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Chat

« Alstom, rachats d’actions, ETF, small caps, cuivre, Cac 40… Mes réponses à vos questions »

Lundi 13 mai, Rémi Le Bailly, rédacteur en chef d'Investir, a répondu en direct à vos questions. Le compte-rendu complet de ce chat.

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Par La Rédaction d'Investir

Publié le 13 mai 2024 à 17:10Mis à jour le 13 mai 2024 à 17:11

Rémi Le Bailly : Bonjour à toutes et à tous. Merci d'être fidèles au poste pour notre rendez-vous du lundi. Comme souvent la séance du lundi est calme mais le marché reste ferme après les records de la fin de la semaine dernière.

Kiludi : Bonjour M. Le Bailly. Pouvez-vous nous expliquer en quoi le rachat d'actions par une entreprise constitue un retour aux actionnaires ? D'avance, je vous remercie pour vos éclaircissements. Bien cordialement.

C'est un sujet dont on a effectivement beaucoup parlé au cours des dernières semaines. Le retour aux actionnaires est composé des dividendes versés et du rachat d'actions.

Pour le dividende, c'est assez facile à comprendre : la société distribue une partie de ses bénéfices à ses actionnaires. Elle leur « retourne » une partie de ses profits.

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Le rachat d'actions demande un peu plus d'explications. En rachetant des actions, la société fait monter les cours de Bourse. D'abord parce qu'elle vient gonfler les ordres d'achat sur le titre. Mais c'est une explication secondaire. La principale tient à l'augmentation du bénéfice par action (BNPA) qui en résulte. L'entreprise ne se contente pas de racheter les actions, elle les annule aussi, ce qui revient à diminuer le nombre de titres. Cela signifie que, pour un même bénéfice, le BNPA est alors plus important. Si l'on suppose que les ratios de valorisation, en particulier le price earning ratio (PER) qui rapporte le cours de Bourse au BNPA, restent identiques (ce qui est logique puisque la valeur de l'entreprise reste la même), cela entraîne une hausse du cours.

Celle-ci est donc une autre forme de retour à l'actionnaire. On divise le « gâteau » des bénéfices en un plus petit nombre de parts. C'est un peu l'inverse de la distribution gratuite où l'on divise alors le « gâteau » par un plus grand nombre de parts.

Yvan : Bonjour Mr Le Bailly. Dans le dernier article de François Monnier, sur Alstom, il indiquait que près d'un quart du capital d'Alstom était « shorté ». Plus loin, il parlait également de long short et de « short selling ». Pouvez-vous préciser ce que cela signifie ? Merci d'avance.

Un autre sujet d'actualité. « Shorté » veut dire « vendu à découvert » par des investisseurs qui parient sur une baisse du titre. Le short selling a la même signification. Le « long short » est un mode de gestion qui consiste à acheter des titres (on dit être « long » sur cette action) et à en vendre d'autres à découvert (en étant « short » sur ces titres). Cela permet, théoriquement, de gagner sur les deux tableaux. Cela peut aussi permettre de s'affranchir des fluctuations globales du marché en étant, dans un même secteur, « long » sur l'action que l'on préfère et « short » sur celle qui nous semble la moins brillante.

En pratique, les performances des fonds « long-short » sont très disparates.

Arthur : Bonjour. J’ai reçu 150.000 euros issus d’une vente immobilière que je souhaite les investir en PEA. J’ai déjà de l’obligataire et de l’immobilier ainsi que des livrets remplis. L’idée est de les faire fructifier jusqu’à la retraite, dans environ 30 ans. J’hésite entre un LUMP SUM sur un ETF S&P 500 ou tenter d’attendre une correction… L’histoire démontre que le LUMP SUM est plus performant que le DCA, et tenter de timer le marché est souvent un échec… Je connais la théorie, mais je pense être victime de mes biais émotionnels. Pensez-vous que rentrer maintenant est risqué ? Merci.

Quelques petites précisions pour ceux qui ne sont pas des spécialistes, « un lump sum » consiste à investir la somme en une seule fois alors que le DCA (Dollar Cost Average) revient à investir régulièrement (tous les mois, tous les trimestres...) la même somme. La première est idéale si on investit dans un creux de marché alors que le DCA permet de lisser l'investissement et de diminuer les risques.

Comme je l'ai rappelé dans un article récent de l'hebdo, une étude menée sur longue période montrait qu'il n'y avait pas, en moyenne, de grosse différence sur 5 ans entre un placement régulier et un investissement unique.

Mais le problème est le « en moyenne ». Si vous avez investi avant l'éclatement de la bulle internet ou avant la faillite de Lehman Brothers, vous avez mis des années à récupérer votre mise, ce qui n'est pas le cas avec l'investissement programmé. Une autre étude a ainsi montré que l'investissement programmé diminue fortement le risque de perte.

J'aurais tendance à vous conseiller le DCA en plaçant sur des produits de trésorerie les sommes que vous n'investissez pas soit de couper la poire en deux. Vous investissez aujourd'hui 25% de la somme et faîtes un investissement programmé sur le solde. Et rien ne vous interdit de refaire un investissement plus important après un creux de marché. Mais je pense que la régularité de l'investissement est primordiale.

Contrariant : Il y a quelques mois, j'ai investi dans Indépendance et Expansion SICAV - Europe Small A (C) (LU1832174962) au sein de mon PEA-PME. J'en suis satisfait. C'est le seul fonds que je détiens dans mon PEA-PME. Souhaitant continuer à investir, y-a-t-il d'autres fonds éligibles PEA-PME qui méritent l'attention afin de ne pas mettre tous nos oeufs dans le même panier ou bien conseillez-vous simplement d'accroitre l'investissement initial dans le même fonds ?

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Cher Contrariant, je suis un peu déçu : vos questions sont pertinentes, c'est pour cela que Denis et moi nous les retenons souvent mais vous ne lisez pas assez attentivement l'hebdo. Il y a deux mois, nous avons consacré un dossier au PEA-PME avec une sélection de fonds spécialisés. Outre Independance et Expansion Europe Small, que vous évoquez, nous avions aussi conseillé MCA Entreprendre PME de MCA Finance, Gay-Lussac Microcaps de Gay Lussac Gestion et HMG Découvertes PME. Les deux derniers étant moins volatils que le premier.

Lixou : Bonjour. Le besoin mondial de cuivre est amené à croître significativement dans la décennie à venir. Comment investir dans le cuivre en bourse ? Merci.

Vous avez raison. C'est même pour se renforcer sur ce métal que BHP s'est lancé à l'assaut d'Anglo American. Ces deux sociétés sont bien de gros producteurs de cuivre. On peut aussi s'intéresser au groupe américain Freeport-MCMoRan.

Patlune : Bonjour. Dans votre numéro de cette semaine, vous accordez un chapitre important sur les mines d'or. Pouvez-vous m'indiquer des OPC et des ETF indexés sur un panier de mines d'or ? Je vous remercie.

Il existe des fonds spécialisés sur les mines d'or. Parmi ceux facilement accessibles pour les investisseurs français, on peut citer R-co Thematic Gold Mining de Rotshschild&Co et CPR Invest Global Gold mines. Il existe aussi de nombreux ETF. En particulier VanEck Gold Miners et IShares MSCI Global Gold Miners. Les performances, comme celles des mines d'or, ont été décevantes depuis quelques années, mais la tendance s'améliore. Pour moi, ce sont des actifs de complément à laquelle il ne faut consacrer qu'une petite partie de son portefeuille.

Charlie : Bonjour Monsieur. Tout d'abord, je vous remercie une nouvelle fois pour vos publications de qualité mais aussi de prendre le temps de répondre à nos questions ! Je possède des actions Clasquin, et j'attends (sur vos conseils) le lancement de l'OPA. Ma question est : que se passe-t-il si MSC n'obtient pas suffisamment d'actions pour un retrait de la cote ? Est-ce que mes actions seront tout de même rachetées par MSC (à 142 €) ou me seront-elles rendues (au risque de voir le cours retomber) ?

Si vous apportez vos actions à l'offre, elles seront rachetées au prix indiqué. MSC rachète la part du patron fondateur, soit 42% du capital, et des membres du management, qui possèdent plus de 8%, des titres se sont engagés à apporter leurs titres. Avant même l'OPA, MSC sera donc majoritaire. Il n'y a donc pas de clause suspensive si jamais un seuil quelconque est atteint. Mais attention : si vous gardez vos titres et qu'il n'y a pas de retrait de la cote, votre action peut alors baisser une fois l'offre terminée.

Parfois, nous conseillons de ne pas apporter à une offre et d'attendre un possible retrait. Mais c'est dans le cas où le prix nous paraît insuffisant ou qu'une contre-offre est possible. Nous ne sommes pas dans cette situation. Je vous conseille d'apporter vos titres quand l'offre sera ouverte.

Gégé : Bonjour. Ma question est très pessimiste malgré l'euphorie des marchés. Si l'on entend E. Macron et V. Poutine, un conflit armé et étendu entre la Russie et l'Europe semble inéluctable et nécessaire pour en finir des morts. Faut-il appliquer le dicton « acheter au son du canon et vendre au son du clairon » ? Ou alors l'inverse et vendre « tout » pendant que les indices sont au plus haut. Merci.

C'est, bien sûr, une menace qui pèse sur le marché. Mais elle pesait déjà quand la guerre a commencé. Un investisseur sorti de la Bourse à ce moment-là l'aurait vivement regretté. Si vous vous voulez être prudent, je vous conseille plutôt de « couvrir » votre portefeuille totalement ou partiellement en utilisant des produits dérivés comme l'ETF BX 40 ou des turbo puts sur indice (Cac 40 si vous êtes uniquement investis en actions françaises, S&P 500 si vous êtes surtout aux Etats-Unis...).

Cette couverture a un coût mais elle vous permet de ne pas rester en dehors du marché si celui-ci poursuit sa hausse.

Merci à tous pour vos questions et à très bientôt. Lundi prochain étant férié, nous vous donnons rendez-vous dans deux semaines. C'est Denis qui aura le plaisir de discuter avec vous pendant une heure.

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