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« Faire payer la Russie : face aux souffrances des Ukrainiens, les Occidentaux en ont fait un mantra politique… mais se sont hâtés lentement »

Après six mois de blocages, le Congrès américain vient de voter un plan de soutien à l’Ukraine, samedi 20 avril. Malgré tout, le manque d’argent pour financer le réarmement de Kiev est dû à une absence de volonté politique mondiale, estime Jean-Michel Bezat, journaliste économique au « Monde », dans sa chronique.

Publié le 22 avril 2024 à 06h25, modifié le 22 avril 2024 à 10h13 Temps de Lecture 4 min.

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Dans les tranchées d’Ukraine, sous le feu nourri des canons russes, les soldats ont des soucis plus immédiats que les tractations en cours à Washington. Mais ce qui s’est joué au Congrès américain, samedi 20 avril, ne les a pas laissés indifférents. Après six mois d’obstruction républicaine, la Chambre des représentants a adopté un plan de soutien à l’Ukraine de 61 milliards de dollars (57 milliards d’euros). Il lui permettra de renouveler son matériel militaire et d’acheter les munitions qui lui font cruellement défaut face à la supériorité de la puissance de feu russe.

Ce qui avait été évoqué deux jours plus tôt, en marge de la réunion de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international des 17 et 18 avril, les concerne tout autant : l’utilisation des 300 milliards de dollars de la Banque centrale de Russie, gelés dès le début de la guerre, en février 2022. Ce scénario a gagné du crédit, et le plan voté au Capitole autorise les Etats-Unis à vendre des actifs russes pour financer la reconstruction de l’Ukraine. Le « paquet » de 61 milliards peut rendre moins urgente une ponction des fonds russes, elle n’exclut pas de frapper Moscou au portefeuille.

« Faire payer la Russie ! » Face aux souffrances et aux besoins des Ukrainiens, les Occidentaux en ont fait un mantra politique… mais ils se sont hâtés lentement. Si la pénurie de munitions s’explique par l’insuffisance de leurs capacités industrielles, le manque d’argent pour réarmer Kiev était dû à une absence de volonté politique. Jusqu’à ce que la donne change début 2024 : devant le risque d’une défaite ukrainienne et la paralysie du Congrès, les Européens ont été saisis d’un sentiment d’urgence.

Riposte graduée

L’utilisation des avoirs souverains de la Russie – les actifs des oligarques ont été exclus – se justifie d’autant plus, selon ses partisans, qu’elle a relancé une campagne de destruction massive d’infrastructures aussi cruciales que les centrales et les réseaux électriques afin de saper l’économie. Malgré la vaillance et l’ingéniosité des Ukrainiens, le produit intérieur brut (PIB) est de 25 % inférieur à ce qu’il était avant la guerre. La riposte financière des Occidentaux est néanmoins graduée, les Européens étant plus prudents que les Anglo-Saxons.

Les premiers sont les plus exposés. Après l’annexion de la Crimée en 2014, Moscou aurait transféré une grande partie de ses liquidités à Euroclear, pensant qu’elles seraient plus en sécurité à Bruxelles qu’à New York. Ainsi la société financière belge a-t-elle écopé de la gestion périlleuse de 200 milliards de dollars. Les Vingt-Sept sont sortis de leur attentisme, fin mars, pour tomber d’accord sur l’utilisation des intérêts des capitaux placés (environ 3 milliards de dollars par an).

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