À l’occasion des 150 ans de la première exposition impressionniste, le musée d’Orsay à Paris consacre une exposition aux origines de ce mouvement artistique pour rappeler les circonstances de cet événement et les styles picturaux du temps.
Il y a 150 ans naissait l’impressionnisme. Ou plutôt avait lieu dans l’ancien atelier du photographe Nadar (1820-1910), sur le boulevard des Capucines à Paris, l’exposition où Claude Monet (1840-1926) présentait son Impression, soleil levant. On connaît l’histoire de ce fameux tableau. Le terme amuse un journaliste Louis Leroy (1812-1885) qui se moque de la toile qui représente non pas un paysage, mais la sensation produite par ce paysage, comme l’explique quelques jours plus tard un autre critique d’art, Jules Antoine Castagnary (1830-1888). L’exposition « Paris 1874. Inventer l’impressionnisme », présentée au musée d’Orsay du 26 mars au 14 juillet 2024, tente de séparer le bon grain de l’ivraie.
Avant-garde contre peinture académique ?
Au même moment que l’exposition chez Nadar, qui ouvre le 16 avril 1874, se tenait, en effet, au Palais de l’industrie, le Salon officiel. On a souvent répété que l’avant-garde était chez Nadar, tandis que les peintres académiques étaient au salon. Il n’en est rien : un tiers des premiers figuraient sur les cimaises officielles. Les futurs impressionnistes aspiraient en effet tous à exposer au Salon, incontournable lieu de rencontre de la critique et du public.
Claude Monet, Impression, soleil levant, 1872, huile sur toile, 50 × 65 cm
Paris, musée Marmottan Monet
© musée Marmottan Monet, Paris /
Studio Baraja SLB
Le jeu de cette exposition est donc de comprendre pourquoi, quel type d’œuvre, dans quelle exposition ? Le pari est plutôt réussi, même s’il faut souvent chercher sur de tout petits cartels le lieu d’exposition des toiles. Ne surtout pas manquer l’exposition immersive en réalité virtuelle qui permet d’imaginer l’accrochage chez Nada.
Camille Cabaillot-Lassalle, Le Salon de 1874, huile sur toile, 100 x 81,5 cm, Paris, musée d’Orsay © Musée d’Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Sophie Crépy
Les plus et les moins de l’exposition
Les plus :
- La générosité des prêts nationaux et internationaux, du mythique Impression, soleil levant du musée Marmottan- Monet aux Degas, Manet, Monet, Sisley, Pissarro, Cassatt américains.
- L’approche nouvelle d’un thème qu’on croyait bien connaître.
- L’expérience de réalité immersive, « Un soir avec les Impressionnistes », voyage dans le temps qui recrée les conditions de visite du XIXe siècle.
Les moins :
- L’angle très pointu adopté par les organisateurs, celui d’une « exposition sur l’exposition » de 1874. Prenant pour critère de sélection cette date historique, l’exposition se prive de nombre de chefs-d’œuvre impressionnistes ou pré-impressionnistes. Mais le public se renouvelle ! Tout le monde n’a pas eu la chance de voir l’exposition organisée au Grand Palais en 1974…
L’inauguration de la première exposition impressionniste dans l’ancien atelier de Nadar, reconstituée dans l’exposition immersive en réalité virtuelle « Un soir avec les impressionnistes », présentée au musée d’Orsay dans le cadre de l’exposition « Paris 1874 » © Excurio – GEDEON Experiences – musée d’Orsay
« Paris 1874. Inventer l’impressionnisme »
Musée d’Orsay, esplanade Valéry-Giscard-d’Estaing, 75007 Paris
Du 26 mars au 14 juillet
Puis à la National Gallery of Art de Washington
Du 8 septembre au 19 janvier
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