Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

En Slovaquie, l’élection présidentielle se transforme en référendum sur la politique prorusse de Robert Fico

Le premier tour du scrutin voit arriver en tête un candidat favorable au soutien militaire à l’Ukraine et un candidat pro-Moscou, soutenu par le premier ministre. Les électeurs les départageront le 6 avril.

Par  (Vienne, correspondant régional)

Publié le 24 mars 2024 à 11h30, modifié le 25 mars 2024 à 10h35

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Le candidat pro-ukrainien à la présidence, Ivan Korcok, lors des résultats préliminaires du premier tour de l’élection présidentielle, à Bratislava (Slovaquie), le 23 mars 2024. Le candidat pro-ukrainien à la présidence, Ivan Korcok, lors des résultats préliminaires du premier tour de l’élection présidentielle, à Bratislava (Slovaquie), le 23 mars 2024.

Tout est en place en Slovaquie pour faire du second tour de l’élection présidentielle, qui doit se tenir samedi 6 avril, un véritable référendum sur la politique prorusse du premier ministre, Robert Fico. A l’issue du premier tour organisé samedi 23 mars dans ce petit pays d’Europe centrale comptant 5,5 millions d’habitants, deux candidats aux visions diamétralement opposées sur la guerre en Ukraine sont arrivés en tête et s’affronteront dans deux semaines lors d’un scrutin qui s’annonce extrêmement serré.

Candidat de l’opposition libérale, pro-européenne et favorable au soutien militaire à Kiev, le diplomate Ivan Korcok, 59 ans, est arrivé premier avec 42,5 % des voix. Il sera opposé à l’ancien premier ministre et actuel président du Parlement, Peter Pellegrini, 48 ans, qui a obtenu 37 % des suffrages. Allié de coalition de M. Fico, ce dernier a fait toute sa campagne en défendant la décision du gouvernement de stopper tout soutien militaire public à l’Ukraine à l’occasion de son arrivée pouvoir, en octobre 2023.

« Nous avons terminé à la deuxième place, mais les résultats ont montré que la majorité des Slovaques ne veut pas d’un président libéral progressiste. Ils veulent un président qui n’entraînera pas la Slovaquie dans la guerre et qui parlera de paix », a répété M. Pellegrini dans la nuit de samedi à dimanche, en appelant les électeurs du candidat arrivé en troisième position, le complotiste d’extrême droite prorusse Stefan Harabin (11,7 % des voix), à le soutenir au second tour. Ce dernier s’est toutefois gardé d’appeler à voter pour lui.

Mobilisation de l’électorat urbain

De son côté, M. Korcok estime que « la paix ne peut pas être synonyme de capitulation » et promet, s’il est élu, de mener une cohabitation houleuse en faisant tout pour résister aux dérives illibérales du gouvernement de M. Fico, qui a récemment réussi à dissoudre le parquet spécialisé dans la lutte anticorruption et veut désormais mettre la main sur l’audiovisuel public. En Slovaquie, le président a un rôle surtout honorifique et ne peut pas déterminer la politique étrangère, mais il peut bloquer des nominations ou mettre son veto à l’adoption d’un projet de loi.

L’actuelle présidente libérale et pro-européenne, Zuzana Caputova, qui a renoncé à se représenter, a ainsi pu freiner la réforme judiciaire adoptée au pas de charge par la majorité en l’envoyant pour examen à la Cour constitutionnelle. Si elle est entérinée, cette loi aboutirait à blanchir plusieurs proches de M. Fico actuellement poursuivis pour corruption. En revanche, M. Pellegrini a, lui, promis d’accompagner sans rien dire tous ces reculs démocratiques ouvertement copiés sur la Hongrie voisine. Le premier ministre nationaliste magyar, Viktor Orban, lui a d’ailleurs apporté son soutien.

Il vous reste 42.75% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.