Réfugiés : situation précaire au lycée Jean Quarré

Ils sont arrivés fin juillet, avec le Collectif La Chapelle en Lutte et ont investi les lieux. Environ 150 au départ ces réfugiés venus d'Erythrée, du Soudan, d'Afghanistan ou du Maghreb pour la plupart sont aujourd'hui entre 500 et 700 à vivre dans cet immeuble de 4 étages, avec à peine une dizaine de douches et de sanitaires. Quelques matelas mais sinon ils dorment sur des tapis ou à même le sol, sans draps. Ils préparent à manger sur quelques réchauds, quand les bouteilles de gaz ne disparaissent pas. Des conditions d'accueil indignes, disent les associations et les pouvoirs publics.

ⓘ Publicité

La vie s'est organisée, malgré tout. Médecins du Monde passe de temps à autre pour une maraude et quelques soins de santé primaire. La Croix Rouge du 19ème vient avec une unité mobile, près du lycée. Des habitants du quartier, surtout, se mobilisent et organisent des collectes de nourriture, de vêtements. Depuis quelques semaines les migrants peuvent suivre des cours de français. L'association L'HED, basée à Belleville fait elle du soutien pour les démarches administratives.

Les réfugiés ont élu des représentants, par nationalité. Des tentatives de mise en place de réseaux de prostitution et de trafic de chambres ont été déjouées assure le maire du 19ème, le socialiste François Dagnaud. Mais les bagarres sont courantes, quasi quotidiennes, et parfois violentes.

Le tribunal administratif de Paris leur a laissé un mois, jusqu'au 26 octobre, pour quitter les lieux. Ensuite ils pourront être expulsés. Mais la Ville de Paris assure que tout est mis en oeuvre pour trouver des solutions d'hébergement (un mois, le temps d'enclencher le processus de demande d'asile) pour tous les habitants du lycée Jean Quarré.

Reste que certains ne sont que de passage, avant de gagner une autre pays, la France ou la Belgique. Et que d'autres, malgré les conditions très difficiles et au terme d'un très long périple, ne veulent pas partir, sans savoir ce qu'il y aura, après.