[go: up one dir, main page]

Publicité

Un navire de guerre avec bombarde : une invention d'un ingénieur siennois du XVe siècle

Parmi les trésors disponibles dans Gallica, bibliothèque numérique de la BnF et de ses partenaires, figure ce projet de navire de guerre, invention de l’ingénieur siennois Mariano di Jacomo Vanni (1382 – vers 1453), tiré de son traité De re militari et machinis bellicis.

Manuscrit_composite__Mariano_Taccola_De_[...]Mariano_Taccola_btv1b100203224_211.jpeg
Manuscrit composite: Mariano Taccola, De re militari et machinis bellicis. — Vue de Constantinople (?). — Carte des Balkans, vers 1453. (Gallica/BnF)

Par ALEXANDRE TUR

Publié le 8 févr. 2021 à 18:26Mis à jour le 20 août 2023 à 13:27

Ce navire doté d'un mat et d'une échelle articulée, avec une bombarde pleine de poudre, est utile pour incendier les bateaux de tes ennemis [...]. » Cette invention n'est que l'une des plus de 400 proposées par l'ingénieur siennois Mariano di Jacomo Vanni (1382 - v. 1453), dit Taccola (le « choucas »), dans son traité illustré De re militari et machinis bellicis (« De l'art militaire et des machines de guerre »). Adressé à un « chef d'armée » et présenté à l'empereur Sigismond dès 1433, cet ouvrage existe en plusieurs exemplaires ; celui de la BnF est une copie attribuée à Paulus Santinus, probablement réalisée à Venise en 1459. Le destinataire de cette copie n'est pas connu - la dédicace a été grattée et n'est plus lisible -, mais il s'agissait probablement d'un noble italien et non, comme on a voulu le croire, le sultan ottoman Mehmet II lui-même.

Il est cependant exact que le manuscrit a fait partie de la bibliothèque du Sérail à Constantinople, dont il porte le sceau ; on y trouve par ailleurs, à la suite du traité de Taccola, une carte militaire de Constantinople et des Balkans à destination des armées occidentales, sans doute réalisée à l'époque de la conquête de la ville par les Ottomans. Le manuscrit se trouvait encore à Istanbul à la fin du XVIIe siècle, lorsqu'il y a été acquis par l'ambassadeur français auprès de la Sublime Porte, Pierre de Girardin, au profit de la Bibliothèque royale.

ALEXANDRE TUR, SERVICE DES MANUSCRITS MÉDIÉVAUX, BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE

Publicité