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Voyageurs du Monde, l’agence des baroudeurs aisés a trouvé quoi faire de son trop plein d’argent : le retourner aux actionnaires

Parallèlement à la publication de ses comptes 2023, le voyagiste haut de gamme, propriétaire de Terres d’Aventure, a annoncé qu’il allait racheter jusqu’à 130 millions d’euros de ses propres actions. Le montant de l’opération correspond à celui des fonds levés en 2021, en pleine pandémie de Covid-19. Le redressement « très rapide » de l’activité fait que le voyagiste n’a pas eu besoin de puiser dans ces réserves. Il lui restera suffisamment de trésorerie pour investir et poursuivre les acquisitions et son maillage du monde.

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(Investir)

Par Marjorie Encelot

Publié le 24 avr. 2024 à 12:26Mis à jour le 25 avr. 2024 à 13:42

Voyageurs du Monde aura attendu que son cours de Bourse atteigne de nouveaux records pour annoncer un offre publique de rachats d’actions (866.666 titres au maximum, au prix de 150 euros) qui, en ce moment, de surcroît, ont très mauvaise presse, l’Etat envisageant à nouveau de les taxer. Le timing peut interroger. Pourquoi maintenant ? Prendre de court une potentielle taxe ? Echec d’une acquisition d’envergure ? Après tout, l’agence de voyage haut de gamme avait déjà la trésorerie nécessaire, il y a un an, pour retourner aux actionnaires les 130 millions d’euros qu’elle avait levés en 2021, en plein Covid, pour s’assurer un coussin de sécurité pendant la crise, durant laquelle elle a perdu, deux années durant, au moins 70% de son chiffre d’affaires (par rapport à 2019).

Puis l’activité s’est redressée vite, « très vite, davantage que ce à quoi nous nous attendions même dans nos rêves les plus fous », nous retrace Alain Capestan, cofondateur et directeur général délégué du voyagiste spécialisé dans le sur-mesure et l’aventure, propriétaire des marques Comptoir des Voyages, Terres d'Aventure, Allibert Trekking et Nomade Aventure. Il admet que l’augmentation de capital pendant la pandémie a été « surdimensionnée ». Si bien que la direction, qui subissait alors un « stress énorme », se retrouve aujourd’hui avec trop d’argent, placé sur des sicav monétaires.

Les pertes en 2022 ont été plus faibles que prévu. La puissante envie d’évasion d’une France déconfinée a permis à Voyageurs du Monde de renouer avec les bénéfices dès le second semestre de cette année-là. Le chiffre d’affaires de l’exercice, à périmètre constant, n’était plus en baisse que de 12% par rapport au niveau d’avant-Covid. 2022 s’est achevée avec un niveau de trésorerie de 279,5 millions (232,3 millions en 2021, 171 millions en 2020). Même net de dette, elle s’élevait encore à 142,9 millions.

« Fort développement » des voyages à vélo

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« Une OPRA prend du temps à se monter », explique Alain Capestan. Il a fallu l’aval des actionnaires de référence (les fonds Certares et Nov Tourisme) et, pour des raisons techniques, il a fallu attendre l’arrêt des comptes 2023. Il y a des exigences de fonds propres à respecter avant de pouvoir procéder à une réduction de capital.

A l’issue de l’opération de rachats d’actions (dont le produit pourra être utilisé par les actionnaires pour financer des entreprises qui ont besoin d’argent), Voyageurs du Monde disposera toujours de près de 100 millions d’euros pour procéder à des acquisitions. En février, l’entreprise s’était renforcée dans la cyclotourisme en rachetant Ekilib, au Québec, qui réalise moins de 3 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. En 2022, elle avait mis la main sur la société australienne Eurofun Group, positionnée sur les voyages à vélo (moins de 100 millions de chiffre d’affaires). « La nouvelle activité de voyages à vélo a connu un fort développement et représente 16% du chiffre d’affaires total du groupe et près de 38% du nombre de clients », indique Voyageurs du Monde dans son communiqué de présentation des résultats 2023.

L’année fiscale s’est terminée sur un chiffre d’affaires record de 693,6 millions d’euros (+42,3%). Le bénéfice net, de 44,4 millions d’euros, a plus que doublé par rapport à l’an dernier pour atteindre, lui aussi, des niveaux inédits. Grâce à un positionnement qui cible les baroudeurs aisés, la marge brute (31,6%) reste parmi les plus élevées du secteur.

Marjorie Encelot

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