vélos à assistance électrique, de plus en plus répandus, et dont le cadre est souvent fort large.

Afin de réunir les modèles préalablement sélectionnés, nous avons fait directement appel aux fabricants ou leurs distributeurs locaux qui nous ont confié leur matériel en test jusqu’à destruction.

Les 16 antivols après leur découpe dans l’atelier du Monde. Les 16 antivols après leur découpe dans l’atelier du Monde.

Nos tests de destruction

Avant d’entreprendre nos tests de forçage et d’ouverture d’antivols, nous nous sommes préparés en échangeant avec de nombreux spécialistes, qu’ils soient fabricants de cadenas, experts en serrurerie, en ouverture ou découpe en tous genres, légaux ou moins. Leurs conseils et échanges d’expérience ont été précieux, tout comme l’ont été ceux de victimes de vol de leur vélo. Ils nous ont guidés sur les modes opératoires favoris des voleurs de vélo, les techniques et matériels employés.

Fort de ces acquis, nous nous sommes enfermés pendant deux pleines journées dans l’atelier des services techniques du Monde, les mains dans le cambouis, entre étincelles et limaille de fer, afin de mettre nos antivols à l’épreuve. Même si nous disposions pour cela de chaque modèle en double exemplaire, il nous a fallu mettre en place une logique de destruction progressive, une technique après l’autre. Et bien sûr disposer d’un outillage adapté, similaire à celui qu’utilisent les voleurs.

  • La meuleuse d’angle (ou disqueuse) : c’est devenu l’outil de prédilection des voleurs de vélos. Cet équipement professionnel, autrefois lourd, volumineux, extrêmement bruyant et nécessitant une prise de courant, s’est répandu chez les bricoleurs comme auprès des voleurs avec l’apparition de modèles électroportatifs autonomes. Alimentées par batterie, les meuleuses d’angle (ou disqueuses) sont désormais compactes, légères, donc faciles à dissimuler. C’était donc le test le plus attendu, à la fois pour son côté visuel ou sensoriel, entre projections d’étincelles, de limaille de fer, le bruit généré, l’odeur de métal brûlé, mais aussi l’efficacité supposée de cette meuleuse d’angle pour découper un antivol.
La meuleuse d’angles à l’oeuvre sur un antivol en U. La meuleuse d’angles à l’oeuvre sur un antivol en U.

Autant être clair : nous n’avons pas été déçus ! Nous avons pour cela utilisé une meuleuse d’angle électroportative qualitative, une Milwaukee 18 volts fonctionnant à un régime de 8 500 tr/mn avec des disques de Ø 125 mm. Du matériel sérieux, mais classique. En suivant les conseils d’un serrurier, nous avons opté pour des disques fins adaptés à la découpe du métal - ici, des modèles de marque distributeur Dexter en 1 mm d’épaisseur. Il existe des modèles encore plus fins (0,8 mm) avec une qualité de coupe supérieure, mais aussi plus fragiles.

Tous les antivols U de notre test ont nécessité deux découpes, car tous sont équipés d’un double verrouillage de l’anse. Lorsqu’on tourne la clé pour refermer l’antivol, un double élément métallique mobile vient bloquer chaque brin du U, empêchant son extraction et limitant sa rotation. Une seule découpe ne suffit donc pas toujours à ouvrir, écarter ou faire pivoter suffisamment les branches de l’anse de l’antivol pour l’extraire du cadre du vélo et/ou du point fixe sur lequel il se doit d’être relié. Les U d’entrée de gamme ne possèdent pas toujours de protection à double verrouillage de ce type et sont donc plus vulnérables.

Dans l’atelier, des pronostics ont été lancés sur la résistance de tel ou tel produit, avec des unités de valeur en minutes. À une exception près, c’est pourtant bien en secondes qu’il a fallu compter, et rarement en dizaines ! Il y eut même un peu d’effroi pour ceux, présents dans notre salle de torture, qui possédaient l’un de ces antivols et pensaient leur vélo en parfaite sécurité.

La plupart des U ont cédé au bout de 6 à 8 secondes, jusqu’à 15 secondes pour ceux offrant la plus grosse section d’anse, comme le Kryptonite New York LTD ou le Auvray Xtrem Bike en 16 mm de diamètre. Un temps de coupe qu’il faut multiplier par deux puisque deux découpes sont nécessaires, les deux branches des antivols étant solidement verrouillées. Ce qui reste tout de même extrêmement rapide et peu rassurant. Le bruit strident généré par une meuleuse d’angle en action et les étincelles produites ne rendent pas cet outillage des plus discrets, mais vu sa rapidité d’exécution, on comprend aisément qu’il semble être l’outil privilégié des voleurs. Au cœur d’un trafic urbain dense, c’est d’ailleurs à peine si les passants remarqueront son action. Nos chaînes n’ont pas mieux résisté, leurs maillons coupés là aussi en quelques secondes et les modèles pliants ne se sont pas montrés plus brillants, le disque tournant à 8 500 tr/mn sectionnant les segments d’acier comme si c’était du beurre, ou presque.

La meuleuse d’angles découpe une chaîne. La meuleuse d’angles découpe une chaîne.

Dans ce paysage anxiogène, une exception : le Hiplok D1000. Ce massif et onéreux antivol en U de nouvelle génération a été spécifiquement développé pour résister aux attaques des meuleuses d’angle. Son renforcement au graphène a pour effet d’user très rapidement les disques de découpe. Nous avons dû utiliser successivement 4 disques pour venir à bout d’une seule section de cet antivol. Ils ont été littéralement grignotés par le matériau spécial en 10 à 30 secondes. En additionnant uniquement les temps de coupe, cela nous a pris plus d’une minute (70 secondes), mais il a fallu par trois fois changer de disque, une opération qui prend aisément quelques dizaines de secondes supplémentaires pour chaque remplacement par une personne entraînée. Et encore, nous étions en situation optimale avec l’antivol maintenu dans un étau. L’opération aurait été rendue plus fastidieuse – voire dangereuse - si nous avions eu à couper le U sur un vélo en tentant de le maintenir avec la main ou le pied. Il est peu probable qu’un voleur s’entête autant sur un cadenas de ce type, à moins de se trouver dans un environnement particulièrement favorable au larcin, ou que la valeur du vélo à la revente soit particulièrement élevée. Attention toutefois à ce que le point fixe auquel est relié l’antivol ne soit pas plus fragile que lui, plus simple et plus rapide à découper… voire à déboulonner.

Face à l’efficacité d’une meuleuse d’angle portative, on peut donc se demander s’il est vraiment utile de sécuriser son vélo par le biais d’un antivol. Aucun n’est inviolable, nous l’avons démontré. Le vol n’est qu’un jeu du chat et de la souris, une lutte contre le temps et l’impatience. La force de dissuasion doit être en rapport avec la valeur du bien à protéger et du risque auquel il est exposé. Il est peu utile de dépenser des fortunes en solutions antivol si le vélo dort dans un parking étroitement surveillé. De même, un antivol d’entrée de gamme peut suffire en dissuasion dans un milieu rural paisible ou un garage sécurisé. En revanche, si vous tenez particulièrement à votre vélo et qu’il vous arrive de l’attacher dans des environnements peu sécurisés, il est sans doute temps d’investir !

Quelques disques de meuleuses détruits par la découpe des cadenas. Quelques disques de meuleuses détruits par la découpe des cadenas.
  • La scie à métaux : ce basique de la caisse à outils du bricoleur reste peu adapté aux antivols sérieux. Les aciers cémentés et autres traitements de surface qu’on retrouve sur les cadenas de bonne facture compliquent sérieusement la découpe manuelle, même avec une lame de qualité. Il faut avoir un bon appui - ce qui est rare lorsqu’un antivol est en place sur un vélo - et aussi beaucoup de temps comme de patience pour espérer couper un U ou une chaîne comparables à ceux de notre sélection. Même avec une lame neuve, découper un antivol de bonne qualité à la scie à métaux réclame bien plus que de la patience : c’est de l’abnégation ! Ce qui n’est pas la qualité première des voleurs qui recherchent avant tout l’efficacité et la rapidité.

    Nous n’avons d’ailleurs pas été au bout de nos tentatives, quel que soit le type d’antivol. Après cinq bonnes minutes d’allers et retours sur l’anse des U, c’est à peine si la denture de la lame avait marqué le métal. Et encore, nos tentatives ont été réalisées avec le U, les maillons de la chaîne ou les segments des modèles pliants coincés dans un étau. L’exercice aurait été assurément rendu plus fastidieux avec l’antivol en place sur le vélo et, donc, plus ou moins instable. Les modèles testés ont reçu un traitement de surface spécifique, cémentation ou autre, qui les rend plus résistants à la découpe. La lame de la scie parvient à attaquer la protection plastique des U, mais ne marque qu’à peine l’acier traité.

    À noter que cette protection par cémentation n’apporte qu’un renforcement extérieur par apport de carbone. L’âme du U est plus généralement composée d’un métal plus tendre, plus facilement sectionnable, mais aussi moins cassant qu’un acier à haute teneur en carbone. Sur les chaînes, le gainage protecteur qui entoure les maillons est fait de fibres textiles résistantes ; elles gênent considérablement le mouvement de va-et-vient de la scie à métaux. Et là encore, les maillons reçoivent eux aussi un traitement de surface qui les rend plus résistants à la découpe, du moins manuelle.
  • Le coupe boulons : très efficace pour sectionner un câble ou une barre métallique, le coupe boulons qui démultiplie la force par son mécanisme a, aux yeux des voleurs, le défaut d’être très encombrant. Les bras de levier peuvent faire plus de 1,50 m pour les modèles les plus performants, ceux à même de couper net des sections métalliques de plusieurs centimètres. Pas vraiment le genre d’outil qu’on dissimule sous un blouson… Le modèle à notre disposition, long de 75 cm et coûtant une quarantaine d’euros, a beaucoup peiné à la tâche, mais il a aussi connu quelques petits succès.

    Nous aurions pu opter pour un modèle de gamme professionnelle pour davantage d’efficacité, ou encore un modèle doté de bras plus longs au détriment d’une certaine discrétion ; nous avons joué le compromis. Notre coupe boulons médium peut se dissimuler sous un long manteau et son utilisation produit peu de bruit, juste un craquement métallique sec au moment où le métal cède, voire un râle profond de la part de celui qui le manie avec force et puissance ! Malgré des mâchoires neuves et toute notre énergie, il nous a été impossible de sectionner les anses des U, qu’elles soient de Ø 13 mm pour les plus fines (Abus Granit Xplus 540 et Abus Ultimate 420) ou de Ø 16 mm comme sur les Auvray Xtrem Bike, Kryptonite New York STD ou Trelock U6. La capacité de coupe de notre outil dépassait d’ailleurs la section rectangulaire en 15 x 20 mm de l’anse du modèle Hiplok D1000, la plus massive. Comme avec la scie à métaux, notre outil a tout juste réussi à entailler les gaines de protection plastique des U, marquant à peine le métal cémenté.

    Pas mieux sur les chaînes où seules les gaines textiles qui les enrobent ont pu légèrement être marquées ou coupés. Les maillons des chaînes, qu’ils soient de section ronde, carrée ou hexagonale, tous en 10 mm, n’ont pas non plus cédé sous la force de coupe de notre outil. Nous ne nous sommes pourtant pas ménagés, suant à grosses gouttes dans l’effort, appuyant de toutes nos forces sur l’un des bras du coupe boulons, l’autre posé au sol. Sous la pression des mâchoires, seuls les modèles d’antivols dits pliants ont fini par céder. Nous les avons attaqués sur leurs segments plats et l’Abus Bordo 6500K Granit s’est montré le plus résistant, réclamant le plus d’effort pour en venir à bout.
    Étonnamment, sa section est la plus fine (5,5 mm), mais ce modèle Abus dispose d’un métal – un acier trempé - de meilleure qualité. Il devance le Kryptonite Evolution 790, le Hiplok Switch fermant la marche malgré une section de 8 mm qui n’a pas résisté bien longtemps. Notre coupe boulons n’a eu aucun mal à sectionner les câbles des modèles « combos », ces U livrés avec un câble servant à sécuriser les accessoires plus que le vélo lui-même. De section de 8 mm environ, ces fils d’acier tressé gainés de plastique ont même cédé avec une pince coupe câble manuelle de 20 cm.
  • La barre à mine : le principe est simple. Une longue barre métallique offre un bras de levier important, susceptible de forcer un antivol. Il faut tout de même disposer d’un point d’appui sérieux pour exercer la force nécessaire à l’outil, ce qui est rarement le cas en pratique. En outre, l’utilisation d’une barre à mine (ou pied de biche) peut facilement endommager le cadre du vélo. Les seuls modèles d’antivols que nous avons pu forcer ainsi sont les modèles pliants.
Avec cette barre à mine, le journaliste tente de casser l’antivol. Avec cette barre à mine, le journaliste tente de casser l’antivol.

À l’aide de cette longue barre de métal de 1,50 m (un modèle grand public de la marque distributeur Dexter/Leroy Merlin), il nous a été très facile de forcer les antivols dits pliants, notamment le Hiplok Switch qui s’est ouvert sans grande résistance au niveau de l’ancrage de sa serrure rivetée, et ce, dès la première tentative. Le Krytonite Evolution 790 a un peu mieux résisté, réclamant davantage de force, mais le métal a tout de même fini par casser à la jonction entre un segment et la serrure. Seul l’Abus Bordo 6500 K Granit a tenu le choc face au bras de levier de cette barre à mine.

Aucun des U testés ne s’est laissé impressionner par cet outil, certes peu discret à transporter, mais silencieux dans son usage. Au mieux, nous avons juste réussi à marquer la matière plastique de protection qui entoure l’anse, mais sans effet destructeur sur le mécanisme, sans torsion suffisante pour déformer ou casser nos U. Avec la même force appliquée sur l’antivol s’il avait été fixé sur un vélo, nous aurions à coup sûr endommagé son cadre. Le test est donc un échec cuisant sur notre sélection de U de bonne facture dont les sections d’anses varient de 13 à 16 mm de diamètre, ou une section rectangulaire de 15 x 20 mm pour le Hiplok D1000.

La barre à mine n’est pas non plus l’outil le mieux adapté pour forcer une chaîne. Souples et mobiles avec leurs maillons, les antivols de ce type n’offrent pas suffisamment d’appui pour être forcés avec cet outil. Nous avons donc abandonné cette tentative sur les chaînes.

  • La perceuse sans fil : les antivols sérieux sont dotés de serrures anti-perçage. Les forets s’y coincent et cassent. Nous avons souhaité le vérifier, armé de forets à métaux et d’une perceuse-visseuse électroportative de bonne facture - une Milwaukee M18 BLDD2 en 18v, un modèle compact, relativement silencieux et facilement dissimulable. Ce ne fut pas une réussite… Nous avons cassé nombre de forets après qu’ils se sont coincés dans le mécanisme et nos diverses tentatives n’ont eu aucun effet sur l’ouverture de notre sélection d’antivols, quels que soient les types de mécanisme des serrures, à paillettes, curseurs ou disques.
La perceuse Milwaukee que nous avons utilisée. La perceuse Milwaukee que nous avons utilisée.

Nous avons alors tenté notre chance sur les rivets des modèles pliants, rivets qui assurent l’articulation entre les segments de ce type d’antivol. Là encore, ce fut un échec : à moins de marquer préalablement la pièce avec un pointeau, le foret à tendance à riper sur les rivets. Ceux de l’Abus Bordo 6500 K Granit sont d’ailleurs de forme bombée pour compliquer la tâche du perçage. En conditions réelles avec l’antivol en place sur le vélo, les risques d’une attaque par perceuse sont donc assez limités, et peu productives pour un voleur, en dehors des antivols d’entrée de gamme aux serrures les plus basiques.

  • La pince coupante : cet outillage manuel compact et discret est efficace sur les câbles antivols de petites sections, mais il s’avère inopérant sur les U ou chaînes sérieuses. Ce sera l’outil de prédilection pour sectionner les serre-fils et autres mini-câbles antivol à quelques euros. Il existe néanmoins des pinces coupantes compactes sur le modèle des coupe boulons (avec effort démultiplié) qui parviennent discrètement à couper de gros câbles, jusqu’à 10 mm et plus.
La pince coupante que nous avons utilisée. La pince coupante que nous avons utilisée.
  • La masse : tenter de casser ou ouvrir un antivol à coups de masse, massette ou marteau n’est guère productif. Les antivols haut de gamme y résistent assez bien et c’est surtout le cadre ou les autres éléments du vélo qui pourraient souffrir de cette attaque brutale. Mieux vaut toutefois éviter de laisser traîner son antivol au sol, ça rendrait un peu plus facile sa destruction par coups de masse en offrant une surface d’appui inespérée.

Nos tests ont été menés en atelier plutôt qu’en conditions réelles, en extérieur, et sur un vélo accroché à un mobilier urbain. L’objectif étant d’assurer notre sécurité, passive comme active. En effet, s’amuser durant plusieurs jours à découper ou forcer des antivols sur la voie publique, avec force bruit, coups et gerbes d’étincelles nous aurait inévitablement attiré quelques ennuis… L’atelier nous permettait également d’agir dans un cadre adapté, sécurisé, avec des antivols maintenus fermement dans un étau ou posés sur une enclume, limitant les risques de ripage. Ces conditions évitaient aussi le risque de destruction par maladresse d’un cadre de vélo… tout comme celui du mobilier urbain de la mairie de Paris. Enfin il aurait été difficile en extérieur d’obtenir des conditions de test réellement comparables pour chaque équipement torturé. Nos tests de découpe ont probablement été accélérés par ces conditions « labo », puisqu’il est plus facile d’agir avec une disqueuse ou une barre à mine sur un élément fixe que sur un antivol baladeur juste tenu en main. Nous avons néanmoins réalisé quelques tests de découpe à la meuleuse d’angle hors de l’étau, l’antivol maintenu par un pied ou une main : les temps d’intervention étaient somme toute assez proches.

Sur chacune de ces tentatives d’effraction, nous avons établi un classement, du modèle le plus résistant à celui qui se casse ou se découpe le plus rapidement. Puis nous avons comptabilisé dans ce classement un troisième critère : la capacité à résister à un crocheteur.

Les 16 antivols testés. Les 16 antivols testés.

Nos tests de crochetage

Ouvrir une serrure sans la détruire, sans bruit, en toute discrétion : voilà tout l’intérêt de cette technique bien particulière qu’est le crochetage. C’est ce que l’on nomme une « ouverture fine » – comprenez l’ouverture sans destruction. Nous n’avons aucune compétence en ce domaine et c’est donc en collaboration avec l’Association des crocheteurs de France que nous avons mis à l’épreuve l’ensemble des serrures de nos antivols.

Nos divers échanges avec les spécialistes de l’antivol vélo nous ont toutefois confirmé que cette technique était peu utilisée par les voleurs. Elle réclame du temps, de la patience, du calme, ainsi qu’une méthodologie qui se prête peu à une intervention sur un emplacement de stationnement réservé aux vélos, à la vue de tous. En outre, pour les cadenas sérieux, un outillage spécifique est souvent nécessaire, et surtout, un savoir-faire patiemment acquis. Nous avons donc accordé une importance moindre à ce critère qu’aux évaluations destructives menées plus tôt.

Il nous semblait pourtant indispensable de tester la résistance des différents mécanismes proposés sur ces antivols, mais aussi de comprendre leur fonctionnement. Ce sont donc trois crocheteurs passionnés que nous a délégué leur association, dont le champion de France de la spécialité, Nicolas Florent. Ce ne sont pas des professionnels de la serrurerie, mais des experts qui, depuis plusieurs années, s’exercent sur leur temps libre à ouvrir tout type de serrure.

Le Graal reste pour eux le coffre-fort : ils peuvent passer plusieurs semaines voire des mois à tenter de les ouvrir lorsqu’ils parviennent à en dénicher un sur une brocante. Le challenge des antivols de vélo revêtait donc autant d’intérêt pour eux que pour nous, découvrant d’autres types de serrures que ceux d’une porte d’appartement, de garage, ou d’une armoire blindée.

Les trois bénévoles de l’Association des crocheteurs de France à l’oeuvre. Les trois bénévoles de l’Association des crocheteurs de France à l’oeuvre.

Durant toute une longue soirée, ils ont tenté à tour de rôle d’ouvrir l’ensemble de nos antivols à l’aide de leurs crochets. Certaines serrures ont cédé en quelques minutes, d’autres ont demandé bien plus de temps ou de travail sur l’outillage et quelques-unes ont totalement résisté à nos experts. Nos trois crocheteurs sont venus avec leur matériel : des petits crochets métalliques de formes variées qu’ils insèrent dans la serrure à l’aide d’un porte-outil fonctionnant sur deux axes, rotatif et vertical, puis leurs petits étaux montés sur boule pour maintenir l’antivol avec le meilleur angle d’attaque.

Ce matériel ultra-spécialisé se trouve dans le commerce, en vente libre, à des tarifs montant pour certains outils à plusieurs centaines d’euros. S’y former n’est pas simple. Ainsi, l’Association des crocheteurs de France étudie minutieusement le passé de tout nouveau membre, jusqu’à son casier judiciaire. Certains crochets palpeurs sont spécifiques à un type de serrure – voire à une marque ou un modèle précis d’antivol -, mais il faut souvent adapter l’outillage aux circonstances, le limer, charger la pointe à l’argent afin qu’elle offre davantage de résistance tout en restant très fine. Nos crocheteurs fabriquent d’ailleurs en partie leurs propres outils, voire les porte-outils réalisés en impression 3D.

La trousse à outils de base d’un crocheteur de serrures. La trousse à outils de base d’un crocheteur de serrures.

Le crochetage est un travail d’une extrême minutie et dextérité où le ressenti manuel remplace les yeux. Il faut, au toucher, déplacer l’un après l’autre tous les éléments qui composent le mécanisme de la serrure, tel que le ferait leur clé, avec ses différentes encoches. Afin de comprendre le système et le fonctionnement du mécanisme auquel ils font face, nos crocheteurs ont parfois utilisé une mini-caméra endoscopique, un appareillage emprunté au domaine médical, connectée à un smartphone, appareil qu’ils insèrent dans la serrure pour mieux « lire » le mécanisme.

Les systèmes de serrures utilisés sur notre sélection d’antivols vélo sont dans l’ensemble assez évolués : systèmes à disques, à paillettes ou encore à curseurs, dotés ou non de technologies anti-crochetage, voire de faux crans ou de systèmes inversés trompeurs. Le champion de France de cette spécialité a d’ailleurs buté sur plusieurs d’entre eux, notamment les serrures du U Hiplok D1000 et de la chaîne ceinture Hiplok Gold, sur le U Abus Ultimate 420, la chaîne Abus Granit CityChain Xplus 1060, le modèle pliant Abus Bordo, la chaîne Decathlon Elops 920L ou encore le U Trelock U6. Ces deux modèles Hiplok utilisent un système à curseurs dit « à barre latérale inversée », assez novateur dans la serrurerie de vélo. « Ils sont incrochetables ! Le système empêche de mettre les paillettes en tension » explique Nicolas Florent.

Une vue de caméra endoscopique à l’intérieur d’une serrure. Une vue de caméra endoscopique à l’intérieur d’une serrure.

Pour autant, l’ouverture fine des autres modèles, U, chaînes ou pliants dotés de systèmes plus conventionnels, n’a pas été une mince affaire. Seul le champion de France a pu venir à bout de la plupart d’entre eux. Les deux autres crocheteurs, un peu moins expérimentés sur ce type de serrures, sont restés sur une série d’échecs. Ils ont pourtant fait preuve d’une extrême patience doublée d’une bonne dose d’acharnement sur chaque mécanisme, œuvrant parfois jusqu’à près d’une heure sur un modèle avant de baisser les bras.

Même pour un champion du crochetage, les temps d’ouverture peuvent s’avérer longs. Les serrures Abus - en dehors du modèle Ivy Chain 9210 plus basique avec son système à paillettes -, se sont révélées de manière générale assez complexes et longues à ouvrir. Cela peut aller au-delà de 10 ou 15 minutes, mais une fois le coup de main pris sur un système de serrure, les temps d’exécution peuvent se réduire. « On retrouve souvent une même technologie utilisée par une marque, reconnaît Nicolas Florent. Après plusieurs tentatives, on devient plus rapide et efficace pour les crocheter. »

Un coûteux outil de crochetage. Un coûteux outil de crochetage.

Les modèles Kryptonite se sont montrés moins complexes à crocheter avec des temps d’ouverture autour d’une minute une fois le crocheteur exercé à leur mécanisme. Néanmoins, leur serrure à disques a nécessité l’emploi d’outils plus coûteux, facturés plusieurs centaines d’euros, ou imprimés en 3D.

Les modèles Auvray Xtreme Bike et Qlok U-14 ont été les plus rapides à ouvrir, moins d’une minute à la première tentative. Tous deux partagent le même mécanisme à disques sans protection anti-crochetage. C’est d’ailleurs la marque française Auvray-Security qui produit les modèles Qlok.

Nos tests ergonomiques

Outre les tests de destruction et de résistance, nous avons également pris en compte de nombreux paramètres pour établir notre classement final. Le cadenas idéal n’est pas seulement robuste, il est aussi facile à transporter grâce à son poids et son encombrement réduit, et facile à attacher au mobilier urbain. Il s’adapte notamment sans rechigner aux points d’attache un peu larges, ou situés à des hauteurs inhabituelles. Il est également compatible avec différents types et formes de cadres de vélos, notamment aux vélos électriques, souvent très large.

Nous avons encore pris en considération la facilité d’utilisation de ces antivols, leur finition globale, la protection qu’il offre pour ne pas endommager le cadre lors son transport ou son utilisation, mais aussi des aspects pratiques comme les trappes de protection de serrure qui limitent les intrusions d’eau et poussière dans le mécanisme, ou encore les clés munies d’un éclairage Led, facilitant la localisation de la serrure dans une rue sombre.

Nous avons évalué le type de clés employé, leur nombre, la facilité à les faire refaire, l’éventuel support livré avec l’antivol, qui permet de l’accrocher facilement au cadre du vélo. Enfin, nous avons évidemment pris en compte le prix d’achat moyen constaté sur les sites marchands, mais aussi le rapport qualité/prix de chaque modèle.

L’antivol le plus résistant : le Hiplok D1000

Le U Hiplok D1000 est, de loin, le modèle le plus onéreux de ce guide d’achat (280 € au moment de la publication de ce comparatif). Cela en fait-il pour autant le meilleur ? Ce U assez lourd n’est pas le modèle le plus facile à vivre, mais il marque un tournant dans la conception d’un antivol de vélo. Les ingénieurs britanniques d’Hiplok ont pris en compte la facilité avec laquelle les voleurs pouvaient couper un U avec meuleuse d’angle. Pour cela, la marque a développé une technologie spécifique dite « Ferosafe », un composite céramique renforcé au graphène avec lequel est fabriquée l’anse, à même de compliquer la découpe par ce type d’outil courant.

Ce matériau breveté a pour effet d’user très fortement - voire de désintégrer - les disques d’une meuleuse d’angle avec « une résistance jusqu’à 20 fois supérieure à celle d’un U classique » selon Hiplok. L’argumentaire marketing s’est vérifié lors de nos tests : de loin, ce U D1000 s’est avéré le plus costaud face à ce type d’attaque. Quatre disques successifs ont été nécessaires pour venir à bout de ce massif U d’une section de 15 x 20 mm, soit près d’une dizaine de minutes d’intervention en incluant le temps des changements de disques. Le tout avec bien peu de discrétion, entre le bruit de la machine, la poussière et les étincelles émises par la rotation du disque.

Les quatre disques consumés par la découpe du Hiplok D1000. Les quatre disques consumés par la découpe du Hiplok D1000.

Avec un élément de cadre du vélo de forte section, pour espérer libérer le vélo, il faut de plus effectuer deux découpes sur cette épaisse anse qui dispose d’un double verrouillage et d’un système anti-rotation dû à sa section rectangulaire. Ce qui est extrêmement long, bien plus dans la plupart des cas que la patience d’un voleur. Nous avons tout de même relevé un jeu important des deux brins de l’anse dans leur boîtier après une première découpe, jusqu’à 30 mm d’écartement possible. C’est bien plus que sur les autres U de notre sélection. Si le cadenas est fixé à un point d’attache large de moins de 30 mm, ou à une partie du vélo moins large que cela, le voleur pourra dégager le vélo sans avoir besoin d’une deuxième coupe. En deux fois moins de temps donc.

Le coupe boulons n’a guère eu d’autre effet que d’entamer le gainage caoutchouc de l’anse. Nos tentatives de forçage plus brutales à l’aide d’un tournevis et de coups de masse ou encore d’un perçage n’ont rien donné non plus. D’un point de vue purement sécuritaire, le Hiplok D1000 est sans contestation possible l’antivol le plus résistant de ce test. Et pas uniquement face à une disqueuse. Sa serrure fait appel à un système à 12 curseurs dit à « barre latérale inversée », une technologie assez novatrice dans le domaine de l’antivol vélo et qui s’est avérée incrochetable de l’aveu même du champion de France de crochetage, mis en échec face à ce mécanisme.

Ses clés n’ont pourtant rien d’impressionnant : toutes plates, elles n’ont ni gainage plastique de protection, ni éclairage Led intégré, ni porte-clé design ou autre artifice cosmétique. Hiplok livre tout de même trois clés avec l’antivol et celles-ci sont codées avec un numéro d’identification qui permet leur éventuel remplacement. Le Hiplok D1000 est également couvert par une garantie à vie Hiplok - garantie qui ne couvre que l’usure normale, elle ne s’applique pas aux produits soumis à une tentative de vol.

Le Hiplok D1000 est gainé de plastique. Cette protection offre une bonne prise en main lors des manipulations et elle est aussi plus agréable au toucher par grand froid. Le boîtier en plastique qui intègre le mécanisme, plus dur et donc plus agressif en cas de contact avec le cadre, est lui-même doté d’un cache serrure caoutchouté qui limite les infiltrations d’eau et de poussière.

D’apparence banale, les clefs du D1000 s’insèrent dans une serrure plus sophistiquée qu’on ne pourrait le croire. D’apparence banale, les clefs du D1000 s’insèrent dans une serrure plus sophistiquée qu’on ne pourrait le croire.

Le Hiplok D1000 est gratifié de la note la plus élevée (Diamond) par l’organisme de certification britannique indépendant Sold Secure. Il obtient cette même distinction pour les catégories antivol vélo et antivol moto. Hiplok secoue le cocotier avec cette nouvelle génération d’antivol « anti-disqueuse » mais il n’est pas le seul. Litelok, autre marque britannique, propose un modèle X3 blindé avec un alliage au barronium dans une même gamme de prix comme de protection ; Abus commercialisera prochainement un équivalent avec le U Granit Super Extreme 2500, renforcé au carbure de tungstène, et la concurrence devrait logiquement suivre. Face au budget à investir dans cette nouvelle catégorie d’antivols, on reste très loin des produits grand public. Ces modèles premium s’adressent essentiellement aux propriétaires de vélos de forte valeur, mécaniques ou électriques, à plusieurs milliers d’euros et plus.

Une contrainte à connaître

À l’usage, les limites du Hiplok D1000 sont essentiellement liées à son format très particulier. Les dimensions intérieures de l’épaisse anse ne sont ici que de 155 x 92 mm, ce qui s’avère un peu juste sur un vélo à assistance électrique avec un cadre de grosse section. Il est donc indispensable de vérifier la compatibilité de ce modèle avec le vélo qu’on souhaite protéger et les dimensions du point d’ancrage sur lequel on envisage de le fixer.

Si le format du Hiplok D1000 est relativement compact (225 x 155 mm) il reste néanmoins massif et son poids s’en ressent. Nous l’avons pesé : 1 921 grammes. C’est moins lourd qu’une chaîne sérieuse, certes, mais aussi bien plus que la plupart des U du marché et de notre sélection. Or, Hiplok ne le propose que dans cette dimension unique. De plus, aucun système de transport n’est fourni avec l’antivol. La pochette de rangement à sangler au cadre ou porte-bagages est un accessoire complémentaire facturé 35 €. Ce qui est difficilement acceptable dans cette gamme de prix alors que la concurrence, plus abordable, intègre généralement un système de fixation.

Peu cher et attachable partout : Decathlon Elops 920L

La grande enseigne du sport Decathlon est réputée pour ses produits maison aux prix serrés. C’est le cas de cette chaîne antivol Elops 920L proposée à moins de 60 €. De toutes les chaînes testées, c’est celle qui s’est montrée la plus performante… mais pas la moins lourde ! 3,1 kg pour ce gros bébé emmailloté dans sa gaine textile. C’est beaucoup, bien plus que les modèles concurrents de notre panel, mais celle-ci offre une longueur de 1,10 m contre 0,85 ou 0,90 m. Elle est donc particulièrement adaptée aux vélos imposants, tels qu’à assistance électrique, aux vélos-cargos et autres modèles « long-tail ». Cela permet également de l’attacher à une plus grande variété de points de fixation : elle n’a pas peur des poteaux larges ou des points de fixation au sol, ou en hauteur.

Son boîtier de serrure est massif et, derrière un aspect un peu « plastique d’entrée de gamme », il renferme une serrure de qualité. Tous nos crocheteurs qui s’y sont successivement frottés ont dû baisser les bras face à ce mécanisme, un système à 5 disques doté d’une sécurité anti-crochetage. La serrure est d’ailleurs bien protégée des intrusions par un clapet.

Les clefs du cadenas Décathlon. Les clefs du cadenas Décathlon.

Decathlon livre cette chaîne avec 3 clés codées. Notre coupe boulons n’a pas réussi à sectionner les maillons carrés de 10 mm – ni ceux des autres chaînes du test – et face à la meuleuse d’angle, il nous a tout de même fallu près de 20 secondes pour en venir à bout. C’est plus que sur les modèles concurrents (10 à 15 secondes en moyenne), mais probablement insuffisant pour rebuter un voleur déterminé. Cette chaîne est certifiée Solid Secure Silver, ART 3 étoiles et classée 9/10 sur l’échelle de sécurité propre à Decathlon.

Pratique à transporter, facile à attacher : Abus Bordo 6500K Granit

En matière de cadenas, tout est affaire de compromis. Si l’Abus Bordo 6500K Granit n’est pas l’antivol le plus résistant que nous avons testé, tant s’en faut, il est suffisamment dissuasif pour repousser les voleurs qui n’ont pas emporté leur meuleuse d’angle. Et au quotidien, il s’avère particulièrement facile à vivre.

Le Bordo 6500K Granit fait partie de la famille des antivols pliants, dont le faible encombrement est pratique, une fois replié et rangé sur son support. Ce modèle siglé Abus affiche alors un format compact de 165 x 30 mm. Son support peut être vissé sur les inserts de fixation d’un porte bidon ou relié à un tube de cadre à l’aide de colliers de serrage. Déplié, ce cadenas forme un losange de 90 cm avec ces 6 segments plastifiés et articulés, ce qui permet souvent d’arrimer le cadre et une roue à un point fixe. Sa mise en œuvre nous a semblé particulièrement aisée.

L’antivol Abus avec ses clefs et son système de fixation au cadre du vélo. L’antivol Abus avec ses clefs et son système de fixation au cadre du vélo.

Cet antivol est toutefois assez onéreux (110 € environ) et relativement lourd (1,75 kg). Les cadenas pliants de ce type n’ont pas toujours la meilleure réputation en termes de résistance aux tentatives de vols. C’est ce que nous avons pu vérifier au cours de nos tests de destruction. Toutefois, l’Abus Bordo 6500K Granit sort du lot. Nous n’avons pas réussi à l’ouvrir par la force à l’aide d’une longue barre à mine, il s’est aussi avéré le plus résistant au coupe boulons, même si, avec une force extrême, il a fini par céder, sectionné net malgré les 5,5 mm d’épaisseur de ses segments en acier trempé.

Les rivets qui relient ces segments sont légèrement bombés et compliquent la tâche pour les attaquer à la perceuse : nous n’avons pas réussi à l’ouvrir par cette méthode. Le crochetage a également été rendu long et complexe avec une serrure à disques qualitative, une constante chez Abus. C’est donc face à la meuleuse d’angle qu’il s’est montré le plus vulnérable : 5 secondes à peine pour sectionner un segment. Contrairement aux U, une deuxième coupe n’est pas nécessaire sur ce type de cadenas.

L’antivol Abus replié dans son étui. L’antivol Abus replié dans son étui.

Si le Bordo 6500k Granit ne reçoit que la certification ART 2 étoiles, Solid Secure le classe en Gold et Abus le range au rang le plus élevé de son échelle de sécurité, 15/15.

Compact et léger : Kryptonite Evolution Mini-7 + câble Kryptoflex

Contre une soixantaine d’euros, ce modèle Kryptonite a plus d’un argument à faire valoir. Il est compact, léger (1 083 grammes), bien fini et, en plus d’un support de cadre, il est fourni avec un câble à anneaux de 1,20 m. Les filins d’aciers tressés de ce type n’offrent qu’une résistance basique, mais ils permettent, une fois le vélo relié à un point fixe avec le U, d’attacher au moins une roue, voire la selle ou un panier relié à l’anse du U. Ne vous faites pas d’illusions, ce câble d’une section d’environ 8 mm hors gainage protecteur se sectionne assez facilement avec une bonne pince coupante. Nous n’avons eu beaucoup à forcer pour en venir à bout.

Le Kryptonite Evolution Mini-7 n’a pas non plus la prétention d’offrir la résistance d’un modèle très haut de gamme comme le Hiplok D1000 Avec son diamètre d’anse de 13 mm, nous avons découpé ce U à la meuleuse d’angle portative en 7 et 9 secondes pour chacune des deux découpes nécessaires, soit une intervention de moins de 30 secondes pour un voleur en conditions réelles, le temps de repositionner l’outil. Malgré son coût abordable, cet antivol est doté d’un double système de verrouillage qui limite la rotation des deux brins de l’anse si le voleur n’opère qu’une coupe unique. Après une seule coupe, l’espace libéré entre les deux brins n’est pas mince, environ 15 mm, mais insuffisant pour extraire l’antivol d’un tube de cadre.

Cette anse renforcée en acier trempé n’a pas cédé sous les attaques de notre coupe boulons de 75 cm, mais notre expert-crocheteur a réussi à ouvrir la serrure en une trentaine de secondes une fois exercé aux mécanismes Kryptonite. Le matériel nécessaire à l’ouverture de ce type de serrure à disques est toutefois d’un emploi très complexe, et coûte plusieurs centaines d’euros.

Guide d’achat antivols vélo - Le Monde - Photo Bertrand THIEBAULT Guide d’achat antivols vélo - Le Monde - Photo Bertrand THIEBAULT

Avec une longueur interne de 175 mm, ce cadenas est particulièrement compact. Cela lui permet en théorie de mieux résister aux tentatives d’écartement menées avec une barre à mine - même si en pratique nous n’avons pas réussi à libérer le moindre U avec cette technique. Revers de la médaille d’un U si compact : il est peu adapté aux cadres de vélo de grosse section, ainsi qu’aux points d’accroche larges. Au cas ou vous auriez besoin d’un antivol plus long, Krytonite décline l’Evolution Mini en différentes longueurs, mais sans câble. Vous pourriez donc plutôt être tenté par un modèle de la marque Abus, l’Ultimate 420 + Loop Cable, aux qualités assez proches (voir notre description juste ci-après)

Côté pratique, la serrure du Kryptonite dispose d’un cache-poussière coulissant et, sur ces trois clés codées remplaçables, l’une d’elles est munie d’un petit éclairage Led bleu qui permet de repérer plus facilement la serrure de nuit. Le câble est lui muni d’un petit strap velcro pour éviter qu’il ne se balade trop librement. Enfin, le support de cadre fourni, à fixer sur le tube de selle ou sous le tube diagonal, ne gêne pas le cycliste lorsqu’il pédale avec l’antivol ainsi maintenu.

Les clefs du cadenas Kryptonite sont équipées d’une petite Led  d’éclairage. Les clefs du cadenas Kryptonite sont équipées d’une petite Led  d’éclairage.

Ce modèle Evolution Mini-7 + câble Kryptoflex reçoit entre autres les certifications Solid Secure Gold, ART 2 étoiles et Kryptonite le positionne à 7/10 sur son échelle de sécurité.

La concurrence

  • DANS LA FAMILLE DES « U »

Abus Ultimate 420 + Loop cable

Très proche de l’Evolution Mini-7, ce modèle Abus a failli figurer parmi les vainqueurs : c’est une alternative à considérer, un peu plus volumineuse que le Kryptonite, mais un peu plus pratique également. Il existe chez Abus des modèles U plus haut de gamme que cet Ultimate 420n commercialisé à un peu moins de 70 € (à publication de ce guide). Celui-ci offre pourtant un compromis intéressant. Il est abordable, de dimensions assez généreuses pour convenir à la plupart des vélos du marché, y compris un VAE ou vélo-cargo, et il est proposé avec un câble de 1,20 m ainsi qu’un support de fixation au cadre. C’est donc un modèle assez complet et polyvalent qu’Abus classe au niveau 12/15 sur son échelle de sécurité. L’observation de ses clés paracentriques assez basiques dans leur présentation n’inspire pourtant guère confiance, semblables à celles d’un antivol premier prix. Les apparences peuvent être trompeuses : même le champion de France de crochetage s’est cassé les dents sur cette serrure ! C’est un modèle dit à paillettes, en théorie plus simple à ouvrir qu’un mécanisme à disques comme celui du Kryptonite, mais qui dispose ici d’une subtilité qui empêche son ouverture. Le boîtier cylindrique du U, gainé de plastique rouge afin de protéger le vélo, renferme lui aussi un système à double verrouillage. Deux coupes sont donc nécessaires pour espérer extraire l’antivol lors d’une effraction, d’autant que les brins sont bien maintenus dans le boîtier, sans rotation. Il ne s’écarte que d’une douzaine de millimètres lors une coupe unique. Avec un diamètre d’anse de 13 mm, identique au Kryptonite Mini-7, celle-ci se coupe assez facilement avec une meuleuse d’angle. Nos temps de coupe constatés vont de 6 à 10 secondes : c’est logiquement un peu plus rapide qu’avec une anse de 14 ou 16 mm de diamètre, mais la différence reste minime, de l’ordre de quelques secondes supplémentaires.

Abus granit Xplus 540 : vendu autour des 80 €, ce modèle Abus en U reçoit la note la plus élevée dans son échelle de sécurité, 15/15. C’est un antivol sérieux, à la présentation très soignée et de taille importante pour s’arrimer à un gros point d’attache ou à un cadre de vélo volumineux, de type VAE : son anse offre un accès de 230 x 105 mm. Il est de plus doté d’une excellente serrure difficile à crocheter, avec de faux crans. Son ouverture fine (non destructrice) a pris beaucoup de temps au champion de France de crochetage. L’anse est ici de section carrée, plutôt fine, en 13 mm seulement. Elle cède facilement sous le disque d’une meuleuse d’angle : 8 à 10 secondes d’intervention par brin. Ce qui nous semble un peu faible pour un antivol dans cette gamme de prix.

Kryptonite New York STD : Le New York est un grand classique de la marque américaine, un U bodybuildé (1,895 kg, presque aussi lourd que l’imposant Hiplok D1000), avec une large capacité d’attache due à son anse de 203 x 102 mm. Celle-ci est généreuse avec un diamètre de 16 mm, résistante au coupe boulons, mais face à une meuleuse d’angle, elle n’a tenu que 10 à 13 secondes par coupe durant nos tests. Le jeu dans le boîtier est d’ailleurs important après une seule découpe, avec près de 20 mm d’écart entre les brins. Ensuite, la serrure à clés codées et mécanisme à disques, bien protégée sous son clapet anti-poussière, se crochète un peu trop facilement pour nos spécialistes, équipés il est vrai d’accessoires de crochetage coûtant plusieurs centaines d’euros. On espérait mieux de la part de cet imposant modèle iconique (il a été créé en 1994) vendu autour de 90 €, tout de même certifié ART 3 étoiles, Solid Secure Gold et 9/10 chez Kryptonite.

Auvray Xtrem Bike : ce modèle de U assez imposant avec sa longue anse (250 mm et Ø 16 mm) est d’abord pensé pour la moto. Il a reçu d’ailleurs l’agrément SRA (Sécurité et réparation automobile) ainsi que ART 4 étoiles. Fabriqué en France, Le Xtrem Bike affiche un aspect assez qualitatif avec un boîtier cylindrique volumineux. Le poids est en conséquence : 1,785 kg. Cette section d’anse de Ø 16 mm est la plus élevée de notre sélection (avec les Kryptonite New York STD et Trelock U6) et donc un peu plus longue à découper à la meuleuse d’angle. Ce modèle a résisté une douzaine de secondes sous nos assauts, le double pour les deux coupes nécessaires pour libérer le vélo puisque le jeu des brins dans le boîtier est très modéré. Sa serrure, protégée par un clapet anti-poussière, n’est pourtant pas à la hauteur de nos attentes. Son système à 7 disques s’est laissé crocheter en moins de 1 minute. Cet Xtreme Bike made in France reste toutefois un antivol d’assez bonne facture, bien adapté à un VAE par ses dimensions généreuses et au tarif abordable (65 € environ.).

Qlok U-14 : compact, léger, vendu avec un bon câble de 1 mètre et un support de cadre, le Qloc U-14 a quelques atouts à faire valoir avec un prix accessible, autour de 50 €. C’est de plus un produit made in France, dont la fabrication est assurée par Auvray-Security. Son anse de Ø 14 mm se coupe un peu trop rapidement – nous avons mis 9 secondes par brin pour la sectionner à la disqueuse. Sa serrure, similaire à cette du Auvray Xtrem Bike mais sans protection, s’ouvre assez facilement sous les doigts experts d’un crocheteur. En l’absence d’un système anti-crochetage, il a cédé en moins d’une minute durant nos tests. Le câble de grosse section s’est montré assez résistant et il nous a fallu sortir le grand coupe boulons pour le couper. Pour une exposition moyenne au risque, ce petit antivol accessible rempli néanmoins son rôle de dissuasion, avec un encombrement minimal.

Trelok U6 : ce U de forte capacité d’attache (anse de 230 x 110 mm) dispose d’une très bonne serrure qui a résisté aux tentatives de nos crocheteurs. Le mécanisme à 8 curseurs tourne à gauche, ce qui est peu habituel, voire perturbant pour un crocheteur et il dispose de complications. Malheureusement, son anse, pourtant en Ø 16 mm, se découpe bien trop vite à la disqueuse, en 7 à 8 secondes et révèle un jeu très important dans le boîtier avec près de 25 mm d’écartement entre les brins une fois sectionnés. A plus de 90 €, la prestation globale n’est pas la hauteur de nos attentes.

Chez Decathlon, nous aurions bien aimé tester l’antivol en U Elops U900, lui aussi proposé à un prix très agressif (30 €). Malheureusement, celui-ci devrait prochainement disparaître des rayons, remplacé par une nouvelle version non encore disponible lors de nos tests.

  • DANS LA FAMILLE DES CHAÃŽNES

Hiplok Gold : la marque britannique Hiplok sort des sentiers battus avec cette chaîne-ceinture qui se transporte à la taille : 2,27 kg tout de même. Nous ne sommes pas convaincus que ce soit là un atout sécuritaire en cas de chute ou accident. Ni en termes de propreté avec un antivol qui, par nature, traîne par terre, exposé à tous les éléments… Cela offre néanmoins une alternative à la lourde chaîne qui, en roulant, brinquebale sur le cadre en le massacrant. Nos tentatives de découpe au coupe boulons n’ont rien donné sur ces maillons de 10 mm, mails il ne nous a fallu que 15 secondes pour en venir à bout à la meuleuse d’angle, avec une double découpe au travers du textile de protection. Le cadenas en lui-même est de plus forte section (13 mm) et donc plus dur à sectionner, mais un voleur va toujours vers la facilité. La serrure est ici d’excellente qualité, similaire à celle de l’innovant U D1000 du même fabriquant et considérée comme incrochetable par nos spécialistes, également mis en échec devant celle-ci. Cette chaîne-ceinture Hiplok Gold s’affiche tout de même au double du prix du modèle Decathlon, soit environ 120 €, mais avec une résistance moindre au disque d’une meuleuse.

Abus Granit CityChain Xplus 1060 : la présentation est sérieuse avec un gros boîtier de serrure plastifié, des clés codées dont une dotée d’une mini-Led bien pratique de nuit, un gainage soigné des maillons. Mais le prix est assez dissuasif, environ 120 €. Il s’explique en partie par la qualité de la serrure que n’ont pas réussi à ouvrir nos crocheteurs, mais aussi son mécanisme de verrouillage direct, simple et rapide. En revanche, la double découpe d’un maillon - ici de forme hexagonale en section de 10 mm – ne nous a pris que 9 secondes à la meuleuse d’angle électroportative. Soit la chaîne la plus prompte à être sectionnée de notre sélection. C’est plutôt décevant pour un tel modèle haut gamme qui reçoit la meilleure note de sécurité Abus (15/15), ainsi que les certifications ART 3 étoiles, Gold Secure Gold. À noter que cette chaîne de 2 kg et 85 cm est également proposée en longueur 1,20 m, plus adaptée aux vélos-cargos.

Abus Ivy Chain 9210/85 : cette autre chaîne Abus est plus abordable (environ 80 €) que la CityChain Xplus, mais avec une serrurerie moins évoluée, un système à paillettes ouverte en moins d’une minute par crochetage. À la meuleuse d’angle, il a fallu une quinzaine de secondes pour couper en deux un maillon avec sa section de 10 mm. L’effet dissuasif est là, avec un aspect assez massif de cette chaîne sous gainage nylon, mais sa résistance globale est assez moyenne. D’une longueur de 80 cm (disponible également en 1,10 m, 1,40 m, ou 1,70 m) et 2, 4 kg dans cette version, elle est classée 13/15 chez Abus, certifiée ART 3 étoiles et Solid Secure Gold.

Krytonite Evolution 1090 : au premier regard, cette chaîne respire le sérieux avec une finition valorisante, la serrure à cache-poussière, une des clés munie d’un éclairage Led, les maillons terminaux gainés de caoutchouc souple, le gros boîtier serrure qui tient bien en main lorsqu’on le manipule. Pour un modèle de 90 cm elle pèse tout de même 2,66 kg. Son tarif est bien placé (environ 70 €), mais ici aussi, sa résilience face à un voleur déterminé paraît un peu juste. Ses maillons hexagonaux en acier manganèse se laissent couper en deux en une quinzaine de secondes à la meuleuse. La serrure au mécanisme à 6 disques a pu être crochetée en moins d’une minute, 30 secondes pour notre meilleur crocheteur après plusieurs essais. Néanmoins, comme toutes nos autres chaînes testées, ses maillons ont résisté aux morsures d’une coupe boulons de 75 cm. Cette chaîne est certifiée ART 3 étoiles, Solid Secure Gold et notée 8/10 sur l’échelle Kryptonite.

  • DANS LA FAMILLE DES PLIANTS

Kryptonite Evolution 790 Folding Lock : un peu moins résistant que l’Abus Bordo 6500K équivalent, notre préféré parmi les pliants, ce modèle Kryptonite de 1,4 kg et 90 cm déployé reste assez simple et pratique à mettre en œuvre comme à ranger sur son support de cadre. Ce dernier se fixe d’ailleurs sur les œillets du porte-bidon ou à l’aide des colliers et son clip de verrouillage maintient fermement l’antivol pendant le transport. Nous avons réussi à le forcer à l’aide d’une longue barre à mine. Le métal des segments, un acier trempé de 5,4 mm d’épaisseur, a cédé à sa liaison avec le bloc-serrure, avec un fort appui sur la barre. Nous avons pu également couper un segment à l’aide d’un coupe boulons, là encore avec un très fort appui sur l’outil. Son ouverture fut bien plus simple et rapide à la meuleuse d’angle après 5 secondes de découpe. Coté serrure, le système à 8 curseurs, plus basique qu’un mécanisme à disques, s’est laissé dompter en moins d’une minute par les mains expertes de nos crocheteurs. L’Evolution 790 n’est pas un mauvais antivol, il reste dissuasif, mais son tarif (environ 120 €) nous apparaît trop élevé au regard de la protection globale offerte. Il est certifié ART 2 étoiles, Solid Secure Gold et noté 7/10 chez Kryptonite.

Hiplok Switch : c’est le plus compact et léger des antivols pliants testés ici, ce qui est appréciable avec juste 950 petits grammes et ces 6 segments qui tiennent en 4 cm d’épaisseur. C’est également le moins résistant du test, toutes catégories confondues. Il a éclaté facilement au niveau des rivets de son bloc-serrure au premier forçage à la barre à mine ; il s’est laissé sectionner en 5 secondes à la meuleuse ; ses segments de 8 mm d’épaisseur n’ont pas mieux résisté à la pression de la grande pince coupe boulons, coupés net. Enfin, sa serrure sans système anti-crochetage s’est avérée bien simple à ouvrir pour nos experts. C’est en toute logique le modèle pliant le plus abordable de cette sélection (80 € environ), mais pas le plus sécurisant. Il conviendra tout au plus à des expositions modérées au risque vol, étant plus dissuasif que réellement efficient. Son support fourni, à visser sur les œillets dédiés au porte-gourde, est très fin, il ne gêne pas le cycliste durant le transport mais n’a pas de système de verrouillage. Sur une grosse bosse, au saut de trottoir, l’antivol peut s’extraire seul par le haut…

Antivol : mode d’emploi

  • Entretien et maintenance

Un antivol qui passe sa vie dehors, exposé à tous les temps, demande un minimum d’entretien pour traverser ces épreuves. Si les modèles haut de gamme sont souvent équipés de caches qui protègent la serrure des agressions extérieures, telles que l’eau, la poussière ou l’air salin, elles finissent par s’encrasser, se corroder, parfois par gripper. Ne forcez jamais sur la clé si ça coince ! L’entretien consiste en un nettoyage à l’aide d’un produit dégraissant (type WD40 par exemple) à pulvériser dans la serrure, mais aussi sur les pièces mobiles et autres points de contact, puis un coup de chiffon pour ôter les résidus gras. La phase suivante est la lubrification. Kryptonite conseille l’utilisation d’un lubrifiant pour cycles à base de téflon (type Finish Line Dry Bike Lubricant), Abus propose ses propres produits (lubrifiants Abus PS22 ou PS88). Quelques gouttes ou une pulvérisation dans la serrure et les parties mobiles suffissent. Faites tourner la clé plusieurs fois afin que le lubrifiant pénètre bien dans le mécanisme. Les parties extérieures de l’antivol, elles, se contentent d’un peu d’eau savonneuse et d’un nettoyage au chiffon. L’entretien doit être régulier pour être efficace : tous les deux ou trois mois en moyenne, voire tous les mois en conditions extrêmes telles qu’en bord de mer.

  • Comment bien attacher son vélo

Nos tests ont mis en évidence qu’aucun antivol n’était inviolable. Tout n’est que question de temps… ou d’impatience de la part du voleur. « Un voleur ne va pas passer plus de 2 minutes sur un vélo, surtout s’il y a du passage » nous confiait Florian Plumail, responsable marketing chez Abus France. Il s’agit donc de lui compliquer la tâche au maximum pour retarder l’échéance, dans l’espoir que celui-ci abandonne face à la difficulté et au temps consacré pour commettre son larcin. La règle élémentaire à mémoriser pour bien attacher son vélo est celle dite du « point fixe ». Sans surprise, un antivol simplement enfilé dans une roue ou entre roue et cadre empêchera le vélo de rouler, mais pas un voleur de le charger dans une camionnette en quelques secondes et avec une relative discrétion. Ce qui lui laissera ensuite tout le temps nécessaire pour découper l’antivol à l’abri dans son antre. Reliez donc toujours l’antivol (U, chaîne ou pliant) à un élément fixe et solide, tel que du mobilier urbain, poteau, anse, barrière, grille, banc, etc. Attention, si la nature du point fixe est moins résistante que l’antivol lui-même, un voleur fûté découpera alors la barrière ou grille pour emporter le vélo. Les plus malins vont même jusqu’à desceller ou dévisser partiellement les anses des parkings vélos pour un enlèvement rapide et discret lorsqu’un modèle intéressant vient s’y attacher, tel un piège à mouches ! Vérifiez donc bien la solidité et la fixation du point d’ancrage. Évitez tant que possible de laisser l’antivol reposer au sol, que ce soit une chaîne, un U ou un modèle pliant. Ceci aurait pour effet de faciliter le travail du voleur en lui offrant un appui providentiel pour une découpe à la disqueuse, au coupe boulons ou encore aux coups de masse. En fonction de la valeur du vélo, deux antivols de types différents peuvent s’avérer utiles pour complexifier la tâche du voleur, une chaîne et un U par exemple. Les combos U + câble permettent de sécuriser les roues (même si, d’après plusieurs revendeurs cycles contactés, les vols de roues sont assez rares en dehors de celles à serrages rapides ou papillons, rapidement démontables sans outils) ou encore d’aller chercher un point fixe éloigné ou de grande dimension. Bien sûr, si le câble est moins résistant que l’antivol lui-même – ce qui est bien souvent le cas -, le voleur s’attaquera en priorité au point offrant le moins de résistance.

L’environnement a également son importance. Selon une récente enquête de l’Académie de mobilités actives (ADMA, mai 2023) consacrée aux vols de vélos, le risque de vol est « 3 fois plus fort à Paris que dans l’ensemble de la France », ce qui n’est guère rassurant pour les cyclistes parisiens. L’enquête annuelle Cadre de vie et sécurité (CVS) du ministère de l’Intérieur relève, elle, qu’environ un vol sur deux a lieu le jour, 1 sur 3 la nuit. L’idéal est d’éviter les endroits peu fréquentés pour attacher son vélo et, pour un stationnement de nuit, de fuir les zones faiblement éclairées. Florian Plumail (Abus France) conseille aussi de sécuriser son vélo chez soi : « C’est souvent la porte du garage la plus vulnérable… Attention à ne pas laisser ainsi son vélo en libre-service à la maison. » En plus d’un antivol classique type U ou chaîne, un traqueur avec géolocalisation et alarme de mouvement permet d’être averti si le vélo est déplacé. Il permet aussi de savoir approximativement où il se trouve - ce qui n’est pas toujours suffisant pour le récupérer… Ces systèmes électroniques et de géolocalisation restent davantage destinés aux vélos à assistance électrique, même si de simples appareils peu onéreux type AirTag d’Apple peuvent se dissimuler sur un vélo classique. Enfin, si le marquage d’un numéro d’identification, obligatoire depuis 2021, n’empêche en rien le vol, il permet au moins de retrouver le propriétaire enregistré si le vélo est retrouvé.

  • Comment transporter son antivol

Les fabricants proposent bien souvent des solutions de transport pour garder son antivol à portée de main. Ce sont des petites pattes à fixer sur le cadre ou porte-bagages du vélo qui évitent à un U ou un modèle plaint de meurtrir le vélo. Ces supports sont généralement fournis avec l’antivol ; à défaut, divers accessoiristes spécialisés en cycles proposent aussi ce type d’équipements. Le transport d’une chaîne, plus lourde et encombrante, s’avère davantage problématique. Dans ce cas, un panier ou une sacoche sont bien plus préconisés que de laisser pendre la chaîne au guidon - voire autour du cou ! -, avec le risque qu’elle s’accroche quelque part et vous déstabilise, avec risque de chute. Une chaîne baladeuse est aussi très abrasive pour la peinture du cadre. Enfin, ne jamais transporter un antivol dans un sac à dos : en cas de chute, un lourd U ou une chaîne pourraient provoquer des conséquences irréversibles s’ils sont au contact des vertèbres.

Le futur de l’antivol

Les antivols mécaniques classiques, tels ceux testés pour ce guide d’achat, ont encore une belle et longue vie devant eux, qu’ils soient de type U, chaîne, câble ou pliant. Dans ce domaine, les évolutions à venir portent sur les matériaux qui les composent. La facilité avec laquelle les voleurs peuvent venir à bout de modèles haut de gamme en quelques secondes à l’aide d’une meuleuse d’angle portative autonome – un outillage assez courant et relativement accessible - pousse les fabricants à proposer des alliages métalliques spécifiquement développés pour résister à cette technique de vol, certes bruyante, mais extrêmement rapide et efficace. On voit donc apparaître des U de nouvelle génération avec une anse de forte section renforcée au graphène, au barronium, au carbure de tungstène, des matériaux à même d’user et grignoter très rapidement les disques d’une meuleuse, et de démultiplier le temps d’intervention du voleur, toujours dans l’espoir qu’il renonce. Quelques modèles haut de gamme conçus sur ce principe sont déjà commercialisés à des prix très élevés (plusieurs centaines d’euros), d’autres devraient logiquement suivre auprès des concurrents. On peut espérer à terme une démocratisation de cette technologie sur des produits plus abordables et de tous types… et prier pour que la découpe laser ou au plasma ne devienne pas une technique courante auprès des voleurs de vélo.

L’autre voie d’évolution est logiquement électronique et connectée. Des modèles à alarme de mouvement intégrée sont déjà commercialisés (ex. : U Abus 440 Alarm, Bordo Alarm, Auvray U-Alarm) ou plus technologique encore, à verrouillage électronique sans clé avec alarme (Abus U 770A SmartX™), le tout piloté par un smartphone via Bluetooth. Le fort développement du marché du vélo à assistance électrique ouvre lui aussi la voie à de nouvelles solutions antivol connectées encore plus poussées, avec alarme, géolocalisation, traçage, voire désactivation ou blocage à distance des fonctions mécaniques et électriques du vélo. De simples petits trackers, comme les fameux AirTag d’Apple, permettent à moindre coût de localiser son vélo, mais non sans limites.

Le risque zéro n’est pas encore pour demain avec une fourchette de 350 000 à 580 000 vélos dérobés chaque année en France (source : Adma). Sans doute plus encore puisque les vols ne sont pas tous déclarés. Le marché du cycle comme la pratique du vélo - en loisir ou mode de déplacement principal - ne cesse de progresser. Ce fléau du vol devrait malheureusement suivre cette même tendance, à moins que chacun n’adopte les bons « gestes barrières » en limitant son exposition au risque, profitant de toutes les solutions existantes et à venir afin de protéger sa petite reine.

Les sources

• Le vol de vélos en France, étude de l’Académie des mobilités actives, mai 2023

https://back-office.mobilites-actives.fr/uploads/2023_05_16_ouvrage_vol_velos_d041ded309.pdf

• Enquête Cadre de vie et sécurité du ministère de l’Intérieur (CVS 2019)

https://www.interieur.gouv.fr/content/download/120064/962931/file/06%20Les%20vols%20et%20tentatives%20de%20vol%20de%20vélos.pdf

• Association des crocheteurs de France (ACF)

www.crocheteursdefrance.fr

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